Barack Obama tend la main au monde musulman Le Monde
Le
président américain, Barack Obama, a dit, lundi 26 janvier, que le
moment était venu pour les Israéliens et les Palestiniens de revenir à
la table des négociations. Dans un entretien accordé à la chaîne
al-Arabiya, M. Obama assure qu'il tiendrait ses engagements de campagne
vis-à-vis du monde musulman : non seulement d'engager sans attendre
l'effort pour faire la paix entre Israéliens et Palestiniens, mais
aussi de retirer les troupes américaines d'Irak, de prononcer
rapidement un discours à l'adresse des musulmans depuis une grande
capitale musulmane, et plus généralement de tendre la "main de
l'amitié" au monde musulman et de restaurer la relation qu'ont les
Etats-Unis avec lui.
Cet
entretien intervient au moment où M. Obama envoie son émissaire George
Mitchell au Proche-Orient, avec pour consigne de "commencer par écouter
parce que, trop souvent, les Etats-Unis commencent par dicter les
choses", puis de revenir lui rendre compte de ce qu'il aura entendu.
Mais, "au bout du compte, ce n'est pas à nous de dire aux Israéliens ou
aux Palestiniens ce qui vaut mieux pour eux. Il va falloir qu'ils
prennent certaines décisions". Le président concède que quelques mois
ne suffiront pas à résoudre le conflit. "Je continuerai à croire que la
sécurité d'Israël est prépondérante", dit-il, "mais je crois aussi
qu'il existe des Israéliens pour reconnaître l'importance de faire la
paix". Selon lui, les Etats-Unis vont ainsi prendre "une série
d'initiatives" en direction du Proche-Orient.
M.
Obama, qui a promis durant sa campagne de s'adresser au monde musulman
depuis un "forum islamique majeur" au cours des 100 premiers jours de
sa présidence, rappelle qu'il s'exprimerait bel et bien depuis une
capitale musulmane, sans donner de date précise. Les Etats-Unis sont
"prêts à lancer un nouveau partenariat fondé sur le respect mutuel et
l'intérêt mutuel" avec le monde musulman, ajoute-t-il. "Ce que nous
allons offrir au monde musulman dans son acception plus large, c'est la
main de l'amitié", dit-il, après les crispations causées par la guerre
en Irak et les politiques de son prédécesseur George W. Bush. Il assure
que son administration fera "très clairement" la distinction entre
Al-Qaida et ceux qui ne sont tout simplement pas d'accord avec le
réseau terroriste. Selon lui, les dernières déclarations des dirigeants
d'Al-Qaida montrent qu'ils "semblent nerveux".
Il
réaffirme son intention de permettre l'ouverture de discussions avec
l'Iran. "Je pense qu'il est important que nous soyons prêts à parler à
l'Iran, pour dire très clairement où sont nos divergences, mais aussi
où se trouvent les possibilités de progrès", dit M. Obama. "Au cours
des prochains mois, nous allons élaborer le cadre général et
l'approche. Et, comme je l'ai dit dans mon discours d'investiture, si
des pays comme l'Iran sont prêts à ouvrir le poing, ils trouveront une
main tendue de notre part", ajoute-t-il.
Mars 2009
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