PARIS
Wade annonce la signature d'un accord Soudan-Tchad, Ban Ki-moon ira à Dakar

Par AFP


Le président sénégalais Abdoulaye Wade a annoncé vendredi à Paris que le Soudan et le Tchad allaient signer, le 12 mars à Dakar, un accord en vue d'une "solution définitive" au conflit qui les oppose.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé de son côté qu'il allait se rendre au Sénégal la semaine prochaine pour assister à une rencontre de réconciliation entre les dirigeants du Tchad et du Soudan et à un sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), a indiqué vendredi son service de presse à New York.

M. Ban ira à Dakar à l'invitation du président Wade, qui présidera ce sommet de la réconciliation entre les présidents tchadien Idriss Déby Itno et soudanais Omar el-Béchir.

Le Tchad et le Soudan ont déjà signé plusieurs accords, restés lettre morte, dans lesquels ils s'étaient engagés à ne plus soutenir les rebelles de l'autre pays, ce qui est à l'origine de la tension entre N'Djamena et Khartoum.

Cette nouvelle initiative visant à un rapprochement entre les deux pays intervient plus d'un mois après une tentative de renversement du régime du président tchadien Idriss Deby, début février, par des rebelles venus de bases arrières au Soudan.

"Il y aura la signature d'un accord général et un accord de mise en oeuvre" par les chefs d'Etat du Soudan et du Tchad, Omar el-Béchir et Idriss Deby Itno, à la veille du sommet de l'OCI à Dakar, a déclaré M. Wade.

Il s'exprimait devant des journalistes à l'issue d'un entretien avec le président français Nicolas Sarkozy.
"Aujourd'hui les deux protagonistes ont accepté de venir à Dakar (...) pour trouver une solution définitive", a poursuivi le président sénégalais.

Le chef de l'Etat sénégalais a indiqué que "les deux parties sont déjà d'accord sur l'accord général" après des négociations qui "ont duré un mois" sous sa médiation. Pour l'accord de mise en oeuvre, une des parties "n'a pas encore donné son sentiment", a-t-il dit.



S'agissant du contenu de l'accord, "c'est d'abord que chacun s'engage à cesser de soutenir les opposants de l'autre sur son propre territoire", a expliqué M. Wade. Il prévoit aussi "le désarmement de tous les mouvements, à l'exception des armées des Etats", a-t-il indiqué.

"Il faut que tout le monde soit désarmé et que ce désarmement soit fait entre les mains des troupes qui sont sur place, c'est à dire celles de l'Union africaine, l'Eufor, ou les forces hybrides des Nations unies. Il faut que les bandes armées remettent les armes à ces forces internationales", a précisé M. Wade.

Les président gabonais Omar Bongo Ondimba, l'ex-président de la Commission de l'Union africaine (UA) Alpha Oumar Konaré, et le président en exercice de l'UA, le Tanzanien Jakaya Kikwete participeront à ce mini-sommet ainsi que des observateurs français et de l'Union européenne, a précisé M. Wade.

Le Tchad et le Soudan, pays voisins à la frontière poreuse, ont des relations très tendues et s'accusent mutuellement de déstabilisation par groupes armés interposés.

De précédents accords tchado-soudanais, conclus notamment sous l'égide de la Libye, étaient restés lettre morte.

Février 2008

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