Crise en Mauritanie : "il y a de l'espoir"
Avec AFP et le Ministère des Affaires étrangères
1.
Comme convenu lors de la réunion qui a eu lieu à Addis Abéba le 28
janvier 2009, et à l’initiative du Président de la Commission de
l’Union africaine, S.E. M. Jean Ping, une nouvelle réunion consultative
sur la situation en Mauritanie s’est tenue au siège de l’Organisation
internationale de la Francophonie, à Paris, le 20 février 2009, à
l’invitation du Secrétaire général de la Francophonie, S.E. M. Abdou
Diouf. La réunion a regroupé les organisations suivantes : Union
africaine, Union européenne, Ligue des Etats arabes, Organisation de la
Conférence islamique, Organisation internationale de la Francophonie et
Organisation des Nations Unies. Les membres africains et des membres
permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies ont également pris
part à la réunion.
2. Les participants ont passé en revue
l’évolution de la situation en Mauritanie depuis la réunion
consultative tenue à Addis Abéba le 28 janvier 2009. Ils ont souligné
l’importance du communiqué du Conseil de Paix et de Sécurité du 5
février 2009 décidant des sanctions individuelles et ciblées contre
toutes les personnes, aussi bien civiles que militaires, dont les
activités ont pour objet de maintenir le statu quo anticonstitutionnel
en Mauritanie. Ils ont réitéré la volonté de leurs organisations de
prendre les mesures appropriées en fonction de leurs procédures
respectives. Les participants ont été informés, dans ce contexte, de
l’évolution des consultations engagées par la Commission de l’Union
européenne dans le cadre de l’article 96 de l’accord de Cotonou et des
étapes à venir envisagées par la Commission en application de cet
accord. Les participants ont été également informés de la notification
par l’Union africaine au Conseil de sécurité des Nations Unies de sa
décision relative aux sanctions. Ils ont enfin été informés d’un nouvel
examen par le Conseil permanent de la Francophonie (CPF), le 24 avril
prochain des mesures spécifiques adoptées au lendemain du coup d’Etat
du 6 août 2008.
3. Les participants ont rappelé la position
qu’ils ont exprimée lors des réunions précédentes. Ils ont constaté que
plusieurs acteurs mauritaniens ont avancé des propositions de sortie de
crise. Le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi a notamment
envisagé la possibilité de la tenue d’élections présidentielle et
législatives anticipées sous certaines conditions. Le Rassemblement des
Forces Démocratiques a exclu tout retour à la situation d’avant le 6
août 2008 et demandé l’organisation d’une élection présidentielle
anticipée, avec comme condition l’inéligibilité des militaires en
fonction à la date du 6 août 2008. Les participants ont également pris
note du document transmis par les autorités issues du coup d’Etat du 6
août concernant la transition ; tout en considérant les propositions
qui y sont contenues encore insuffisantes, ils notent en particulier
les éléments concernant la tenue d’une élection présidentielle pour le
6 juin 2009 et d’un référendum constitutionnel pour le 20 juin 2009,
l’intérim de la présidence de la République par le Président du Sénat,
la réorganisation des attributions du Haut Conseil d’Etat, et la mise
en place d’une Commission électorale nationale indépendante.
Les participants ont noté que toutes ces initiatives et positions comportent des éléments substantiels de nature à enclencher une dynamique de rapprochement des points de vue afin de favoriser une sortie rapide de la crise s’inscrivant dans le cadre et les paramètres arrêtés dans le communiqué du 21 novembre 2008 du Groupe de contact.
4. Les participants ont souligné l’importance de la participation de l’ensemble des acteurs mauritaniens à la recherche d’une solution consensuelle de sortie de crise et rappelé que l’élection présidentielle doit être libre, juste et transparente, et organisée par des institutions crédibles, sous l’égide d’un gouvernement neutre. Elle doit aussi faire partie d’une solution globale, pacifique et démocratique à la crise, qui soit acceptable par le peuple mauritanien et qui jouisse de l’appui de la communauté internationale.
5. Les participants ont réaffirmé la détermination de leurs organisations à poursuivre les efforts conjoints, sous l’égide de l’Union africaine, en vue de parvenir à une solution rapide de la crise et d’accélérer le retour à l’ordre constitutionnel en Mauritanie. Ils ont renouvelé leur disponibilité à l’endroit de l’ensemble des parties mauritaniennes afin d’encourager et de faciliter tout effort engagé à cette fin, considérant que toute démarche unilatérale serait contreproductive et inacceptable. Ils ont noté, à cet égard, les efforts entrepris par le Président en exercice de l’Union africaine en vue de la promotion d’une solution consensuelle acceptable par toutes les parties mauritaniennes et par la communauté internationale.
6. Les participants invitent instamment les parties mauritaniennes à un dialogue politique national inclusif sous les auspices du Président de l’Union africaine, Mouammar Kadhafi, et avec la pleine participation des organisations internationales et des Etats membres du processus de consultation sur la Mauritanie. Ce dialogue, qu’il importe d’engager dans les plus courts délais, et dont la date, le lieu et l’organisation des travaux seront déterminés par l’Union africaine en relation avec les parties mauritaniennes, aura pour objectif de promouvoir le retour rapide à l’ordre constitutionnel au moyen d’une solution consensuelle qui soit acceptable pour le peuple mauritanien et qui puisse recueillir le soutien de la Communauté internationale.
7. Les participants sont convenus de continuer à travailler ensemble sous l’égide de l’Union Africaine et en appui à ses efforts, afin de promouvoir un règlement rapide de la crise et le retour à l’ordre constitutionnel en Mauritanie. Les participants sont convenus de se retrouver
avant la fin du mois de mars 2009.
Paris, le 20 février 2009
Source Diplomatie française
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