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Un « French Tech Visa » élargi à toutes les entreprises considérées comme innovantes
Par Le Monde - Par Zeliha Chaffin Publié le 01 mars 2019 à 10h44 - Mis à jour le 01 mars 2019 à 10h44
Ce dispositif censé faciliter le recrutement de salariés étrangers a été modifié, après des débuts compliqués.
Après
des débuts plus que timides, le « French Tech Visa »,
lancé par Emmanuel Macron le 15 juin 2017 pour faciliter le
recrutement de salariés étrangers par des entreprises tech françaises,
évolue. A partir de ce vendredi 1er mars, le dispositif s’élargit
et s’étend à toutes les entreprises reconnues comme innovantes et
revoit sa procédure afin de réduire les délais d’obtention. Objectif du
gouvernement : accroître l’attractivité des jeunes entreprises
françaises sur le territoire afin de faire émerger des champions
tricolores sur la scène internationale.
Mis en place par le gouvernement il y a près de deux ans sur un secteur
économique restreint, le « French Tech Visa » est une
procédure qui simplifie et accélère les formalités administratives en
vue de l’obtention d’un titre de séjour pour les travailleurs étrangers
recrutés par des entreprises françaises innovantes, ainsi que pour
leurs familles.
A compter d’aujourd’hui, pour y prétendre, l’entreprise désirant
embaucher un salarié étranger doit au préalable être reconnue comme
innovante par le ministère de l’économie et des finances en répondant à
au moins l’un des trois critères suivants :
• avoir été
bénéficiaire au cours des cinq dernières années d’un soutien public à
l’innovation ;
• avoir une partie de son capital
détenue par une entité ayant pour objet principal le financement ou
l’investissement dans des entreprises innovantes ;
• avoir été accompagnée au cours
des cinq dernières années par une structure d’accompagnement consacrée
aux entreprises innovantes.
Les start-up jugées innovantes pourront alors faire une demande en
ligne pour un « French Tech Visa » à condition que le contrat
de travail du futur salarié soit en lien avec le projet de recherche et
développement de l’entreprise ou avec son développement économique,
social, international ou environnemental. Le montant de la rémunération
doit également être supérieur à deux smics annuels brut, soit
36 509, 28 euros. Une fois octroyé, le visa est valable pour
une durée de quatre ans, renouvelable.
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Comment peut-il aider les entreprises françaises ?
Le recrutement de profils hautement qualifiés, moteur d’innovation et
de créativité pour les entreprises, est souvent crucial pour le
développement des start-up de la tech, souvent confrontées à une
pénurie de talents. Dans cette course, la France doit, par ailleurs,
rivaliser avec une flopée de pays du monde entier. La mise en place du
« French Tech Visa », qui permet de faire venir des salariés
étrangers en un temps considérablement réduit par rapport à la
procédure standard présente donc un atout non négligeable pour les
jeunes pousses en renforçant à la fois leur compétitivité et leur
attractivité en dehors de l’Europe.
L’intégration de profils internationaux très recherchés dans
l’écosystème français des start-up est l’opportunité pour ces dernières
de davantage s’affirmer sur la scène internationale et de dynamiser
leur croissance en allant chercher plus facilement les compétences qui
leur manquent hors des frontières de l’Hexagone.
Pourquoi est-il critiqué ?
Si, sur le principe, le dispositif de départ était séduisant, il n’a,
cependant, pas rencontré le succès escompté. Fin 2018, seuls 150
recrutements avaient ainsi été réalisés par ce biais. Un manque
d’attractivité en partie lié à ses conditions d’accès : jusqu’à
aujourd’hui, seules une poignée d’entreprises du numérique,
sélectionnées dans le cadre du « Pass French Tech » (un
programme d’accompagnement national destiné à soutenir des entreprises
tricolores en hypercroissance) pouvaient y avoir recours pour embaucher
un salarié étranger. Ce n’est désormais plus le cas, le dispositif
ayant été élargi à toutes les entreprises qui seront reconnues comme
innovantes.
Autre point d’achoppement : la durée des formalités à réaliser,
jugée encore bien souvent trop longue (jusqu’à plus de six mois) et qui
a découragé plus d’une entreprise à se lancer dans le processus. Cette
nouvelle version devrait la raccourcir à « quelques
semaines », avait assuré le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir
Mahjoubi, en présentant le dispositif, le 10 octobre.
Zeliha Chaffin
3 Mars 2019
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