En 2100, 40 % de l’humanité vivra en Afrique
Par Bérengère Margaritelli, le 09/08/2017 à 14h03

Un rapport de l’ONU conclut que d’ici moins d’un siècle, le continent africain sera trois fois plus peuplé qu’aujourd’hui. En plus d’abriter la population la plus jeune du globe, le continent témoigne d’une hausse spectaculaire de l’espérance de vie.

Le chiffre fait tourner la tête : la population mondiale augmente de 83 millions d’individus chaque année. Alors que nous sommes aujourd’hui 7,8 milliards dans le monde, en 2100, la Terre comptera 11 milliards d’êtres humains, affirme ainsi l’ONU dans un rapport du 21 juin.

Avant cela, d’ici à 2050, les prévisions pointent que la moitié de cette hausse de la population dans le monde sera concentrée dans neuf pays : l’Inde, le Nigeria, la République Démocratique du Congo, le Pakistan, l’Éthiopie, la Tanzanie, les États-Unis, l’Ouganda et l’Indonésie.

Une répartition remodelée



Cette explosion de la population s’accompagnera d’un bouleversement de sa répartition. Si aujourd’hui, la majorité – soit 60 % – de la population vit en Asie (4,5 milliards d’individus), en 2100, ce continent n’abritera plus que 43 % de la population mondiale, en raison notamment du ralentissement de la démographie chinoise. À l’inverse, l’Afrique, qui représente de nos jours 17 % de la population (1,3 milliard) devrait accueillir 40 % de l’humanité (4,5 milliards), si l’on en croit l’ONU.


Plus précisément, plus de la moitié des pays africains devraient voir leur population doubler. Certaines vont même probablement tripler de volume, notamment en Angola, au Burundi, au Niger, en Somalie ou encore en Zambie.

Parmi les pays les plus peuplés au monde, le Nigeria est celui dont la population augmente le plus rapidement. En conséquence, sa population devrait dépasser celle des États-Unis, passant ainsi du 7e au 3e pays le plus peuplé en 2050.

Hausse de l’espérance de vie



Après 2050, l’Afrique sera donc le seul continent où la population continuera de s’accroître massivement.

Principale raison à cela : une augmentation sensible de l’espérance de vie ces dernières années, qui ne va faire qu’augmenter avec le temps. En réalité, tous les continents sont concernés, mais c’est en Afrique que la courbe a été la plus spectaculaire : l’espérance de vie des Africains est désormais de 59 ans, contre 52 ans au début des années 2000.

L’Afrique projette même de gagner onze ans d’espérance de vie pour atteindre 71 ans en 2050. Ces prévisions devraient en effet aller de pair avec la probable réduction du nombre de malades du sida (plus de 26 millions aujourd’hui) et la diminution d’autres maladies.

Par ailleurs, la hausse de l’espérance de vie est à mettre en parallèle avec la baisse de la mortalité infantile, particulièrement importante en Afrique subsaharienne.

L’augmentation de la population est d’autant plus notable qu’elle aura lieu en dépit d’une réduction progressive de la fécondité. Là encore, le taux d’enfants par femme tendra à diminuer partout dans le monde, mais le phénomène sera particulièrement visible en Afrique, où l’on passera de 4,7 enfants par femme aujourd’hui à 3,1 en 2050, puis 2,1 en 2100.



Population très jeune

Une autre explication à ces prévisions vient de l’âge : en effet, la population africaine est particulièrement jeune en comparaison aux autres régions du monde : 60 % de la population a moins de 25 ans aujourd’hui en Afrique. Les enfants que compte actuellement le continent atteindront l’âge adulte au cours des prochaines décennies. Ils seront donc des millions à avoir à leur tour des enfants, même s’ils en auront moins que leurs parents à leur âge, souligne le rapport de l’ONU.

Un défi pour l’Afrique

Cette forte concentration de population au sein de nombreux pays parmi les plus pauvres risques de compliquer la tache pour les gouvernements du continent le moins développé au monde. À l’instar de nombreux États, tous les pays africains sont engagés à appliquer l’Agenda 2030 du développement durable, adopté en 2015 par l’Assemblée générale des Nations unies.

Ce dernier, voulu comme un « plan d’action pour l’humanité, la planète et la prospérité », tend notamment à mettre fin à la pauvreté et à la faim, à étendre et développer les systèmes de santé et d’éducation, à atteindre un niveau d’égalité hommes/femmes satisfaisant, et à réduire globalement toutes les inégalités. Vaste chantier donc pour une Afrique dont les habitants seront bientôt trois fois plus nombreux..


26 Mai 2017

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