Notre pays est à un carrefour. Soit il choisit l’aventure irraisonnée de l’extrémisme, le « social-nationalisme » d’une clique d’idéologues étroits d’esprit, incapables d’avancer quoi que ce soit de constructif en matière de culture. Soit il se réinvente en associant au sein de ses préoccupations toutes les franges de son spectre politique et donne un élan nouveau à sa gouvernance. Il serait alors au rendez-vous et à la hauteur du contexte historique actuel, un changement d’ordre symbolique profond, qui s’avèrerait très porteur et particulièrement enthousiasmant.
La France souffre. Elle subit des crises à la fois intérieures et extérieures, qui la minent et déstabilisent profondément sa cohésion. Jamais le pays n’avait subi tant de chocs, affronté tant de choix clivants. Des gilets jaunes aux crises sociales, celle des retraites, où la solidarité générationnelle a été soumise à rude épreuve, face à des déficits criants et des inégalités largement excessives. La pandémie majeure qu’a été le Covid a éprouvé un système de santé fragilisé et révélé, voire accentué, des tendances qui sont devenues lourdes. Notamment la numérisation de la société et l’irruption du télétravail. La guerre en Ukraine entame désormais son environnement géopolitique et fait peser sur l’Europe des menace nouvelles.
Pourtant, et parallèlement, le pays n’a jamais tant eu besoin d’une forme d’apaisement, d’une réponse effective à ses revendications d’où qu’elles puissent venir, notamment de celles qui émanent de « la France du bas » et d’une réconciliation qui puisse réunir bien au delà des clivages, les fils et les filles d’un pays qui a besoin de se retrouver. Il faut absolument que la parole politique soit irréprochable et fiable. Il n’y a aucune fatalité. Il n’y a aucune loi d’airain qui le contraigne au pire, une pensée excluante qui amènera des catastrophes. L’extrême-droite n’a jamais rien réussi dans aucun pays. Nous avons longuement réfléchi à la situation du notre. Elle n’est pas si mauvaise, en réalité, sur le plan économique, notamment, mais elle pourrait être bien meilleure, en particulier pour tous ceux qui souffrent du creusement des inégalités et de l’aggravation du pouvoir d’achat, face à des prix qui explosent et des salaires qui souvent stagnent. Il nous faut réconcilier les Français avec eux-mêmes. Maintenir une paix civile qui n’a pas de prix.
La Culture est l’ADN d’une nation. C’est par elle qu’un peuple se définit, décrypte ce qui le touche et invente son avenir. C’est par elle qu’il peut trouver une sortie par le haut qui le sauve. C’est un territoire humain exceptionnel qui permet des inventions inouïes. Y compris, dans le champ du symbolique, sur le versant politique. Elle doit devenir un des moteurs fondamentaux du pays. Une force intellectuelle et créative qui permette à tous de donner le meilleur de lui-même. Les frustrations politiques qui s’expriment, les disparités sociales à l’œuvre, trouveront une résolution positive dans ce nouvel et cet immense élan. Celui-ci doit pouvoir englober tous les secteurs de la société. Et permettre la création de valeurs et de richesses d’une création tous azimuts qui donne à tous la capacité de s’exprimer. Le pays doit retrouver son optimisme et sa prospérité. Son enthousiasme et son excellence.
Participer au changement espéré qui s’ouvre. Cet accès à la culture doit être doublé de la possibilité de s’y impliquer personnellement. Ceci afin d’en renforcer les évolutions positives. Comprendre que nous vivons une renaissance moderne doit nous donner des perspectives, un optimisme. Susciter une joie de vivre sous-tendue par les possibilités rendues accessibles d’un meilleur niveau de vie. Nous allons accueillir le monde en 2024 pour les Jeux Olympiques de Paris. Saisissons cette chance pour la transformer en opportunité d’entamer un nouveau cycle de rapport au monde. Un monde dans lequel la France réinventerait son rôle. Elle entretiendrait ainsi une relation diplomatique, notamment culturelle, d’un genre tout à fait nouveau. Elle pourrait notamment répondre aux enjeux internationaux qui sont nombreux. Leur côté véritablement problématique doit ouvrir d’une manière originale sur les solutions que recherchent la plupart des pays du monde. Ceci afin de les mettre en œuvre au plus vite. De son positionnement international viendra une architecture politique nouvelle. La gouvernance renouvelée que nous appelons de nos vœux. Les programmes culturels de toutes les formations politiques doivent ainsi être agrégés pour dégager une synthèse politique originale, après des consultations approfondies qui permettront de définir une politique culturelle, composite et inspirée, d’une ampleur inédite.
Il ne doit pas y avoir d’exclusive. Chacun doit pouvoir trouver sa place dans l’articulation de la nouvelle gouvernance française. Notamment les plus défavorisés auquel il faut répondre. Un vaste débat, de longs pourparlers, doivent répondre aux douleurs de la société, soulager les points névralgiques, cibler ceux dont la vie dysfonctionne. Ceci afin de les mener vers des prises en compte professionnelles plus effectives qui leur permettent de se réinsérer dans la société. Un projet radicalement différent de tout ce que peut proposer, comme autant de leurres, l’extrême-droite. Celle-ci, si elle était avalisée, briserait pour longtemps la cohésion et la paix civile de ce pays. Le malheur provoqué avec elle doit être contré par la providence et l’imagination. C’est tout l’enjeu d’une redéfinition politique que seul un des candidats, au positionnement moins étroit, capable d’ « En même temps » peut imaginer.
Changer le statut de l’artiste est un des défis qui nous attend. Etoffer et multiplier les offres de positions professionnelles et d’activités. Garantir un accès élargi aux enfants des milieux moins favorisés. Leur apprendre les rudiments de la culture pour leur mettre le pied à l’étrier, puis enrichir progressivement cet apprentissage, pour en faire à terme des citoyens libres et autonomes. Tous les arts, tous les types de création doivent être sollicités afin d’être enrichis, rehaussés, enluminés, décloisonnés et profondément améliorés. Une entreprise y compris de création de richesses économiques. Elle rejaillira sur les acteurs du domaine et fera leur prestige et leur fierté. Nous avons une mission et un devoir en tant que génération. Celui d’être à la hauteur des enjeux qui nous touchent. Ceux, notamment, de justice sociale et d’écologie, normalement portés par les insoumis, les socialistes, les communistes, les verts et les petits partis de gauche. Or, rien ne saurait être plus efficace pour les traiter du mieux que nous le pouvons, que de changer profondément de conception et de philosophie de vie. Pour y intégrer les paramètres nouveaux qui demandent une puissante culture de l’environnement et d’une forme de « sobriété », appelons-la à présent « exemplarité » environnementale.
Sur ce versant culturel, il faudra également tendre la main à tous ceux qui se désespèrent de la gestion actuelle de l’état et ont rejoint l’extrême-droite. Refuser la fatalité d’une exclusion qui les repoussent aux franges de l’acceptatibilité. Satisfaire les revendications des ouvriers, des paysans, des gens des villages et des campagnes qui sont tout aussi constitutifs de la France. Ils méritent un égal accès aux services publics et à bénéficier d’une citoyenneté pleine et entière. Notre combat, c’est celui là. Celui d’une France qui intègre, protège et soutient ses citoyens. Pour leur ouvrir plus largement les portes du succès dans la vie. Nous mettons cette puissance symbolique à votre service et au service de la France. La force extérieure d’un pays dépend de sa cohésion sociale et de sa prospérité économique interne. Or l’une et l’autre n’ont pas de prix et nous savons la valeur de ces enjeux. Surtout à ce stade de l’Histoire de notre pays. Donnez-vous cette chance. Donnez-leur cette chance. A tous et à chacun.
Par Gilles Marchand
13 Avril 2022
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