L'ONU rappelle que le racisme est carburant pour les conflits
par Asha-Rose Migiro
21
mars 2012 – A l'occasion de la Journée internationale pour
l'élimination de la discrimination raciale qui est célébrée le 21 mars,
le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a rappelé mercredi
l'impact pernicieux du racisme qui compromet la paix la sécurité, la
justice et le progrès social, détruit les individus et désagrège les
bases mêmes de la société.
«
En cette Journée internationale placée sous le thème 'Racisme et
conflit', mes pensées vont aux victimes. Le racisme et la
discrimination raciale sont des armes engendrant la peur et la haine.
Dans des cas extrêmes, des dirigeants inhumains distillent le racisme
pour inciter au génocide et provoquer des crimes de guerre et des
crimes contre l'humanité », déclare Ban Ki-moon dans un message.
Il existe pourtant de nombreux traités et outils ainsi qu'un cadre
d'ensemble à l'échelle planétaire pour prévenir et éradiquer le
racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui
en découle. Mais le racisme demeure un fléau pour des millions de
personnes partout dans le monde. Il se nourrit de l'ignorance, des
préjugés et des stéréotypes, souligne le Secrétaire général.
L'ONU réagit en encourageant l'inclusion, le dialogue et le respect des
droits de l'homme. Lorsque des sociétés ont été ébranlées par un
conflit, l'ONU s'efforce de promouvoir des processus de paix et de
consolider la paix en favorisant l'inclusion, le dialogue, la
réconciliation et les droits de l'homme. « Il faut bien souvent
éradiquer le racisme et les préjugés pour que certaines sociétés
déchirées par la guerre puissent se reconstruire », affirme le
Secrétaire général.
« Je vous demande à tous de conjuguer vos efforts avec ceux des Nations
Unies pour éliminer le racisme. Nous devons, individuellement et
collectivement, éradiquer le racisme, l'opprobre et les préjugés »,
conclut-il dans son message.
La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi
Pillay, a rappelé aussi que la relation entre racisme et conflit est
bien établie et possède des racines profondes. Un des premiers
indicateurs de violence potentielle est le non respect chronique des
droits des minorités. Un sondage mené par une ONG internationale a
révélé qu'entre 2007 et 2009, plus de 55% des conflits violents et de
forte intensité avaient à leur source des violations des droits des
minorités ou des tensions entre communautés.
« Il est nettement préférable de prévenir de tels conflits plutôt que
de tenter, plus tard, d'éteindre les flammes et d'entreprendre des
processus laborieux de reconstruction, de réconciliation et de justice,
sans parler du coût humain et social. Mais le problème réside dans le
fait que les signes avant-coureurs de préjugés et de discorde sont trop
souvent ignorés, et ce n'est que lorsque les signes plus tardifs, plus
sinistres émergent que les Etats et la communauté internationale
réagissent », a indiqué Mme Pillay.
Il y a 20 ans, la Déclaration des droits des personnes appartenant à
des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques a
clairement identifié le lien entre la stabilité politique et sociale et
la promotion et la protection des droits des minorités nationales ou
ethniques, religieuses et linguistiques. Les Etats ont aussi reconnu
dans la Déclaration et le Programme d'action de Durban que le racisme
et la discrimination raciale sont parmi les causes profondes de
nombreux conflits internes et internationaux.
« En cette Journée internationale pour l'élimination de la
discrimination raciale, j'appelle tous les Etats à prêter attention aux
signes avant-coureurs de préjugés, de stéréotypes, d'ignorance ou de
xénophobie. Je les appelle à venir à bout, de toute urgence, de la
marginalisation et de l'exclusion d'individus appartenant à certaines
communautés dans la prise de décisions politiques et économiques », a
déclaré Mme Pillay.
La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour
l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a noté de
son côté que la discrimination raciale revêt de nombreuses formes, mais
que chacune est un affront aux droits de l'homme et à la dignité.
« Le racisme affaiblit les liens qui unissent les sociétés. Il jette
une ombre sur le destin commun de l'humanité, semant les graines de la
méfiance et de la discorde. Ces dangers sont exacerbés dans un monde
qui change rapidement. Le dialogue et la tolérance sont essentiels dans
des sociétés qui sont de plus en plus diversifiées et connectées », a
dit Mme Bokova à l'occasion de la Journée.
Mars 2012
Consultez le Site de L'ONU
Retour aux Conflits
Retour
au Sommaire
|
|
|