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Bonn
Les gouvernements passent à la vitesse supérieure pour produire le nouvel accord climatique universel
COMMUNIQUÉ DE PRESSE / 12. JUIN, 2015
Une
vague d’action des villes, des entreprises et des régions accroît
l’optimisme pour l’ambition « pré-2020 » et au-delà. Bonn, le
11 juin 2015 - La feuille de route pour un nouvel accord climatique
universel va passer à la vitesse supérieure au cours des deux prochains
mois alors que le monde travaille en vue de Paris en décembre.
Les gouvernements ont demandé aujourd'hui aux deux délégués qui
coprésident les négociations de proposer un texte à la mi-juillet qui
commence à façonner ce que sera l'accord de Paris et quelles en seront
les décisions à l’appui, ce qu’on appelle le « Paris
Package ».
Les décisions auront pour but d’opérationnaliser l'ambition contenue
dans l'accord de Paris, qui lui, vise à une action mondiale plus
profonde, accélérée et à long terme pour lutter contre le changement
climatique, à savoir en maintenant la hausse de la température mondiale
à moins de 2 degrés Celsius, tout en protégeant les plus vulnérables
contre les effets néfastes du changement climatique.
Le texte des co-présidents devrait également faciliter l’identification
des décisions politiques clés pour les gouvernements, ministres inclus,
décisions qui devront être prises à l'avance de la conférence de la
convention climatique de l'ONU en France.
Plusieurs réunions ministérielles clés sont organisées au cours des
mois à venir, y compris par la présidence française de la conférence de
Paris.
« Le chemin de Paris se dessine actuellement à la fois au niveau
politique et au niveau des négociations dans un climat exceptionnel de
confiance et d'engagement - ce qui est géré ici ne relève plus de la
résistance à un accord, mais de la complexité, l'enthousiasme et la
compréhension que chaque nation joue son rôle », a déclaré
Christiana Figueres, Secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des
Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC).
« Chaque partie du mécanisme en mouvement passe la vitesse
supérieure et entraîne les autres pour avancer et assurer que le monde
reste sur la bonne voie pour réussir à Paris », a déclaré Mme
Figueres.
« Les gouvernements se sont engagés à parvenir à un accord qui
fixe les voies et les structures d’appui pour une transformation
séculaire qui permet à tous les pays d'atteindre un avenir énergétique
propre et durable », a-t-elle ajouté.
« Ce qui se passe est à bien des niveaux sans précédent dans
l'histoire de la coopération internationale, à l’égard de la vision et
de l'échelle. Les préoccupations de tous sont prises en compte et tout
doit se mouvoir en parallèle – il s’agit bien évidemment d’un processus
complexe mais maintenant aussi très dynamique », a déclaré Mme
Figueres.
Vive impulsion du G7 et des acteurs non-étatiques
Au cours de la réunion de Bonn, l'engagement mondial visant à maintenir
le monde en dessous d'une élévation de la température de 2°C a
bénéficié d’une impulsion significative des pays industrialisés du G7.
Lors du sommet à Schloss-Elmau en Allemagne, le G7 a publié un
communiqué qui souligne que des réductions importantes des émissions de
gaz à effet de serre mondiales sont requises avec une décarbonisation
de l'économie mondiale au cours de ce siècle. Ils ont également déclaré
qu'ils continueraient leurs efforts visant à allouer 100 milliards de
dollars par an d'ici 2020 à l’appui des mesures climatiques prises par
les pays en développement.
Entre temps, un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour
l'Environnement a estimé que les initiatives climatiques non-étatiques
pourraient éventuellement réaliser des économies d'émissions s’élevant
à 1,8 gigatonnes d’équivalent-dioxyde de carbone d’ici 2020.
La Zone d’Action pour le Climat des Acteurs Non-étatiques (NAZCA),
lancée lors de la dernière conférence climat de l'ONU à Lima au Pérou,
met en évidence la richesse des mesures prises, allant des villes aux
entreprises, à l'appui du Programme d'Action de Lima-Paris, ou agenda
des solutions.
Les pays de la CCNUCC se réuniront à nouveau à Bonn du 31 août au 4
septembre où ces prochaines négociations se baseront sur le nouveau
texte élaboré par les coprésidents Ahmed Djoghlaf (Algérie) et Daniel
Reifsnyder (États-Unis).
Une nouvelle série de négociations est prévue pour le mois d’octobre, en amont de la conférence climat de Paris (COP21).
Autres faits saillants de la réunion de Bonn
La réunion de Bonn sur le changement climatique a également abordé un éventail de travaux techniques et liés à la mise en œuvre.
La protection des forêts
Les gouvernements ont fait des progrès importants sur la façon de
réduire les émissions provenant de la déforestation et de la
dégradation des forêts (REDD +). Un ensemble de trois décisions, qui
doit être approuvé par la COP 21, couvre la transparence et la qualité
des informations que les pays doivent communiquer lors de la mise en
œuvre de leurs programmes de protection des forêts, en particulier sur
les garanties, comme par exemple liées à la protection des droits des
autochtones et de la biodiversité.
Évaluation multilatérale
La seconde partie de l'évaluation multilatérale s’est terminée avec
succès à la conférence sur les changements climatiques de Bonn le 5
juin 2015. Ce processus a donné aux Parties une occasion unique
d'évaluer la manière dont les pays développés mettent en œuvre des
mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Un total de 24 pays développés ont été évalués sur la façon dont ils
progressent vers leurs objectifs de réduction des émissions dans
l’ensemble des secteurs l'économie.
Les pays ont présenté leurs mesures d'une manière ouverte, avec une
description de leur situation nationale, les défis et les succès. Les
pays ont convenu que d'être informé des actions que les autres
entreprennent a sensiblement amélioré la transparence et la confiance.
Les participants en parlent dans cette vidéo (en anglais).
Rapport d’examen 2013-15
Les gouvernements réunis à Bonn ont discuté d'un rapport d’examen
visant à déterminer si l'objectif convenu au niveau international pour
empêcher la température moyenne mondiale de monter au-delà de 2°C
au-dessus des niveaux pré-industriels est suffisant pour relever le
défi actuel du changement climatique.
Une conclusion centrale du rapport est qu'il est extrêmement important
de rester au sein de 2°C ou moins afin d'éviter les pires impacts du
changement climatique. Les recommandations seront transmises à la COP.
Dialogue sur l'éducation et la formation climatique
Les gouvernements et les autres parties prenantes ont partagé leurs
expériences et leurs idées concernant l'article 6 de la CCNUCC.
L’article 6, qui a également trouvé une nouvelle jeunesse lors de la
réunion en étant rebaptisé « Action pour l’autonomisation
climatique » (ACE, selon l’acronyme anglais), se concentre sur
l’éducation au changement climatique, la formation, la sensibilisation
du public, l'accès du public à l'information et la coopération
internationale.
Un dialogue spécifique avec les principaux intervenants sur
l'éducation, la formation et la coopération internationale dans le
domaine du changement climatique a également eu lieu. Lors de
l'événement, George Marshall, fondateur du Réseau d'information de
sensibilisation climatique et auteur de N’y pensez même pas: pourquoi
nos cerveaux sont câblés de manière à ignorer le changement climatique,
a donné un discours inspirant.
Égalité des sexes dans le contexte des changements climatiques
Un atelier sur la politique climatique liée au genre, mandaté par le
Programme de travail de Lima relatif au genre, a eu lieu pendant la
réunion sur deux jours et demi les 8 et 9 juin.
Beaucoup ont participé à ces deux jours, et bon nombre d’idées
judicieuses sur des actions concrètes, sur les manières de surmonter
les défis et le renforcement des synergies au sein du processus de la
CCNUCC et dans les stratégies nationales ont été exprimées tout au long
de l'atelier par les présentateurs, les panélistes et les participants.
Les pays ont demandé que le rapport soit publié dès que possible afin
que les idées et actions identifiées puissent être utilisées par les
Parties dans leurs préparatifs pour Paris.
Travaux pour accroître l'ambition immédiate
Dans le cadre de travail pour élever l'ambition avant 2020, lorsque le
nouvel accord entrera en vigueur, des réunions techniques d'experts sur
l'approvisionnement en énergie renouvelable et l'efficacité énergétique
dans les zones urbaines ont eu lieu à Bonn, en se basant sur les
rencontres similaires de l'an dernier.
Les réunions ont porté sur les technologies les plus prometteuses et
réalisables et les politiques qui pourraient être mises en œuvre
et développées plus avant dans un avenir proche.
Pour l'approvisionnement en énergie renouvelable, ceci inclut une
distribution de la production d'énergie et des mesures financières
incitatives clés telles que des tarifs de rachat.
Dans le domaine de l'efficacité énergétique en milieu urbain, les
participants ont dit qu'en raison des populations urbaines en rapide
croissance, des milliards de dollars de nouveaux investissements
doivent être canalisés dans une plus grande résilience au changement
climatique, à faible teneur en carbone.
Les experts ont examiné des solutions allant de bâtiments économes en énergie aux transports urbains durables.
Foire Action Climat
Lors de la conférence de Bonn, la Foire Action Climat a également donné
une occasion aux dirigeants du monde des affaires, de la politique et
des organisations intergouvernementales de discuter de l'énergie
renouvelable et de l'efficacité énergétique.
Un message clé qui s’est dégagé de la foire est que les dirigeants
d’entreprises et les villes stimulent l'innovation et le changement
transformationnel, et peuvent faire plus avec de bonnes politiques
mises en place.
Par exemple, la société d'ameublement IKEA a annoncé à la foire son
intention de dépenser 1 milliard d'euros dans l'énergie renouvelable et
des mesures pour aider les pays pauvres à faire face au changement
climatique.
L'industrie de l'information et des communications, dans le cadre de la
Global e-Sustainability Initiative (Gesi), a également démontré comment
elle peut aider à réduire les émissions mondiales de 20% d'ici 2030, et
générer plus de 11 billions de dollars en nouveaux avantages
économiques.
13
Juin 2015
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