Avec Le monde et AFP



La Serbie et le Kosovo ont renoué le dialogue, vendredi 2 septembre, à Bruxelles, pour la première fois depuis le début de la crise dans le nord du Kosovo, débutée en juillet en raison d'un embargo commercial. La question principale à la table sera celle des tampons de douane qui avait été à l'origine de la crise, ont dit le chef de la délégation serbe, Borko Stefanovic, et son homologue kosovare, Edita Tahiri. la délégation serbe s'est dite "optimiste" quant à l'issue de la crise.

"C'est à la Serbie de décider si elle veut être cohérente avec les valeurs et principes européens", a affirmé Mme Tahiri, qui a plaidé pour une normalisation des relations entre les deux voisins. Belgrade ne permet pas le passage par la Serbie des produits portant le tampon de la douane de la République du Kosovo, et Pristina a imposé de son côté un embargo sur des produits serbes.

Pristina avait tenté de déployer des douaniers relevant de son autorité à deux postes-frontières pour faire respecter cet embargo commercial, mais cette initiative a suscité la colère des Serbes du pays et provoqué des violences. La force de l'OTAN au Kosovo (KFOR) a finalement pris le contrôle des deux postes litigieux.



Le Kosovo a proclamé son indépendance en 2008, mais la Serbie considère toujours ce territoire comme sa province méridionale et de nombreux Serbes comme le berceau de leur culture. Le dialogue entre le Kosovo et la Serbie a été relancé en mars sous le patronage de Robert Cooper, envoyé spécial de la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton. Il est destiné à trouver une solution aux problèmes pratiques nés de la scission du Kosovo de la Serbie. Mais il n'aborde pas la question sensible de la reconnaissance du Kosovo.

Interrogé par Le Monde, le ministre des affaires étrangères kosovar, Enver Hoxhaj, a affirmé, jeudi, que le Kosovo souhaitait intégrer les Serbes habitant le nord du pays. "Belgrade doit permettre aux Serbes du Nord de s'intégrer au sein des institutions kosovares", a-t-il estimé, jugeant que "la population locale est prise en otage" du fait de l'existence de structures parallèles pour les soins, la police ou la justice.


Septembre 2011

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