Progrès de l’Education pour tous en Afrique subsaharienne Par Afrique avenir
L’UNESCO
consacre dans son nouveau rapport de suivi de l’initiative Education
Pour Tous un large chapitre consacré à l’Afrique. Les objectifs de
l’Education Pour Tous (EPT) portent sur la mise en place de l’éducation
primaire gratuite et obligatoire pour tous dans le monde et tout
particulièrement en Afrique où les besoins sont nombreux.
Sur
le continent, des progrès importants ont été réalisés dans la
scolarisation des enfants et des jeunes, mais bien des défis demeurent. Des progrès encourageants
Entre
1999 et 2008, bien que la population en âge d’aller à l’école ait
fortement augmenté, les Etats africains ont réussi à faire passer à 77%
le taux de scolarisation dans le primaire. En dix ans, ce sont au total
46 millions d’enfants supplémentaires qui ont donc été scolarisés dans
l’enseignement primaire. Les changements les plus impressionnants ont
pu être constatés au Burundi, en Ethiopie, à Madagascar, au Mali et en
Tanzanie. Avec une progression de près d’un tiers des taux de
scolarisation dans le primaire, le continent accomplit donc une
indéniable avancée. Cette avancée de l’éducation se retrouve également
dans le chiffre de scolarisation des filles. En effet, en dépit de la
forte augmentation des effectifs d’enfants scolarisés, l’écart entre
les sexe se réduit dans le primaire. Les filles accèdent donc davantage
à l’éducation que par le passé. S’agissant de l’apprentissage des
jeunes et des adultes, le rapport révèle que la fréquentation des
écoles secondaires a augmenté rapidement.
Des difficultés demeurent
Malgré
ces bons chiffres encourageants, des problèmes structurelles
persistent: 43% des enfants non scolarisés dans le monde vivent en
Afrique subsaharienne. De plus, le niveau des acquis d’apprentissage
reste bas et les disparités entre filles et garçons restent importantes. Si
les états africains ont beaucoup investi dans le financement public de
l’éducation, dans certains pays, la crise financière a entraîné une
baisse des dépenses d’éducation et ailleurs, elle menace l’augmentation
des investissements nécessaires à la réalisation de l’EPT. Le rapport
2011 de l’EPT préconise donc un fort réengagement des investissements
dans l’Education.
Pour une “nouvelle école” sur le continent
La
mise en place de l’EPT en Afrique a sonné le glas des systèmes
éducatifs rigides et normatifs, pour ouvrir la voie à une ère favorable
au développement de la flexibilité. L’éducation doit se faire en effet
en adaptation aux besoins, à la culture et aux moyens des apprenants. Ainsi,
on constate aujourd’hui que les programmes enseignés dans les écoles ne
préparent pas toujours l’apprenant à résoudre les problèmes auxquels il
sera confronté dans la vie quotidienne. Certains professionnels
africains de l’éducation se proposent donc de repenser ces programmes
éducatifs dans le cadre d’une nouvelle école africaine. Cette nouvelle
école africaine fonderait son enseignement en tenant compte des
cultures locales et des langues africaines. Véritable pilier de
l’enseignement, l’apprentissage dans la langue locale permettrait aux
élèves d’acquérir plus facilement les fondamentaux de la lecture. Reste
maintenant à mettre en oeuvre ces réformes au niveau pédagogique. Cela
suppose un investissement de la part des Etats pour créer d’une part,
de nouveaux manuels scolaires en langues locales et d’autres part,
d’organiser une vaste campagne de formation des professeurs.etc.
Mars 2011
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