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COP 23 de Bonn : 5 Questions Pour Tout Comprendre Par Claire
Aboudarham (avec AFP) | 06/11/2017 à 16:47, mis à jour le 06/11/2017 Lundi 6 novembre, la COP 23 s’ouvre à Bonn,
soit deux ans après la signature de l’accord historique de Paris sur le
climat. Analyse de l’importance de cet événement international.
C'est à Bonn, en Allemagne, que
s’est ouvert ce lundi la COP 23 (la “conférence des parties”). Plus de
20.000 participants y sont attendus, comme chaque année. Parmi eux,
délégués, activistes, scientifiques, entreprises et surtout chefs
d’Etat, dont Emmanuel Macron, qui se rendra sur place le 15 novembre
prochain.
Deux ans ont passé depuis la signature de l’accord de Paris, le
premier accord universel juridiquement contraignant sur le climat. Au
total, 196 Etats ont signé l’accord. Objectif ? Limiter d’ici à 2030 la
hausse des températures à 1.5° C par rapport à l’ère pré-industrielle
(contre plus de 3°C si rien n’est fait.)
Cette nouvelle COP suscite de nombreuses interrogations, alors que les
Etats-Unis ont décidé de se retirer de l’accord et que 2017 a été
marquée par des catastrophes climatiques majeures (ouragans Irma,
Harvey, Maria…).
1
- A QUOI VA SERVIR LA COP 23 ?
Un bilan provisoire des températures pour 2017 a été publié ce lundi
par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Le résultat est loin
des attentes de l’accord de 2015.
Le Secrétaire général de l’organisation, Petteri Taalas, explique dans
un communiqué que “les trois dernières années sont les plus chaudes qui
aient jamais été enregistrées et s’inscrivent dans la tendance au
réchauffement à long terme de la planète.” Les efforts effectués
jusqu’à présent ne limiterait la hausse des températures qu’à 3°C, bien
loin des ambitions parisiennes.
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Un an après la COP 22 à Marrakech qui a permis d’adopter un programme
de travail, les discussions reprennent à Bonn, du 6 au 15
novembre, cette fois pour négocier ses règles d’application
via la mise en place d’un cahier des charges, permettant de
tracer les avancées de chaque signataire.
Lors de ces 10 jours, la question des outils de mesure devra également
être tranchée. Les pays devront se mettre d’accord sur les outils de
mesure pertinents à utiliser pour mesurer, notamment, les émissions de
carbone.
2
- POURQUOI LA PRÉSIDENCE FIDJIENNE EST-ELLE SI NOTABLE ?
Les îles Fidji, situées dans l’océan Pacifique, à quelques centaines de
kilomètres des côtes australiennes, ont obtenu la présidence de cet
événement. C’est la première fois qu’une COP est présidée par un
petit pays insulaire directement affecté par les conséquences du
réchauffement climatique.
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Membres de l’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), dont le but
est de faire entendre la voix de ces petites républiques lors des
différentes COP, les Fidji sont en première ligne du combat.
C’est dans cette région que les premiers villages “réfugiés
climatiques” ont vu le jour à l’instar de Vunidogoloa totalement
reconstruit en altitude en 2013 à cause de la montée des eaux et des
inondations à répétition. Ce cas est loin d’être unique. Une dizaine de
villages ont ainsi été déplacés, ou sont en cours de déplacement.
L’école de Lakeba a obtenu le même statut en 2014. A cause des
inondations récurrentes, les cours de récréation n’étaient plus
utilisables. “Cette eau fait sortir les mille-pattes qui courent sur
les murs et le rebord des fenêtres. Leur piqûre est particulièrement
dangereuse pour les enfants”, comme l’explique Mereani Leweniqila,
institutrice, au journal Ouest France.
3
- POURQUOI LA COP 23 A-T-ELLE LIEU EN ALLEMAGNE MALGRÉ LA PRÉSIDENCE DE
L’ETAT INSULAIRE ?
Les effets du réchauffement climatique sont si notables sur place que
le pays ne pouvait recevoir les représentants des 196 pays
participants. La COP a ainsi été délocalisée à Bonn, en Allemagne, où
se situe l’Agence pour le climat de l’ONU.
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En 2016, 44 Fidjiens ont perdu la vie lors du passage de l’ouragan
Winston, pire tempête jamais enregistrée dans l’hémisphère sud. Un an
auparavant, 75.000 habitants de la République du Vanuatu avaient perdu
leur logement à cause du cyclone Pam.
4
- ET LES ETATS-UNIS DANS TOUT ÇA ?
Lors de sa campagne, Donald Trump avait promis aux Américains de sortir
de l’accord de Paris, voté un an plus tôt. En juin, soit sept mois
après son élection, il tenait sa promesse et faisait sortir le pays de
cet accord historique. Pourtant, les Etats-Unis sont bel et bien
présents cette année encore à la COP. L’accord de 2015 prévoit qu’ils
ne peuvent concrètement s’en retirer avant 2020.
Le pays a affirmé vouloir participer aux négociations pour “protéger
intérêts”. D’où la grande méfiance de la part des experts et des autres
pays présents, inquiets de voir le président de la 2e puissance
économique mondiale freiner les négociations et obtenir un accord a
minima à l’issue de la COP23.
5
- OÙ EN EST L’ACCORD DE PARIS ?
Aujourd’hui, les efforts des pays signataires sont loin d’être
suffisants, selon les experts de l’ONU. Rien qu’en 2016, la température
globale de la planète a augmenté de 1.1°C par rapport à l’ère
préindustrielle. Difficile d’imaginer que les pays réussiront à stopper
le réchauffement à 1.5° C.
L’an prochain, c’est lors de la COP 24 en Pologne que doit être réalisé
le premier pré-bilan de chaque pays. Les actions mises en place seront
examinées à la loupe, et une évaluation leur permettra de les compléter
avec d’autres mesures concrètes pour tenir leur objectifs.
Si les efforts de géants comme la Chine ou l’Inde permettent de garder
espoir, la sortie des Etats-Unis met quelque peu l’avenir du traité, et
de la planète, en péril.
La Californie, leader de
la résistance écologique contre Trump
Mais les Etats ne sont pas les seuls à participer à la protection de
l’environnement. Au lendemain de l’élection du nouveau président
américain, plus de 300 entreprises américaines (dont Starbucks, Gap,
Hilton…) avaient appelé Donald Trump à respecter l’Accord de
Paris, comme le rappellent les Echos.
Plus récemment, les maires de douze très grandes villes (Londres,
Mexico, Los Angeles…) “se sont fixé le cap du “zéro émission” d’ici à
2030 pour lutter contre le changement climatique. Sous la présidence de
la maire de Paris, Anne Hidalgo, ils ont fait le serment de bannir
progressivement de leur territoire les énergies fossiles (charbon,
pétrole)”, comme l’explique le quotidien.