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COP 21
François Hollande obtient l'appui des Chinois dans les négociations
Par M.S. avec
AFP
François
Hollande se trouve en visite officielle en Chine, jusqu'à mardi.
Objectif: convaincre ce pays-clé dans la lutte contre le réchauffement
climatique de donner un élan décisif aux négociations avant la COP21.
Et plaider pour la croissance verte.
François
Hollande ne devrait pas revenir de Chine les bras chargés de contrats
gigantesques signés par les responsables chinois. Ce n'est pas
l'objectif affiché de ce voyage officiel, de dimanche à mardi, à moins
d'un mois de l'ouverture de la COP21 à Paris... et quelques jours
seulement après celui de la chancelière allemande Angela Merkel. Sans
cet agenda diplomatico-climatique, François Hollande aurait sans doute
eu l'air d'assurer le service-après-vente de Berlin. La délégation
accompagnant Angela Merkel a en effet obtenu la signature de nombreux
accords et une vente massive d'A320.
"L'appui
des Chinois était essentiel"
Le président français choisit donc de jouer une autre carte: celle du
climat. En tant que leader du pays hôte de la prochaine grande
Conférence mondiale sur le réchauffement, François Hollande multiplie
les "destinations climat", comme le rappelle Le Monde, qui les énumère:
"Philippines, îles du Pacifique, Caraïbes, Afrique subsaharienne,
Islande". Cette fois, il vient plaider la cause environnementale sur le
sol du premier pollueur mondial, émetteur de 25% des émissions de gaz à
effet de serre.
La Chine est le premier pollueur mondial, émetteur de 25% des émissions
de gaz à effet de serre.
"Je suis en Chine pour obtenir des autorités chinoises la possibilité
d'un accord global et ambitieux pour permettre de limiter à deux degrés
le réchauffement" de la planète, via la réduction des émissions de gaz
à effet de serre, a déclaré François Hollande à son arrivée lundi matin
à Chongqing, mégapole industrielle du sud-ouest du pays. "L'appui des
Chinois est essentiel", a-t-il ajouté, alors que l'Elysée qualifie
volontiers la Chine d'"arbitre de la négociation".
Il vient aussi convaincre son homologue chinois Xi Jinping de venir
assister à la COP21, comme 80 autres chefs d'Etat et de gouvernement.
Pour l'heure, Pékin n'a pas confirmé sa présence. Or, "en 2009, lors de
la COP15 de Copenhague, l'absence du président de l'époque, Hu Jintao,
avait été interprétée comme le signe du désintérêt des Chinois pour les
négociations climatiques internationales", rappelle Libération.
La Chine reste un cancre en matière environnementale, mais le ton
commence à changer. "La Chine se projette comme une puissance
responsable qui veut avancer, comme le leader du monde en
développement. Depuis son accord avec les Etats-Unis en novembre
dernier, elle se fait discrète. Elle laisse d'autres pays monter au
créneau, sans les brider", commentait récemment Amy Dahan, spécialiste
des négociations climatiques au CNRS, pour L'Express.
L'économie
n'est pas oubliée pour autant
"La lutte contre le réchauffement climatique est un enjeu humanitaire -
comment la planète pourra être préservée -, c'est aussi un enjeu
économique considérable, ce qu'on appelle la croissance verte", a aussi
déclaré François Hollande, n'oubliant pas pour autant l'économie dans
ce voyage officiel. La délégation qui l'accompagne compte quelques
ministres (Affaires étrangères, Ecologie, Finances), mais aussi une
quarantaine de chefs d'entreprise.
Dès son arrivée à Chongqing, le président français s'est d'ailleurs
rendu dans l'entreprise sino-française de traitement des eaux
Tangjiaoto, illustrant la coopération bilatérale en matière de
croissance verte. Fer de lance du développement économique chinois,
Chongqinq, l'une de ses bases industrielles du pays, est confrontée à
d'immenses enjeux environnementaux à l'image du pays entier, notamment
en matière de pollution des eaux.
2 Novembre 2015
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