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New Climate Economy 2015
Saisir l'opportunité de l'action mondiale pour le climat
RAPPORT / 07. JUIL. 2015
Selon
le nouveau rapport de New Climate Economy sorti le 6 juillet 2015, une
meilleure croissance économique peut combler le fossé des émissions.
Les données des pays à travers le monde montrent qu’une croissance
soutenue et une action pour le climat peuvent et doivent être réalisées
ensemble.
Le rapport marque l’année 2015 comme une année d’opportunités,
notamment par le biais d’investissements dans les infrastructures et
domaines dit climatiquement intelligents. De plus, il apparaît clair
que parvenir à un nouvel accord climatique international à Paris
fournira une base essentielle pour une économie mondiale sobre en
carbone et plus résiliente. Le rapport préconise l’inclusion dans
l’accord d’un objectif à long terme d’émissions pour se rapprocher le
plus possible de la neutralité climatique dans la seconde moitié du
siècle, d’un mécanisme de renforcement des engagements, et d’un soutien
solide et équitable aux pays en développement.
Le rapport identifie 10 actions clés qui peuvent stimuler la croissance
économique et le développement afin de réaliser jusqu’à 96% des
réductions d'émissions de gaz à effet de serre nécessaires d'ici 2030
pour maintenir le réchauffement climatique sous 2 ° C.
1 - Accélérer le développement bas-carbone des villes du monde
Les villes sont les moteurs du développement économique et du
changement social. Elles représentent environ 85% du PIB mondial et
accueilleront deux tiers de la population mondiale d’ici 2050.
Connectées et coordonnées entre elles, elles peuvent créer des emplois,
réduire la pauvreté tout en améliorant la qualité de la vie, notamment
en termes de pollution de l’air et de congestion.
Le rapport indique que les banques multilatérales de développement et
les donateurs, entre autres, doivent investir au moins 1 milliard de
dollars dans l'assistance technique, le renforcement des capacités, et
le financement du soutien des engagements pris par les 500 plus grandes
villes du monde. Investir dans les villes climatiquement intelligentes
pourrait générer des économies nettes de 17 billion de dollars en
2050 ainsi qu’une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
2 - Restaurer et protéger les paysages agricoles et forestiers et accroître la productivité agricole
La déforestation a un coût environnemental et économique très
important. D’autre part, la restauration de terres dégradées peut
augmenter la production agricole et donc les revenus des agriculteurs
tout en réduisant les émissions et en augmentant la résilience au
changement climatique.
3 - Investir au moins 1 billion de dollars par an dans les énergies propres
On projette une augmentation de la demande en énergie entre 25 et 35%
dans les 15 années à venir. L’expansion rapide du recours aux sources
d'énergie sobres en carbone et à l'efficacité énergétique est
essentielle pour stimuler la croissance mondiale et donner un accès à
l’électricité aux 1,3 milliards de personnes qui n’en ont aucun
aujourd’hui, en plus de réduire la pollution de l'air liée aux
combustibles fossiles. Aussi, l'énergie renouvelable est devenue
économiquement compétitive face aux combustibles.
4 - Améliorer les standards d’efficacité énergétique au meilleur niveau mondial
Une plus grande efficacité énergétique peut profiter aux pays à tous
les stades de développement, mais en particulier aux économies en
croissance rapide qui tentent de parvenir à un accès universel à
l'énergie avec des ressources limitées. Coopérer pour augmenter
l'efficacité énergétique déverrouillerait des économies d'énergie et de
coûts, tout en développant les marchés mondiaux. Le rapport souligne
que les investissements dans l'efficacité énergétique pourraient
injecter jusque 18 billions dans l’économie mondiale d’ici 2035.
5 - Mettre en œuvre une tarification du carbone efficace
Les tarifications du carbone déjà en œuvre dans les pays, les
collectivités locales et les entreprises suggèrent que le principe est
efficace pour réduire les émissions sans nuire à l'économie. De fait,
un nombre croissant de gouvernements se rendent compte de la valeur de
telles mesures et profitent de l'effondrement des prix mondiaux du
pétrole pour faire des réformes, et de plus en plus d’entreprises
adoptent le concept. Le rapport indique qu’en prenant des mesures
communes, les pays peuvent réduire les coûts et les impacts potentiels
de la tarification du carbone sur la compétitivité.
6 - S’assurer de l’intelligence climatique des infrastructures
Le rapport affirme qu’il faut investir environ 90 billion de dollars
dans les infrastructures (énergie, transport, architecture urbaines,
etc.) d'ici 2030 pour atteindre les objectifs de croissance et de
développement, et pour renforcer la résilience climatique des pays.
L'importance des infrastructures durables pour une croissance des pays
en développement fait de l’investissement dans ce domaine une priorité.
7 - Galvaniser l’innovation bas-carbone
L'innovation est un moteur fondamental de la productivité et de la
croissance à long terme, mais aussi de la réduction les émissions. Les
domaines prioritaires pour l'innovation comprennent l'agriculture, les
technologies clés pour éviter les infrastructures à forte intensité de
carbone, et des solutions à plus long terme telles que la bioénergie et
la capture du carbone. Grâce à une coopération internationale, les pays
peuvent partager les coûts et les connaissances générées par
l'innovation.
8 - Piloter la croissance bas-carbone par le biais de l’action des entreprises et investisseurs
Les entreprises et les investisseurs reconnaissent le fait qu’une
économie sobre en carbone est préférable pour la croissance à une
économie intensive en carbone. En réduisant leurs émissions, les
entreprises peuvent réaliser des économies considérables en énergie, en
carburant et autres ressources tout en améliorant leur productivité et
leur capacité à innover. Le rapport rappelle d’ailleurs que les
entreprises les plus durables dépassent leurs pairs en valeur boursière
et en performance financière. Cependant, moins de 10 % des entreprises
concernées ont un objectif à long terme, ce qui donne un aperçu du
potentiel encore à exploiter.
9 - Relever l’ambition de réduire les émissions mondiales de l’aviation et du secteur maritime
Le rapport projette une augmentation des 5% actuels des émissions de
ces secteurs à entre 10 et 32% d'ici 2050. Il recommande que l’OMI
adopte un objectif mondial de réduction des émissions et promeuve
l'efficacité opérationnelle grâce à des mesures politiques et un
système de partage des données. L'OIAC, quant à elle, devrait renforcer
les normes de CO2 des avions et adopter une démarche fondée sur le
marché.
10 - Eliminer progressivement des hydrofluorocarbures (HFC)
Les hydrofluorocarbures sont le groupe des gaz à effet de serre qui
augmente le plus vite au monde. Le fait de remplacer les HFC par des
réfrigérants plus écologiques n’implique pas de coût important et peut
déboucher sur une amélioration de l’efficacité énergétique de l’ordre
de 10-20%, voire plus. D’ailleurs, plus d’une centaine de pays
soutiennent un amendement du Protocole de Montréal pour éliminer
progressivement la production et l’utilisation des HFC les plus nocifs
pour le climat.
Accédez au Rapport complet (anglais).
25 Juillet 2015
Consultez le Site de l'UNFCCC
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