Chypre/réunification: l'ONU appelle à nouveau à intensifier les négociations
Par AFP
Le Conseil de sécurité a de nouveau
exhorté mardi les Chypriotes grecs et turcs à intensifier leurs
négociations en vue d'une réunification de leur île et a prorogé pour
six mois le mandat de la force de paix de l'ONU à Chypre, en place
depuis 46 ans.
Le Conseil a pris cette décision dans sa résolution 1930, adoptée par
14 voix contre une. Le mandat de la force, l'Unficyp, qui expirait le
15 juin, est prolongé jusqu'au 15 décembre.
Comme lors des deux précédents renouvellements du mandat, la Turquie a voté contre pour des raisons de principe. Son
ambassadeur, Ertugrul Apakan, a déploré que la communauté
internationale continue de considérer le gouvernement de la République
de Chypre (chypriote grec) comme le représentant légitime de l'ensemble
de l'île et que ce fait soit reflété dans le texte des résolutions de
l'ONU.
Le Conseil "se félicite des progrès effectués dans les
négociations" de réunification "et des perspectives ainsi créées de
nouvelles avancées vers une solution durable et globale".
S'adressant
aux deux parties de l'île divisée depuis 1974, le Conseil demande
"qu'il soit tiré pleinement parti de ces possibilités, notamment grâce
à une intensification du rythme des négociations, que l'atmosphère
actuelle de confiance et de bonne volonté soit préservée" et que les
parties s'engagent dans ces pourparlers "dans un esprit constructif et
ouvert".
Il les encourage également à "mettre en oeuvre les
mesures de confiance et à en conclure de nouvelles, y compris
l'ouverture de nouveaux points de passage" entre les deux parties de
l'île.
L'Unficyp a été déployée sur l'île en 1964 pour tenter de
mettre fin aux violences intercommunautaires. Aujourd'hui, elle a pour
tâche de surveiller la ligne qui sépare le nord et le sud de l'île.
Chypre
est divisée depuis l'invasion par l'armée turque de sa partie nord en
1974, en réponse à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs
soutenus par la junte alors au pouvoir à Athènes, qui voulaient
rattacher l'île à la Grèce. La République turque de Chypre du nord (RTCN, autoproclamée) n'est reconnue que par la Turquie, qui y maintient des troupes. Des
pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU avaient commencé en 2008
entre le président de la République de Chypre, Demetris Christofias, et
le dirigeant de la RTCN d'alors, Mehmet Ali Talat.
L'élection en
février 2008 du communiste Christofias à la présidence chypriote avait
relancé l'espoir d'une solution négociée, après des années de blocage
et l'échec d'un plan onusien rejeté en 2004 par les Chypriotes-grecs.
Après
des élections dans la partie nord de l'île, les négociations ont repris
fin mai à Nicosie, entre M. Christofias et le nouveau dirigeant
chypriote-turc, le nationaliste Dervis Eroglu.
L'émissaire de
l'ONU pour Chypre, Alexander Downer, a exprimé début juin l'espoir que
les discussions aboutiront avant la fin de l'année.
Juin 2010
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