Il y a 60 ans, à Brazzaville, le général de Gaulle posait les jalons de la décolonisation de l’Afrique noire
Par Ninon Bulckaert , le 24/08/2018 à 6h06 - La Croix
En
visite en Afrique en août 1958, Charles de Gaulle souhaite rallier
les colonies du continent en une Communauté qui donnerait une certaine
autonomie à ses membres, dans le but d’éviter que ces territoires ne
fassent sécession. Mais moins de deux ans plus tard, ces pays accèdent
à l’indépendance.
« Il
est naturel et légitime que les peuples africains accèdent à ce degré
politique où ils auront la responsabilité entière de leurs affaires
intérieures, où il leur appartiendra d’en décider eux-mêmes »,
lance le 24 août 1958 le général de Gaulle à Brazzaville, la
capitale de l’Afrique équatoriale française (AEF), qui regroupait
quatre colonies françaises d’Afrique centrale.
La création de l’Union française
C’était déjà dans cette ville, capitale actuelle de la république du
Congo, que le général avait présidé en février 1944 une conférence
majeure, au cours de laquelle il prononçait un discours annonçant la
création de l’Union française, succédant à l’empire colonial.
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Charles de Gaulle entame une tournée africaine de 20 000
kilomètres, trois mois après son retour en politique, en tant que
président du Conseil, le 1er juin 1958. Organisée par le ministère
de la France d’Outre-mer et par Jacques Foccart, responsable de la
cellule africaine de l’Élysée, la tournée commence au Tchad le
21 août. Viennent ensuite Tananarive, Brazzaville, Abidjan,
Conakry et Dakar.
Ce voyage d’août 1958 est motivé par la volonté du général de
faire adhérer ces territoires à son projet de former une Communauté
entre la France et les territoires d’Outre-mer qui veulent lui rester
liés. Charles de Gaulle craint leur sécession dans un contexte où la
décolonisation est déjà en mouvement.
Il propose alors aux Africains le principe de la libre détermination :
choisir l’indépendance immédiate, sans aucune aide de la France, ou
bien rejoindre la Communauté, dans laquelle chacun des États membres
accéderait à une autonomie, avec un pouvoir exécutif et législatif. La
défense, la politique étrangère, la politique économique et financière
ainsi que le commerce extérieur restant les prérogatives de la France.
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