La
méthode adoptée en 2015 lors de l’adoption du pacte climatique est
inédite : aucune sanction n’est prévue pour les pays. Chaque Etat
fixe ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre –
des objectifs pour l’instant largement insuffisants pour limiter à
2 °C la hausse de température du globe avant 2100, la Terre en
étant à + 1 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Un sommet de l’ONU est aussi prévu en septembre 2019, avant la
révision des objectifs nationaux en 2020. « C’est ce qui
déterminera si l’accord de Paris pourra être sauvé ou non »,
résume David Paul, ministre de l’environnement des îles Marshall,
menacées d’engloutissement par la montée de l’océan Pacifique.
Des dirigeants régionaux européens, asiatiques ou américains ont
affirmé qu’ils pouvaient prendre le relais des Etats défaillants en
accélérant le passage à l’électricité et aux véhicules propres.
« C’est dans les villes que la plus grande bataille doit être
menée », dit à l’Agence France-Presse le maire de Quito, Mauricio
Rodas, dont la ville est en train de construire son premier métro et
prévoit de restreindre aux véhicules propres son centre historique.
Quito, comme Varsovie, Buenos Aires ou Le Cap, sont quelques-unes des
villes ayant rejoint New York, Londres, Paris, Tokyo et plusieurs Etats
américains comme la Californie dans ce mouvement vers le « zéro
carbone », dans une à trois décennies.
« Allons-nous perdre une nouvelle décennie ? »
Les cités ayant adopté les objectifs les plus ambitieux et rapides se
trouvent principalement en Europe et en Amérique du Nord, dans des pays
où les émissions sont sur la pente descendante depuis une décennie ou
plus. Mais les rejets de CO2 par la Chine, premier pollueur mondial, et
le reste de l’Asie continuent à croître fortement. Au total, le monde
continue à émettre toujours plus. Le but des prochaines années est
d’arrêter, enfin, cette croissance.
« Si nous ne parvenons pas à infléchir la courbe mondiale des
émissions dans les deux ou trois prochaines années, il est extrêmement
peu probable que nous parvenions à limiter la hausse de température à
2 °C, dit Johan Rockström, grand climatologue suédois. Nous sommes
pile à la charnière. Allons-nous perdre une nouvelle
décennie ? »
Un dirigeant d’entreprise présent au sommet, Mats Pellbäck Scharp,
directeur du développement durable d’Ericsson, a résumé le sentiment
ambiant : « Il est temps d’agir et d’arrêter de signer des
déclarations. » Rendez-vous du 3 au 14 décembre à Katowice,
en Pologne, et en septembre 2019 à New York.
15 Septembre 2018
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