Sri Lanka : les tigres tamouls annoncent qu'ils cessent le combat
LEMONDE.FR et AFP, Reuters
C'est
notre peuple qui meurt en ce moment sous les bombes et les obus, de
maladie et de faim. Nous ne pouvons pas permettre qu'il leur arrive
d'autres maux. Il ne nous reste plus qu'un seul choix : enlever à
l'ennemi leur dernier et médiocre prétexte pour assassiner notre
peuple. Nous avons décidé de faire taire nos armes." C'est sous la
forme d'un communiqué publié sur l'un de ses sites internet que la
rébellion tamoule, cernée par l'armée et sans ressources, a annoncé
avoir cessé le combat, tout en déplorant "le silence de la communauté
internationale".
L'armée
sri-lankaise avait annoncé ce dimanche avoir sauvé tous les civils pris
au piège dans la zone des combats contre les séparatistes tamouls, dans
le nord-est de l'îe. "Tous les civils de Vellimullivaikal ont été
sauvés. Plus de 50 000 depuis jeudi.", avait affirmé un porte-parole de
l'armée. Pour la première fois depuis le début de la guerre civile il y
a 25 ans, les forces gouvernementales avaient pris le contrôle de la
totalité du littoral de l'îe, samedi, et encerclé les dernières forces
de la guérilla séparatiste dans une zone d'un kilomètre carré.
LES CIVILS PRIS ENTRE DEUX FEUX
Ces
derniers mois, l'armée sri-lankaise avait fait l'objet de vives
protestations émanant de l'ONU et d'organisations non-gouvernementales,
accusant le pouvoir sri-lankais de ne pas tenir compte de la présence
de nombreux civils dans les zones de combats. L'armée est notamment
accusée d'avoir fait usage d'armes lourdes dans des zones habitées, y
compris contre des hôpitaux contrôlés par les Tigres, ce que l'armée
dément. Colombo accusait de son côté les Tigres d'utiliser les civils
comme boucliers humains, et de les empêcher de fuir les zones de
combats sous la menace.
Pris entre deux feux, privés de nourriture
et de soins, les populations civiles ont d'ores et déjà payé un très
lourd tribut à la guerre contre les Tigres. Au moins 7 000 civils sont
morts suite à l'offensive depuis janvier, et 200 000 personnes ayant
fui les combats sont logées dans des camps de réfugiés. La Croix rouge,
seule ONG autorisée à accéder au nord-est de l'île, parle d'une
"catastrophe humanitaire inimaginable".
Paris, mai 2009
Source Union européenne
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