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COP 21 L’accord de Paris, historique et universel
Par Stéphane Foucart
Au
terme de deux semaines d’intenses tractations entre les ministres et
délégations de cent quatre-vingt-quinze pays, le président de la COP21,
Laurent Fabius, a présenté, samedi 12 décembre, le projet d’accord
universel pour lutter contre le dérèglement climatique, en présence du
président François Hollande et du secrétaire général des Nations unies,
Ban Ki-moon.
Avec
une très vive émotion, M. Fabius a annoncé la finalisation d’un
« projet d’accord ambitieux et équilibré », « juste,
durable, dynamique et juridiquement contraignant ». Le texte de 29
articles et 31 pages, évoque, selon Laurent Fabius, les
« responsabilités différenciées des pays » dans les efforts
contre le réchauffement, dans cinq sujets différents. Il maintient un
seuil de réchauffement « bien en deçà de 2 °C », en
s’efforçant de le limiter à 1,5 °C. Il évoque une
« nécessaire coopération sur les pertes et dommages », et
fait de la somme de 100 milliards de dollars promis par les pays
du Nord d’ici à 2020 une somme « plancher » pour après 2020,
avec un nouvel objectif chiffré défini en 2025.
Laurent Fabius conjure le fantôme de Copenhague :
"si par malheur nous échouions, comment pourrions nous reconstruire l'espoir ?"
« Le
temps est venu de nous concentrer non plus sur les lignes rouges, mais
sur les lignes vertes d’un compromis universel », a affirmé le
ministre des affaires étrangères français. Le texte est « le
meilleur équilibre possible, à la fois puissant et délicat, qui
permettra à chaque délégation de rentrer chez soi la tête haute et avec
des acquis importants ». « Le monde retient son
souffle », a-t-il conclu.
Hollande : « l’accord décisif pour la planète, c’est maintenant »
François Hollande a succédé à Laurent Fabius et à Ban Ki-moon à la
tribune pour présenter cet « accord universel, contraignant et
différencié ». Appelant à dépasser les dernières divergences et
exigences pour adopter l’accord, le chef de l’Etat français a prévenu :
« On ne sera pas jugés sur une phrase, mais sur un texte dans son
ensemble, pas sur un mot mais sur un acte, pas sur un jour mais sur un
siècle. » « Il n’y aura pas de sursis possible, l’accord décisif
pour la planète, c’est maintenant », a-t-il poursuivi, recyclant
son slogan de campagne.
« Le 12 décembre 2015 peut être une grande date pour l’humanité,
un message de vie. Et je serais personnellement heureux, presque
soulagé, fier, qu’il soit lancé de Paris, ce message-là, car Paris a
été meurtri il y a tout juste un mois, jour pour jour. Nous vous
demandons donc d’adopter le premier accord universel sur le climat de
notre histoire.
Il est rare d’avoir dans une vie l’occasion de changer le monde,
saisissez-la, pour que vive la planète, vive l’humanité et vive la
vie. »
Trois nuits blanches de négociations
Après distribution du texte vers 13 h 30, le temps qu’il soit
traduit dans les six langues des Nations unies (anglais, français,
espagnol, arabe, chinois, russe), la séance pour approuver formellement
l’accord aura lieu à 15 h 45. Le projet d’accord a été
finalisé à l’aube samedi, après une troisième nuit d’affilée de
négociations entre les cent quatre-vingt-quinze pays parties à la
conférence de l’ONU, et au lendemain de la clôture prévue de la COP.
Ces deux derniers jours, des discussions téléphoniques entre chefs
d’Etat, notamment de la Chine, des Etats-Unis, de la France, de l’Inde
et du Brésil, ont été échangées pour faire avancer les négociations.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une réunion de négociations avait vu
les positions de certains pays se raidir, faisant craindre un blocage.
12 Décembre 2015
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