En 2050, un quart de l’humanité sera africaine
Par Afrique Avenir
D’ici
à 2050, un habitant de la planète sur quatre sera probablement africain
selon l’Institut National des Etudes Démographiques (INED). Alors que
la population mondiale va franchir les 7 milliards d'habitants en 2011,
celle de l'Afrique était d'environ 1,05 milliards en juin.Mais
les choses devraient rapidement changer puisque dans les années à
venir, l'accroissement de la population africaine sera particulièrement
important, notamment au sud du Sahara. La population mondiale, quant à
elle, sera autour des 10 milliards d’habitants en 2050. Faut-il
s’inquiéter pour l’avenir du continent ou bien ce dernier a t-il les
ressources suffisantes pour nourrir tous les Africains?
Le Nigeria, 3e pays le plus peuplé du monde
Concrètement, la population d’Afrique subsaharienne devrait passer d'un
peu plus de 600 millions d'habitants en 2000 à près de 3,4 milliards en
2050. Au niveau du continent, on s’attend au quadruplement de la
population qui passerait ainsi de 800 millions à 3,6 milliards
d'habitants.
Le continent compterait alors le troisième pays le plus peuplé du monde
: le Nigeria, avec 433 millions d'habitants, qui se placerait juste
derrière la Chine et l'Inde (avec respectivement 1,69 milliard et 1,3
milliard d'habitants) et devant les États-Unis (423 millions). À titre
de comparaison, l'union Européenne (UE) serait quant à elle forte de
513 millions d'habitants.
Parmi les autres pays africains les plus peuplés en 2050 figureraient
l'Éthiopie (9e position avec 174 millions d'habitants), la République
démocratique du Congo (RDC, 11e position avec 149 millions), puis la
Tanzanie (13e position, 138 millions). L'Égypte serait alors le pays
arabe le plus peuplé, passant de 82,6 millions d'habitants mi-2011 à
123 millions en 2050.
Taux de fécondité élevé
Ce fort accroissement en Afrique s'explique en partie par l'important
taux de fécondité. « C'est l'une des régions du monde où la
fécondité reste encore élevée même si elle est en baisse. Et même avec
cette baisse, c'est plus qu'ailleurs. Les régions du monde qui vont
voir leur population croître le plus au cours des prochaines décennies,
ce sont les pays où la fécondité est la plus élevée », explique le
chercheur Gilles Pison, auteur de l'étude.
À titre d'exemple, le nombre d'enfant par femme est actuellement de 7
au Niger, de 6,4 en Somalie, 6,1 en RDC et de 5,8 au Burkina Faso.
L'accroissement naturel est cependant ralenti par un taux de mortalité
infantile très élevé (74 pour 1000 sur le continent contre 6 pour 1 000
en Europe et aux États-Unis) et par les conséquences dramatiques de la
pandémie du sida. En 2009, 4,9 millions de personnes entre 15 et 49 ans
étaient infectées par le virus en Afrique du Sud, soit 18% de cette
tranche d'âge. Sur tout le continent africain, la proportion de malades
se situe à 3,9% de la population contre 0,8% au niveau mondial.
Le défi de l’alimentation
Le défi de la croissance démographique, alors que s'éloigne le spectre
de la « bombe P » - du nom de l'ouvrage The Population Bomb, écrit par
Paul R. Ehrlich en 1968, qui annonçait une famine massive dans les
années 1970 et 1980 -, se joue principalement en Afrique. Alors qu'un
habitant de la planète sur sept est africain aujourd'hui, ce rapport
devrait passer à un sur quatre en 2050. Cependant, pour Gilles Pison,
la cohabitation d'une dizaine de milliards d'humains sur un espace dont
les ressources énergétiques et alimentaires sont limitées ne devraient
cependant pas poser de problèmes.
L'humanité est en effet passée de 1 à 7 milliards en deux siècles et le
nombre de personnes qui meurent de faim n'a jamais été aussi faible.
Cette croissance d'un tiers est donc à la portée de l'humanité et il ne
faut pas se tromper de combat : ceux qui pensent qu'il faut réduire la
population se font des illusions. Celle-ci va continuer à croître, et
il est faux de penser que l'on peut jouer sur le taux de croissance
démographique.
Aout 2011 Retour au Développement
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