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Irma, L'ouragan du siècle ?
Par Par LIBERATION, avec AFP — 7 septembre 2017 à 13:17
L'ouragan
continue sa route vers la République dominicaine et la Floride. A
Saint-Martin et Saint-Barthélémy, l'heure est aux premiers bilans. Et
les premiers témoignages, souvent glaçants, parviennent jusqu'à la
métropole.
Le
bilan du cyclone Irma s’élève déjà à 9 morts et plus d’une
vingtaine de blessés. Et il n’est pas définitif. Après être passé à
proximité de la Guadeloupe et avoir frappé de plein fouet les îles
de Barbuda, Saint-Martin – que l’on estime détruite à 95% –
et Saint-Barthélémy, Irma, classée catégorie 5, le maximum sur
l’échelle d’intensité des ouragans, avance jeudi vers la République
dominicaine. Alors que les communications ont été coupées plusieurs
heures mercredi, les premiers témoignages commencent à parvenir
jusqu’en métropole.
«On aurait dit qu’une bombe avait explosé»
Kevin, graphiste, vit sur l’île de Saint-Barthélémy depuis sept ans. Il
a vécu le passage du cyclone depuis «une petite case en bois» qu’il
avait protégée par des panneaux anticycloniques. Interrogé par RMC, il
a témoigné depuis les hauteurs de Gustavia, un des rares endroits où le
réseau téléphonique fonctionnait. «La situation est chaotique. On n’a
plus d’électricité, on n’a plus d’eau. L’ouragan Irma a complètement
rasé l’île, il ne reste plus grand-chose. C’est vraiment catastrophique
ce qui se passe là, en ce moment sur l’île», a expliqué Kevin. Irma est
passée près de lui en trois phases : deux heures de vent, un peu
plus d’une heure dans l’œil du cyclone et à nouveau une heure et demie
de vent. «Pendant le passage de l’œil on entendait les gens crier, des
gens qui changeaient de case, qui allaient chez les voisins»,
témoigne-t-il. «J’ai vraiment cru à plusieurs reprises que ma maison
allait s’arracher […] je l’ai vécu sous ma table, confiné, avec un
matelas pour retenir les projectiles».
Irma : chaos sur les Antilles
«Le plus angoissant c’est l’incertitude, c’est que rien n’est sous
contrôle. C’est mère Nature qui parle, on est des moins que rien, on
est insignifiants», s’est-il remémoré en évoquant «la pression dans les
oreilles, les sinus, c’est physique, c’est psychologique, c’est une
torture, un très mauvais moment à passer», résume le témoin auprès de
la radio. Qu’en retient-il moins de vingt-quatre heures après le
passage de l’ouragan ? «Le désastre, la destruction, on aurait dit
qu’une bombe avait explosé et avait brûlé toute la végétation. J’étais
terrorisé, je ne reconnaissais plus l’endroit où je vivais».
«C’est un cauchemar»
Alex Jacqua, directeur commercial, a quant à lui raconté en direct
à France Ô-La1ère.fr avoir eu «l’impression d’être dans une
guerre». «La maison vibre, ça bouge, c’est Hiroshima […]. Le vent
fait des gros boums. On entend plein de bruits de partout, les fenêtres
vibrent, et on en a encore pour quatre à cinq heures», témoignait-il,
estimant que cette expérience était «deux fois pire» que le passage de
l’ouragan Luis en 1995, à Saint-Barthélémy.
L’AFP
relaie de son côté deux témoignages de journalistes qui se trouvaient
sur l’île de Saint-Martin pendant le passage de l’ouragan. Steve
Prudent, qui travaille pour la chaîne Outre-mer 1ère était «calfeutré
dans un hôtel supposé être un endroit sûr». Mais «plusieurs chambres
ont littéralement implosé» et les murs en béton «vibraient comme du
carton». «Tout ce qui n’avait pas un minimum de solidité n’existe
plus», a expliqué le journaliste qui s’est retrouvé «face à un
phénomène d’une ampleur inégalée». «C’est un cauchemar», a confirmé une
autre journaliste de Guadeloupe 1ère.
D’autres
témoignages ont pu être recueillis à Porto Rico avant l’arrivée des
premières rafales de vent. Sur le site de France Info, Fernando Perez,
boulanger, exprimait «beaucoup de stress, beaucoup de nervosité».
«C’est bizarre de se dire qu’on attend un ouragan… L’homme est
tellement impuissant face à quelque chose d’aussi gros», a-t-il
déclaré, expliquant qu’il avait barricadé sa maison dans l’attente de
l’ouragan.
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7 Septembre 2017
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