Un accord de paix a été trouvé dans le conflit du Nord-Kivu Le gouvernement de la République démocratique du Congo, les insurgés tutsis du général Laurent Nkunda et les milices locales Maï-Maï doivent signer, mardi 22 janvier, un accord de paix pour mettre fin au conflit dans la province du Nord-Kivu, ont annoncé lundi les autorités de Kinshasa. Le principe de cet accord, qui prévoit un cessez-le-feu, a été annoncé à l'issue d'un peu plus de deux semaines de discussions de paix à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu. Ces négociations ont réuni dans cette ville frontalière du Rwanda des responsables gouvernementaux, des dirigeants locaux et des représentants des différentes factions armées. | | Plus de 400 000 déplacés L'accord prévoit que les combattants du général Nkunda se retirent de leurs positions avancées dans le Nord-Kivu, qu'ils occupent pour l'essentiel depuis l'échec d'une offensive gouvernementale en décembre 2007. Des casques bleus de l'ONU patrouilleront alors dans les positions évacuées pour établir une zone-tampon. Une commission technique sera ensuite mise sur pied pour superviser le désarmement des rebelles du général Nkunda et des miliciens Maï-Maï, puis, soit leur démobilisation, soit leur intégration dans l'armée nationale. De son côté, le gouvernement s'engage à promulguer une loi d'amnistie couvrant leurs "insurrection et actes de guerre". Le conflit du Nord-Kivu, qui trouve ses racines dans le génocide de 1994 au Rwanda voisin, s'était poursuivi en dépit de la fin officielle de la guerre qui a embrasé le pays de 1998 à 2003. Au cours de l'année écoulée, les combats ont provoqué le déplacement de plus de 400 000 civils. Plus de 5 millions de morts en dix ans en RDC D'après l'ONG International Rescue Committee (IRC), le conflit en RDC et la crise humanitaire qui s'en est suivie ont fait 5,4 millions de morts en une décennie, soit plus que n'importe quel autre conflit depuis la seconde guerre mondiale. Les combats, la maladie et la malnutrition tuent chaque mois 45 000 personnes, estime l'IRC dans une étude, publiée mardi 22 janvier. Les premières causes de mortalité dans le pays, aggravées par les combats, sont le paludisme, la dysenterie, la pneumonie et la malnutrition. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés, avec près de la moitié des décès, même s'ils représentent 19 % de la population. Selon Richard Brennan, un des auteurs de l'étude, le taux de mortalité du pays est supérieur de près de 60 % à la moyenne de l'Afrique subsaharienne. Abonnez-vous au Monde Retour aux Conflits Retour au Sommaire |