Obama milite pour un monde débarrassé des armes nucléaires
LEMONDE.FR avec The Huffington Post, AFP et Reuters
Barack
Obama a poursuivi son offensive de charme, dimanche 5 avril, à l'égard
des Européen en déclarant, lors de l'unique discours de sa tournée
européenne, prononcé, dimanche 5 avril, devant 30 000 personnes à
Prague, rêver voir de son vivant, sans trop y croire, un monde
débarrassé des armes nucléaires. "En tant que seule puissance nucléaire
à avoir utilisé une arme nucléaire, les Etats-Unis ont un devoir moral
d'agir", a expliqué le président, en précisant que même si ce but
semble difficile à atteindre, il fallait persévérer. Et de conclure par
"Yes, we can !", "Oui, nous le pouvons !", son slogan de campagne.
Environ
300 personnes, essentiellement des jeunes, ont manifesté dimanche
après-midi à Prague contre le projet du bouclier antimissile américain,
en marge de la visite du président américain. "Malheureusement, il n'y
a eu aucun changement, il tient toujours à la vielle conception de Bush
des soi-disant 'Etats voyous'", a regretté le porte-parole du mouvement
anti-bouclier "Non aux Bases".
Soulignant le principe de
réalité, il s'est néanmoins efforcé de rassurer la République tchèque
et la Pologne, qui s'inquiètaient de voir son administration renoncer
au projet de bouclier antimissile européen, au moment où Washington
cherche à se rapprocher de la Russie et à renouer le dialogue avec
Téhéran. "Tant que la menace de l'Iran persistera, nous avons
l'intention d'aller de l'avant", a dit M. Obama.
Mais il a
affirmé que la raison d'être du bouclier disparaîtra le jour où cette
menace nucléaire iranienne ne sera plus d'actualité. Un appel du pied à
Téhéran, que les Etats-Unis cherchent, avec la communauté
internationale, à convaincre de renoncer à ses ambitions militaires
dans ce domaine.
M.
Obama a également appelé de ses vœux la tenue d'un sommet mondial sur
la sécurité nucléaire pour empêcher la prolifération des matériaux
sensibles et détaillé sa stratégie de maîtrise de l'atome militaire
pour les années à venir : via la réduction des stocks, l'arrêt complet
des essais et la lutte contre la prolifération. Nécessité soulignée à
ses yeux par le tir d'une fusée longue portée par la Corée du Nord
dimanche, un acte qualifié de "violation" des résolutions de l'ONU par
M. Obama.
Le président américain promet aussi de "prendre la
tête" des efforts contre le réchauffement du climat. "Le moment est
maintenant venu de changer la façon dont nous utilisons l'énergie",
a-t-il déclaré à l'occasion de son premier sommet avec l'Union
européenne.
Le Premier ministre suédois, Fredril Reinfeldt, dont
le pays succèdera en juillet à la République tchèque à la tête de
l'Union européenne, s'est félicité des "nouveaux signaux" de
l'administration Obama sur le climat, tout en signifiant clairement que
seuls comptent les actes. La Chambre des représentants américaine vient
de présenter un projet de loi prévoyant une réduction des émissions de
gaz à effet de serre de 20% également par rapport à 2005, des objectifs
qui "ne suffisent pas", selon le ministre de l'environnement allemand.
Paris, mai 2009
Source Union européenne
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