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Kenya: Uhuru Kenyatta vainqueur de l'élection présidentielle
Par
Jeune Afrique
Au
Kenya, ce ne sont pas encore les résultats officiels, la Commission
électorale ne les a pas encore entérinés. Mais la victoire d'Uhuru
Kenyatta à l'élection présidentielle de lundi dernier ne fait plus de
doute. Selon des résultats provisoires, il aurait obtenu plus de la
moitié des votes et serait donc élu au premier tour. Les partisans
d'Uhuru Kenyatta ont commencé à fêter la victoire de leur candidat déjà
controversé.
Plus de 800 000
voix de différence avec Raila Odinga, Uhuru Kenyatta dépasse la barre
des 50% avec 4 100 voix. Le chiffre le plus marquant est celui de la
participation, qui est énorme : 86%. C'est un record absolu.
Les résultats officiels seront annoncés à 11h ce matin, heure locale,
pour notamment laisser le temps aux partis politiques de vérifier les
résultats. Toute la journée de vendredi, comme un yoyo, le score
d'Uhuru Kenyatta, largement en tête par rapport à Raila Odinga, avait
oscillé au dessus et en dessous de la barre des 50%, ce qui donnait le
doute sur l'éventualité d'un second tour, après un dépouillement qui
avait connu de nombreux problèmes et qui avait entamé la crédibilité de
la Commission électorale.
Son principal adversaire, Raila Odinga, 68 ans, obtiendrait un peu plus
de 42% des voix, son troisième échec à la présidentielle. Les six
autres candidats se partagent le reste des voix.
Uhuru Kenyatta, 51 ans, est le fils du père de l'Indépendance. Il
devrait tenir une conférence de presse dans la matinée, probablement
après l'annonce officielle des résultats.
Des scènes de liesse accompagnent la victoire d'Uhuru Kenyatta depuis
le milieu de la nuit dans les bastions d'Uhuru Kenyatta, mais chacun a
le souvenir de la présidentielle de 2007 qui avait déchainé violences
et tueries. Les célébrations ont été stoppées par la police qui a
demandé aux habitants de rester chez eux. Il n'y a donc pas de tensions
particulières pour le moment. Il faudra en fait attendre la réaction de
Raila Odinga qui va donner une conférence de presse ce samedi pour voir
un éventuel impact dans les zones où il était le favori.
Un dilemme international
Cette victoire enclenche aussi un dilemme au niveau diplomatique,
puisque le nouveau président est accusé par la CPI de crime contre
l'humanité dans les violences postélectorales de 2007-2008, notamment
en raison de ses liens supposés avec la secte criminelle Mungiki.
L'ouverture de son procès a été reportée mais certains pays occidentaux
avaient fait entendre que les contacts seraient limités au strict
minimum.
Le problème est que le Kenya est un allié majeur des Etats-Unis dans la
lutte contre le terrorisme, c'est un carrefour commercial et
diplomatique, le siège de nombreuses ONG, de l'ONU. Ca semble difficile
de couper les ponts du jour au lendemain. La question de sa coopération
future avec la CPI va se poser très vite. Va-t-il se rendre à La Haye
pour les audiences ? Comment va-t-il régner sur le pays sachant que son
vice-président est également poursuivi par la CPI ?
9 Mars 2013
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