Congo-Kinshasa: L'Accord-Cadre de paix présenté à l'ONU
Par All Africa
Le
secrétaire général des Nations unies a présenté au Conseil de sécurité
à New York, hier mardi 5 mars, l'accord-cadre de paix signé le 24
février 2013 à Addis-Abeba en Ethiopie.
Une
fois adopté, ce texte devient le vade mecum de la conduite de la
gestion de la situation sécuritaire dans la région des Grands Lacs,
spécialement dans la partie Est de la République démocratique du Congo.
On ne le dira jamais assez. La RDC pourrait avoir été piégée en signant
cet accord-cadre. Comme Etat souverain, le pays de Joseph Kabila a
vendu implicitement sa souveraineté, laissant ainsi libre ingérence à
tous les tireurs de ficelles d'agir dans le sens de sa balkanisation.
Si rien n'est fait pour sauver la situation, la RDC risque d'emprunter
le même itinéraire que l'ex-Yougoslavie ou, plus récemment, le Soudan.
A la différence que pour le Congo, le peuple oppose une résistance
farouche à la partition de son grand et riche pays.
Mais il y a des signes qui ne trompent pas sur ce que d'aucuns
qualifient de « complot » contre ce grand pays au coeur de l'Afrique.
Comment expliquer qu'un Etat libre et indépendant puisse céder ses
pouvoirs régaliens au nom d'une « paix » imposée par les forces
occultes et qui ne va que dans le sens de leurs intérêts ? On a beau
dire - y compris du côté du gouvernement - que cet accord n'a pas été
imposé, il est le fruit des « négociations ». Mais qui à ce jour peut
expliquer en des termes clairs la nouvelle formule « 11+4 » qui devra
agir ainsi que la force internationale qui fonctionnera, encore une
fois, sous la bénédiction de la Monusco ?
Au vu de la direction que prend la communauté internationale autour de
la question congolaise, il y a lieu d'émettre de doute sur
l'aboutissement heureux et apaisé de ce conflit qui n'a que trop duré.
Ce qui est sûr, c'est que même le plus optimiste des Congolais ne croit
plus aux valeurs salvatrices d'un accord qui fait la part belle aux
agresseurs du Congo et qui remet en cause sa souveraineté d'un Etat. Il
y a donc lieu de s'interroger sur les contours d'un accord aussi
controversé que celui signé le 24 février sur la paix en RDC.
L'adoption de cet accord-cadre au siège des Nations unies serait-elle
venue consacrer le vieux plan de balkanisation de la RDC concocté par
les puissances occidentales et autres faiseurs de la démocratie aux
biceps ?
Sinon, lorsque toutes les décisions de vie ou de mort doivent être
prises ailleurs ou avec l'imposition des autres, que reste-t-il encore
à un pays à qui on arrache tous ses attributs de pouvoir ? Quoique l'on
dise, la RDC s'est mise sous tutelle et aura toutes les peines du monde
pour arrondir ses marges de manoeuvres sur des décisions qui lui
reviennent en propre. Elle a intérêt de mobiliser tout ce qu'elle
possède comme dernière énergie pour contrer tout ce qui ne va pas dans
le sens de sa souveraineté. Sinon, ça s'appelle « perte de souveraineté
» ou « remise en cause » des attributs d'un Etat souverain.
5 mars 2013
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