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Côte d’Ivoire : Alpha Blondy, le réconciliateur
Par Jeune Afrique - 24 juillet 2018 à 09h03 | Par Léo Pajon - Mis à jour le 24 juillet 2018 à 14h11
Alpha
Blondy revient pacifié… et en pacificateur. À 65 ans, le reggaeman
assagi sort un nouvel album et prêche pour la libération de tous les
prisonniers détenus à la suite de la crise postélectorale de 2010 en
Côte d’Ivoire.
Enfoncé
dans un fauteuil moelleux, dans le salon de son agence de presse
parisienne, Éphélide, Alpha Blondy s’abandonne à un large sourire et
– ce qui est plus rare chez lui – à un long silence. Près de
la fenêtre ouverte, nimbé de lumière, l’artiste a des airs d’apôtre. Un
apôtre arc-en-ciel portant ce jour-là un gilet de soie et un bonnet
bleu électrique évidemment ponctués de notes jaunes, rouges et vertes.
Il allume une cigarette et s’excuse dans ce franglais qui le suit
depuis son long séjour new-yorkais de la fin des années 1970 :
« You know, j’essaie d’arrêter… mais je n’y arrive pas
encore. » Ses tentatives pour se défaire de son addiction lui ont
même inspiré une chanson dans son nouvel album, Human Race, qui sortira
le 31 août mais dont plusieurs singles ont déjà filtré sur le web.
« Le monstre nicotine a pris mon cerveau / Il veut avoir ma peau /
Il m’entraîne vers le tombeau […] seul Dieu peut me sauver ! »
fredonne-t-il dans « Cigarettes ».
Le temps des frasques et de la tristesse est passé
Sous ses dreadlocks blanchies, le plus rock’n’roll des reggaemen,
65 ans, s’est assagi. « Quand je l’ai connu, Alpha pouvait
facilement “péter un câble”, se souvient Michel Jovanovic, son tourneur
depuis vingt-deux ans et aujourd’hui son manager. Il lui arrivait de
fumer des choses qui n’étaient pas bonnes pour l’esprit. Il a connu des
dépressions nerveuses et fait quelques séjours en hôpital psychiatrique.
C’est d’ailleurs de cela que parle son tube “Sweet Fanta Diallo” :
comment il s’est retrouvé en cure après qu’une jeune femme, son premier
amour, est morte prématurément. Mais le temps des frasques et de la
tristesse est passé. Aujourd’hui, Alpha est devenu un sage, un vrai
père de famille et, s’il lutte encore avec la cigarette, il a
complètement arrêté de fumer de l’herbe. » Un tour de force pour
cet accro qui, selon la légende, pouvait griller jusqu’à cinquante
joints par jour.
IL EST AUSSI EXIGEANT AVEC LUI QU’AVEC LES AUTRES. DEPUIS QUE JE LE
CONNAIS, JE NE L’AI JAMAIS VU PRENDRE DE VACANCES OU DE WEEK-END
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28 Juillet 2018
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