Accord international à Cancun Par Reuters et AFP
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Les
200 pays rassemblés sous l'égide de l'ONU à Cancun ont adopté, samedi
11 novembre, un texte déclinant une série de mécanismes pour lutter
contre le changement climatique, qui prévoit notamment la création d'un
Fonds vert pour aider les pays en développement. Cet accord, salué par
l'écrasante majorité des délégations, intervient après douze jours de
négociations et débloque en partie une situation qui n'avait guère
évolué depuis le fiasco de la conférence de Copenhague, il y a près
d'un an.
Une des principales
avancées prévue par l'accord de Cancun est la création d'un Fonds vert
qui permettra aux pays en développement de s'adapter au changement
climatique. Cette proposition, soutenue par le Mexique, hôte de la
conférence, doit également favoriser la protection des forêts
tropicales et les partage des technologies propres comme le solaire ou
l'éolien. Placé sous l'égide temporaire de la Banque mondiale, cet
organisme distribuera une partie de l'argent promis par les pays
développés dans le cadre de la lutte contre le réchauffement
climatique, à savoir 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
Les nombreuses interrogations sur la façon dont ce fond sera alimenté
restent cependant sans réponse.
L'accord
de Cancun "ouvre une nouvelle ère pour la coopération internationale
sur le changement climatique", a déclaré la ministre des affaires
étrangères mexicaine, Patricia Espinosa, copieusement applaudie par les
délégués présents en séance plénière. "Vous avez restauré la
confiance de la communauté internationale dans le multilatéralisme",
lui a lancé le ministre de l'environnement indien, Jairam Ramesh. Pour
la ministre française de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, "on
sauve de la faillite le système multilatéral de négociations sur le
changement climatique".
STATU QUO SUR KYOTO
En
contrepartie de ces avancées, les pays présents à Cancun se sont
résolus à maintenir le statu quo sur le protocole de Kyoto, seul texte
juridiquement contraignant sur le climat existant à ce jour. Selon les
termes de l'accord, les signataires s'accordent pour repousser à 2011
les négociations sur l'avenir du protocole, sans prendre d'engagement
de le prolonger au-delà de son terme. Sa première phase d'engagements
expire en 2012, et de nombreux pays ont prévenu qu'ils ne
prolongeraient pas le protocole, exigeant un nouveau traité incluant
les autres pays émetteurs de gaz à effet de serre, à commencer par les
Etats-Unis, la Chine et l'Inde.
A Cancun, l'accord a été adopté
en dépit de l'opposition de la Bolivie, seul pays à s'être prononcé
contre le texte. Le négociateur bolivien Pablo Solon a regretté que la
règle du consensus, jusqu'ici respectée, ait été bafouée, qualifiant la
situation de "précédent funeste". "La règle du consensus ne signifie
pas l'unanimité, ni qu'une délégation puisse prétendre imposer un droit
de veto sur une volonté qui avec tant de travail a été accomplie", a
répondu Mme Espinosa. "Il y aura probablement une note de bas de page
disant que la Bolivie l'a contesté", a résumé Jake Schmidt, de l'ONG
Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC).
Décembre 2010
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