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COP 21
L'accord achoppe sur les financements et transferts de technologies
Par Lionel Bonaventure / AFP
Dans
une interview à L'Express, François Hollande souligne la difficulté
pour les pays émergents de signer un accord contraignant qui pourrait
brider leur développement économique.
L'obtention
à Paris d'un accord universel contre le réchauffement climatique
passera par les financements et des transferts de technologies vers les
pays en développement, souligne dans une interview à L'Express le
président français François Hollande, dont le pays accueillera lundi 30
novembre la conférence de l'ONU sur le climat.
"Les pays émergents - Inde, Brésil, Chine, Afrique du Sud... - ne
veulent pas que la lutte contre le réchauffement climatique bride leurs
économies", relève-t-il, estimant que c'est sur cette question du
développement économique "qu'existe le principal risque de blocage".
"Mais comment leur donner un droit de polluer sous prétexte qu'ils
doivent rattraper leur retard? Ces arguments trouvent leur limite. En
revanche, nous devons bâtir un système qui puisse leur fournir des
financements et un accès aux nouvelles technologies pour réduire
l'étape des énergies fossiles", ajoute-t-il. "Nous devons aussi
compter avec les pays les plus vulnérables", ajoute François Hollande.
"Eux estiment qu'on ne peut rien leur demander puisqu'ils sont les
premières victimes. Ils exigent des mesures d'urgence et ne veulent pas
attendre, car ils redoutent des mécanismes compliqués qui retarderaient
les choix. Ils sont prêts à empêcher un accord, s'il est trop timide".
Pour lui, "la solution est à chercher du côté du financement". Les
pays industrialisés se sont engagés en 2009 à fournir 100 milliards de
dollars annuels à compter de 2020 pour financer les politiques
climatiques des pays en développement. "Aujourd'hui, nous ne
sommes pas très loin d'atteindre cet objectif", dit le chef de
l'Etat. "Les modes de contrôle (des engagements de réduction
d'émission de CO2, ndlr) feront partie de l'accord", assure-t-il aussi,
tout en admettant que "peu de gouvernements acceptent que des
institutions indépendantes aillent vérifier le respect de leurs
obligations".
"J'ai abordé cette question pour la première fois avec les Chinois
lorsque le Premier ministre Li Keqiang est venu en juin à Paris
présenter officiellement ici, à l'Elysée, la contribution de son pays à
la COP 21. J'ai bien senti ses réserves, mais il ne peut s'agir d'une
intrusion", ajoute-t-il.
Enfin concernant les producteurs de pétrole, qui n'ont pas tous
présenté de plan national de réduction d'émissions en vue de la COP,
François Hollande estime que "plutôt que de les mettre au pilori - je
rappelle que nous sommes aussi des acheteurs de leur pétrole -, nous
devons les accompagner dans la montée en puissance des énergies
propres". Les représentants de 195 Etats, réunis du 30 novembre au
11 décembre au Bourget, vont tenter de trouver un accord pour limiter
le réchauffement mondial, qui croît à un rythme inédit sous l'effet des
gaz à effet de serre, pour l'essentiel liés à la combustion d'énergies
fossiles. Cent quarante-sept chefs d'Etat et de gouvernement
participeront.
25 Novembre 2015
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