La part des nouvelles technologies dans la croissance africaine Par Afrique Avenir
L’Afrique
est le seul continent au monde où les recettes des opérateurs de
téléphonie mobile dépassent celles des opérateurs de téléphonie fixe.
C’est aussi là que la pénétration des téléphones cellulaires augmente
le plus vite.
Les
organismes de régulation des télécommunications, qui contrôlent la
structure du marché et la diffusion des nouvelles technologies, font
désormais partie du paysage réglementaire mondial. Entre 2000 et 2007,
le nombre de pays d’Afrique à s’être dotés d’un tel organisme est passé
de 26 à 44.
Le continent lance un appel aux investisseurs privés
La plupart des investissements provenant du secteur privé, les pouvoirs
publics ont le rôle de définir les objectifs de base de leur politique
en matière de télécommunications : il revient aux organismes
régulateurs de les mettre en œuvre. Selon l’UIT, 60 pour cent des
organismes africains de régulation sont autonomes vis-à-vis du pouvoir
exécutif et donc « indépendants ».
C’est donc le téléphone portable, dont les infrastructures coûtent
moins cher à déployer, qui est le fer de lance de la révolution
africaine en matière de technologies de l’information et de la
communication (TIC).
Les opérateurs proposent des forfaits d’itinérance illimitée d’un pays
à d’autres et des technologies adaptées à la demande de services en
ligne, comme la banque à distance ou encore la « cyber agriculture »,
qui voit les paysans trouver les cours du marché sur des textos.
Cependant l’Afrique doit acquérir les compétences nécessaires à
l’innovation qui, seule, pourra conduire à une révolution électronique
« à l’africaine ».
Une stratégie concertée
La stratégie de l’UE définie à Lisbonne voit dans les dépenses de
recherche et de développement (RD), les réformes structurelles et un
assouplissement du marché du travail les leviers d’une diffusion rapide
des nouvelles technologies. Mais cette diffusion passe aussi par un
enseignement de meilleure qualité, indispensable pour accélérer
l’avènement de l’économie de la connaissance et relancer la croissance.
Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) est
en train d’élaborer un programme scientifique et technologique.
L’Unesco finance une recension de l’état des STI dans 20 pays. Elle
coordonne également les initiatives des Nations unies – via son groupe
pour la science et la technologie – en soutien au Nepad.
Les pays lancent leurs propres programmes, parfois avec l’aide
d’organisations internationales. La Tanzanie a ainsi mis au point un
programme scientifique et technologique avec l’Unesco et l’Organisation
des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). L’Afrique
du Sud, le Kenya et le Mozambique poursuivent eux aussi des programmes
ambitieux. De leur côté, l’Algérie, le Botswana, Maurice et le Rwanda
se sont fixés comme objectif de devenir des pôles régionaux de TIC.
La coopération internationale favorise la technologie et l’innovation
Les investissements dans les télécommunications sont de plus en plus le
fait de pays comme le Koweït, l’Afrique du Sud et l’Égypte. La Chine
fournit du matériel à bas coût et des prêts aux opérateurs publics
sous-capitalisés. De son côté, l’Inde contribue à la construction d’un
réseau électronique panafricain couvrant les 53 pays du continent dans
le cadre d’une initiative de l’UA.
La coopération sur le commerce électronique avec l’UE et les États-Unis
prend une importance croissante pour répondre aux réglementations
commerciales. Des entreprises britanniques et françaises ont elles
aussi lourdement investi dans les télécommunications en Afrique. Les
nouvelles technologies rendent l’administration publique plus efficace
et l’éducation de meilleure qualité.
Elles permettent aussi de réduire le coût de la pratique des affaires.
Une initiative du Nepad vise à équiper toutes les écoles primaires et
secondaires d’Afrique avec des ordinateurs, des logiciels et un accès à
Internet d’ici 2025. La banque en ligne et la cyber agriculture, qui
s’appuient toutes les deux sur des pratiques locales, devraient réduire
les coûts de transaction et rééquilibrer l’offre et la demande sur les
marchés agricoles.
Mai 2011
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