Centrafrique: les Français de l'opération
Sangaris prêts à entrer en action
Par RFI
Les
1 200 hommes mobilisés par l’opération française Sangaris en
Centrafrique sont désormais prêts à intervenir. La mission qui les
attend est délicate. L’objectif principal est le retour de la sécurité
dans le pays, alors que la capitale Bangui vient de traverser un vague
de violences sans précédent.
Actuellement 650
soldats français se trouvent à Bangui. Basés à l’aéroport de Mpoko, ils
sécurisent les lieux. Les 200 hommes arrivés en renfort le week-end
dernier, qui appartiennent au génie de l’air, à la logistique ou aux
transmissions, préparent le terrain à l’arrivée de l’opération Sangaris.
Depuis la dégradation de la situation la nuit dernière, 250 de ces
militaires français sont déployés dans la capitale pour protéger les
ressortissants, les sites sensibles, comme l’ambassade ou les points de
regroupement.
Des
soldats de toute la région
L’opération Sangaris va mobiliser les militaires français de toute la
région : en Centrafrique donc, au Tchad, où sont stationnés certains
moyens aériens, et au Cameroun, où sont positionnés 350 militaires. Ces
soldats, divisés en deux colonnes, l’une logistique, l’autre équipée de
blindés, très mobiles, seront les premiers à entrer par la route par la
frontière ouest de la RCA.
D’ici-là, d’autres unités seront entrées en action, dont certainement
des éléments du COS, le commandement des opérations spéciales,
traditionnellement chargé de frapper fort dès les premières heures
d’une opération. Afin de couvrir la majeure partie du territoire, les
Français devront se déployer hors de Bangui. On parle notamment de
Bouar.
Mais la mission des Français a quelque peu évolué ces dernières heures.
Auparavant, en attendant le mandat de l’ONU, on parlait d’une force de
soutien à la mission africaine Misca. Mais les massacres perpétrés dans
la capitale ont accéléré les choses. Plus que jamais, l’objectif est
d’enrayer la spirale des exactions et la dérive confessionnelle.
Sangaris,
pas un Serval bis
L’opération Sangaris intervient alors que Serval se poursuit au Mali.
Deux cas de figure qui ont leur propre spécificité.
Si l'intervention malienne était ouvertement assumée comme une guerre
contre le terrorisme, l'opération française qui débute en Centrafrique
est d'une autre nature. Paris parle d'une action de sécurisation des
populations civiles. Difficile alors de déterminer l'ennemi : les
rebelles de la Seleka qui ont porté le président Djotodia au pouvoir ou
bien l'ensemble des bandes armées et groupes d'autodéfense qui
terrorisent ici les chrétiens, là les musulmans ?
En janvier dernier, La France avait déployé ses soldats dans l'urgence
pour sauver le Mali du péril islamiste et repousser les jihadistes vers
le nord, au-delà de Mopti. La force africaine, puis onusienne, a par la
suite rejoint les soldats français, mais Paris s'est jusque-là octroyé
au Mali un statut de force indépendante hors Minusma chargée de chasser
et de neutraliser Aqmi. Une mission qui n'en finit pas d'être prolongée.
En Centrafrique, François Hollande a pris les devants ce jeudi
soir : l'opération française « sera rapide », elle
« n'a pas vocation à durer et je suis sûr de son succès », a
déclaré le président français en donnant le feu vert à l'opération
Sangaris. Celle-ci est censée incarner la nouvelle doctrine militaire
française en Afrique : « être une force de transition ou de
relais » en soutien aux forces africaines.
Le message de Ban-Ki-Moon
6
Décembre 2013
Accédez au site de RFI
Retour
à la Résolution des Conflits
Retour
au Sommaire