COP 21
Vers un «accord universel et contraignant» sur le climat

Par Solenn de Royer

Dans son discours d'ouverture de la conférence mondiale sur le climat, vendredi au Bourget, le chef de l'Etat a évoqué un rendez-vous «historique».

D'abord le terrorisme. Les 150 chefs d'Etat et de gouvernement, et leurs délégations, se sont levés comme un seul homme, vendredi à 11 heures 15, pour respecter une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris. Puis François Hollande a pris la parole devant ses pairs, en ouverture du sommet mondial sur le climat, qu'il a qualifié de sommet «historique». «Jamais l'enjeu d'une réunion internationale n'avait été aussi élevée, a noté le président français. Il s'agit de l'avenir de la planète, de la vie.»



«Sur vos épaules repose l'espoir de toute l'humanité», lance Hollande

François Hollande, qui profitera de cette conférence pour rencontrer de nombreux chefs d'État en tête à tête pour tenter de progresser sur le front anti-Daech, a rappelé par contraste qu'il y a deux semaines seulement, «ici-même à Paris, c'est la mort que semait un groupe de fanatiques dans les rues». «Ces événements tragiques nous affligent, a-t-il ajouté. Mais en même temps, ils nous obligent. Ils nous forcent à nous concentrer sur l'essentiel. Votre présence soulève un immense espoir que nous n'avons pas le droit de décevoir.»

"Votre présence soulève un immense espoir que nous n'avons pas le droit de décevoir" François Hollande

Dans l'enceinte du Parc des expositions du Bourget, transformé en véritable forteresse, François Hollande a refusé d'opposer la lutte contre le terrorisme et la lutte contre le réchauffement climatique, «deux grands défis mondiaux que nous devons relever», a-t-il insisté. «Nous devons laisser à nos enfants davantage qu'un monde libéré de la terreur. (Mais) une planète libérée des catastrophes, viable.»



Barack Obama: «Nous avons décidé enfin de sauver notre planète»

Après avoir rappelé les récentes catastrophes liées au dérèglement climatique et précisé qu'aucun pays ne pouvait être à l'abri, le président a jugé que ce qui était «en cause», c'était «la paix». Il a décliné les trois conditions qui, selon lui, doivent être respectées pour parvenir à un accord le 12 décembre: la définition d'une trajectoire crédible permettant de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, assortie d'une évaluation régulière ; la signature d'un accord «universel, contraignant et différencié» ; la mobilisation de tous, dirigeants, «grandes consciences» ou simples citoyens.



«Pour résoudre la crise climatique, les bons sentiments, les déclarations d'intention ne suffiront pas, a martelé Hollande. Nous sommes au bord d'un point de rupture. Paris doit être le départ d'une profonde mutation». Le président a jugé que le monde se trouvait «au pied du mur». Un mur fait «de l'addition de nos égoïsmes, de nos appréhensions, de nos résignations». «Ce mur, il n'est pas infranchissable, a conclu le chef de l'État. Tout dépend de nous (…) En quelques jours, nous allons décider pour plusieurs années.»

François Hollande a estimé enfin que «le plus grand danger» n'était «pas que le but fixé soit trop élevé et que nous le manquions», mais «qu'il soit trop bas et que nous l'atteignions.» «Sur vos épaules repose l'espoir de toute l'humanité», a-t-il résumé.

30 Novembre 2015

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