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C'est quoi, la COP24 ? Les réponses aux questions que vous vous posez sur la conférence sur le climat
franceinfo - Radio France - Mis à jour le 30/11/2018 | 15:20 - publié le 30/11/2018 | 06:28
La
"Conference of the parties" sur le réchauffement climatique aura lieu à
Katowice en Pologne du 2 au 14 décembre 2018. Les réponses aux six
questions qui vous trottent peut-être dans la tête.
Le
2 décembre 2018 verra s’animer la ville de Katowice, au sud de la
Pologne. Une armada de diplomates, chefs d’Etat, experts, chefs
d’entreprises, lobbyistes en tous genres, vont se retrouver à
l’occasion de la COP24. Pendant deux semaines, la "Conference of the
parties" ambitionne de concrétiser en directives l’Accord de Paris,
signé en 2016. Objectif : fixer un cadre international d’action
ambitieux pour lutter contre les changements climatiques.
La COP 24, c’est quoi ?
La COP24, 24e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations
unies (dite "CNNU") sur les changements climatiques, se tiendra à
Katowice, une ville du sud de la Pologne, au cœur du bassin charbonnier
de la Silésie, du 2 au 14 décembre. Soit un jour plus tôt que
prévu, les organisateurs ayant estimé que le temps initialement imparti
était insuffisant pour que les négociations aboutissent. La COP a pour
objectif d’adopter les directives d’application de l’Accord de Paris,
adopté le 12 décembre 2015 au Bourget à l’issue de la COP21. Elle
sera présidée par le vice-ministre polonais de l’Energie, Michał
Kurtyka.
Qui y participe ?
190 États seront représentés à la COP24. Parmi les participants,
on compte aussi des acteurs non étatiques, ONG et institutions. Lors du
dernier sommet intermédiaire pour l’action climatique mondiale, plus de
4 000 représentants d'organisations sont venus demander aux
gouvernements de contribuer à un accord lors de la COP polonaise.
Quel(s) objectif(s) ?
La COP24 doit aboutir à la rédaction d'une feuille de route pour que
chaque État puisse appliquer l'accord concrètement. Elle
consistera donc en théorie à adopter toutes les décisions garantissant
la pleine application de l’Accord de Paris. Ce dernier vise à limiter
d’ici à 2100 le réchauffement climatique à +2°C maximum, et de
"poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à
1,5°C". L'accord prévoit aussi une aide annuelle de 100 milliards
de dollars d'ici à 2020 pour aider les pays pauvres à atteindre
ces objectifs. La France, qui s’est par exemple engagée à réduire ses
émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030, a autorisé sa
ratification le 15 juin 2016. Les États-Unis se sont, depuis,
retirés de l’accord. Les pays doivent s'engager à intensifier leurs
efforts dans ce domaine, par une drastique réduction des émissions de
gaz à effet de serre. Les engagements actuels conduiraient, en effet,
selon le GIEC, à une hausse de la température moyenne mondiale de plus
de 3°C par rapport à l'ère préindustrielle.
L'objectif ultime de tous les traités qui entrent dans le cadre des
conférences organisées par les Nations-unies est de stabiliser les
concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Il s’agit
aussi de faire redémarrer le Fonds vert pour le climat, caisse commune
des investissements en faveur du climat pour les pays en voie de
développement.
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Qui sont les pays les plus réticents ?
Citons comme premier des rétifs l’Amérique de Donald Trump : le
1er juin 2017, le président américain annonçait le retrait des
États-Unis de l’Accord de Paris, faisant s’écrouler les espoirs des uns
et des autres. D’abord parce que les Américains pèsent lourd
politiquement et économiquement sur la scène internationale. Ensuite
parce qu’ils sont le deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de
serre au monde, après la Chine. Outre les États-Unis, citons
l’Australie et le Brésil, qui ont tous deux fait savoir qu’ils
limiteraient au maximum leurs engagements. En France, Emmanuel Macron
avait averti dans la foulée qu’il ne conclurait plus d’accord
commercial avec les États qui ne respecteraient pas l’accord de Paris.
Un vœu pieux : les accords commerciaux ne sont pas, dans les faits,
signés de manière autonome par la France, mais par l’Union européenne.
Et la Chine, alors ?
Premier émetteur de gaz à effet de serre au monde, la Chine pourrait
pourtant s’avérer un partenaire relativement fiable, ou au moins un
allié de poids pour l’Union européenne et les Canadiens devant les
États-Unis. A l’annonce du retrait américain de l’Accord de Paris, on a
ainsi vu Pékin porter son attention sur les pays en voie de
développement pour relever leurs ambitions et mis en avant la théorie
de "responsabilité partagée mais différenciée". Il s’agit à cet égard
de considérer que les pays développés, dont l’empreinte carbone est
donc élevée, doivent aider leurs cousins en développement pour lutter
contre le changement climatique. La Chine a par ailleurs atteint les
objectifs qu’elle s’était fixée pour 2020 en termes d’émissions de gaz
à effet de serre, et est le premier investisseur mondial en énergie
propre. Il est cependant difficile de prédire le rôle que le pays
jouera lors de la Conférence : malgré ces points positifs, les
Chinois ont repris, malgré leurs promesses, la construction de
nouvelles centrales thermiques, et finance via des programmes
d’investissement la construction de centrales à charbon chez ses
partenaires pakistanais, égyptiens ou dans les Balkans.
Pourquoi avoir choisi la Pologne ?
Ce n’est pas la première fois que la Pologne reçoit une COP : le
pays avait hébergé en 2008, la COP14 à Poznan, puis en 2013, la COP19 à
Varsovie. La Pologne avait par ailleurs présidé la COP5 de Bonn, en
1999. Ceci ne fait pas du pays le meilleur élève de la classe
écologique d'Europe. La Pologne tire actuellement 80% de son
électricité du charbon, dans des centrales thermiques obsolètes, qui,
pour bon nombre d'entre elles, devront fermer dans les dix ans à venir.
La première centrale nucléaire de Pologne devrait entrer en service
après 2030, le pays visant désormais à réduire la part du charbon dans
sa production d'électricité. La Pologne, qui émettait déjà
7,63 tonnes annuelles de CO2 par habitant en 2016 d’après l’Agence
internationale de l’énergie (contre 4,38 tonnes pour la France), passe
pour le plus mauvais élève de l'Europe en la matière.
2 Décembre 2018
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