La coalition accentue la pression sur Kadhafi, la diplomatie reprend
Avec L'AFP
La
coalition internationale continue d'accentuer la pression sur le
colonel Mouammar Kadhafi, avec de nouvelles frappes aériennes en Libye.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des avions de combat Tornado de
l'armée britannique ont tiré des missiles sur des véhicules blindés qui
"menaçaient" des civils dans la ville d'Ajdabiya, dans l'est de la
Libye, a annoncé le ministère de la défense britannique. Un
porte-parole des insurgés à Benghazi, Ahmed Omar Bani, a d'ailleurs
affirmé que certains kadhafistes à Ajdabiya étaient "prêts à se rendre".
D'après
un bilan provisoire communiqué par un porte-parole du régime libyen,
les raids de la coalition ont fait "environ cent morts" parmi les
civils depuis le début de l'offensive le 19 mars. De son côté, le chef
militaire de la coalition, le général Carter Ham, a dit ne pas "être
sûr qu'il n'y ait eu aucune victime civile". "Mais nous sommes très,
très précis et sélectifs dans nos objectifs", a-t-il affirmé.
Le
chef d'état-major français Edouard Guillaud a déclaré à la radio France
Info qu'il "pensait" que les opérations alliées en Libye se
prolongeraient pendant des "semaines" et "espérait" qu'elles ne
dureraient pas des "mois". Dans la nuit de jeudi à vendredi, un avion
français a détruit avec une bombe guidée au laser une batterie
d'artillerie des forces de Mouammar Kadhafi alors qu'elle tirait sur la
ville d'Ajdabiya, a précisé l'amiral Edouard Guillaud. Jeudi, un avion
libyen avait été détruit par un Rafale français alors qu'il venait
d'atterrir sur la base aérienne de Misrata, dans l'Ouest. L'amiral
Guillaud a ajouté que les forces françaises avaient détruit "des
installations extrêmement importantes", des dépôts de munitions, les
facilités de maintenance mais aussi le centre de commandement.
A
Tripoli, des tirs de la défense anti-aérienne et plusieurs fortes
détonations ont été entendues jeudi soir. La DCA est entrée en action à
partir de 20 heures et au moins une explosion a été entendue depuis le
centre de Tripoli. Deux explosions ont été par ailleurs entendues à
Tajoura (à 30 km de la capitale), où une colonne de fumée s'échappait
d'un site indéterminé.
DÉSACCORDS AVEC L'OCCIDENT SUR LES TROUBLES À BAHREÏN
Les
Emirats arabes unis annoncent qu'ils enverront douze avions de combat,
six F-16 et six Mirage, au dessus de la Libye. "La participation des
Emirats aux patrouilles va commencer dans les prochains jours", a
déclaré le ministre des affaires étrangères émirati, Cheikh Abdallah
Ben Zayed Al-Nahyane. Un ancien commandant de l'armée émiratie a
indiqué cette semaine que son pays avait retardé son déploiement
militaire en raison de désaccords avec l'Occident sur les troubles à
Bahreïn. Le général de division Khaled Al-Buainain, cité par le
quotidien The National d'Abou Dhabi, a expliqué que le désaccord
provenait du fait que les monarchies pétrolières du Golfe estiment que
les troubles à Bahreïn étaient attisés par l'Iran.
Une réunion a
commencé vendredi matin au siège de l'Union africaine (UA) à
Addis-Abeba pour tenter de trouver une solution négociée à la crise en
Libye, en présence d'une délégation gouvernementale libyenne. Aucun
délégué de la rébellion libyenne n'était présent en milieu de matinée.
Des représentants de l'Union européenne, de la Ligue arabe et des pays
de la Conférence islamique participent à la réunion, ainsi que les
ministres des affaires étrangères des pays membres du comité de l'UA
spécialement mis en place pour suivre la situation en Libye (Afrique du
Sud, Congo, Mauritanie, Mali et Ouganda).
Mars 2011
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