Sénégal: Processus de paix en Casamance - Salif Sadio impose un cessez-le-feu à ses combattants
Par Bacary Domingo Mane
Pour
donner des chances au processus de paix engagé par le régime de Macky
Sall, le chef rebelle de la branche armée du Mouvement des forces
démocratiques de Casamance (Mfdc), Salif Sall, a annoncé un
cessez-le-feu unilatéral, dans un entretien qu'il a accordé à notre
confrère, Directeur de la radio ZIK FM (Ziguinchor), Ibrahima Gassama
et diffusé hier lundi, dans l'émission : Carrefour de la paix.
Cette
décision fait suite aux accords des deux parties à la suite de leur
rencontre en février dernier à Sant'Egidio (à Rome) au cours de
laquelle elles se sont engagées «à tenir un comportement qui puisse
favoriser les négociations pour le retour de la paix en Casamance et
réduire les souffrances des populations».
Le chef de la branche armée du Mouvement des Forces Démocratiques de
Casamance (Mfdc), Salif Sadio, vient de décider d'un cessez-le-feu
unilatéral pour donner, dit-il, une chance aux négociations de paix en
cours dans la région méridionale du Sénégal.
Il a fait l'annonce dans une interview qu'il a accordée à notre
confrère Ibrahima Gassama, directeur de la radio ZIK FM (basée à
Ziguinchor) et diffusée hier, lundi 28 avril, sur les antennes de cette
radio au cours de l'émission «Carrefours de la paix».
Salif Sadio explique sa décision de cessez-le-feu unilatéral,
c'est-à-dire «imposé à ses combattants», par l'engagement du
gouvernement à parvenir à une paix durable et au démarrage des
négociations à Sant'Egidio.
Cette décision de Salif Sadio sonne comme une matérialisation des
engagements pris à Sant'Egidio, à Rome, en février dernier, dans le
cadre des négociations pour le retour de la paix en Casamance par les
émissaires du chef rebelle du Mouvement des forces démocratiques de la
Casamance et ceux du Président Macky Sall.
Les deux délégations s'étaient entendues sur le contenu d'un document
relatif aux « Mesures de confiance mutuelle» et où elles s'engagent «à
tenir un comportement qui puisse favoriser les négociations pour le
retour de la paix en Casamance et réduire les souffrances des
populations». Le cessez-le-feu unilatéral du chef rebelle entre dans ce
cadre.
Les deux parties avaient aussi décidé de «Prendre des mesures
garantissant la libre circulation, dans le cadre des négociations de
paix, de M. Salif Sadio, Chef du Mouvement des Forces démocratiques de
la Casamance et de ses mandataires».
Et de «Rendre publique la position du gouvernement sénégalais qui a
indiqué par écrit « qu'il n'existe aucun mandat d'arrêt décerné à
l'encontre de Salif Sadio ».
Nos sources indiquent que Salif Sadio a reçu copie du document et il
circule, de même que ses mandataires, librement. Dans l'entretien
accordé à Ibrahima Gassama de ZIK il le confirme et parle des
rencontres avec les populations qu'il est en train d'organiser pour
leur expliquer ses missions et ce qui est en train de se faire. C'est
le cas du meeting qu'il a tenu à Baypeul dans le nord Sinthian le
dimanche dernier.
Le chef rebelle parle aussi des autres factions du Mfdc et déclare
qu'elles se sont auto-exclues du processus dans la mesure où elles ont
accepté, par le passé, d'entrer dans le jeu de corruption du régime de
Me Wade. Il poursuit que ce sont les mêmes qui avaient rejeté sa
proposition de négociations à Rome et cela avec la complicité de
certains cadres casamançais.
Salif Sadio dément toute tentative de rapprochement ou de
réconciliation avec César Atout Badiate, le chef rebelle de la faction
sud.
Le patron de la faction Nord avertit les autorités étatiques dans le
même entretien accordé à Ibrahima Gassama, de ne pas profiter de ce
cessez-le-feu pour provoquer les combattants.
Pour rappel, le 3 novembre 2013, une délégation du gouvernement de la
République du Sénégal et celle du Mouvement des forces démocratiques de
la Casamance (Mfdc), se sont rencontrées à Rome, sous la médiation de
la Communauté de Sant'Egidio, dans le but de permettre le retour de la
paix en Casamance.
Cette rencontre a pu aboutir à la rédaction d'un agenda commun pour les
négociations. Les négociations entre le gouvernement du Sénégal et le
Mfdc ont démarré, à Sant'Egidio au mois d'octobre 2012. Il y a eu
ensuite la libération des huit militaires Sénégalais pris en otages par
le Mfdc le 9 décembre 2012.
3 Mai 2014
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