Plus de huit milliards de dollars annoncés pour briser le cycle des crises au Sahel, se félicite Ban
Par Centre d'actualités de l'ONU
Plus de huit
milliards de dollars ont été promis par des organisations
internationales et régionales pour stimuler la croissance économique du
Sahel, alors qu'une mission conduite par les Nations Unies se déroule
en ce moment même dans cette région ouest-africaine soumise, depuis des
décennies, à des cycles de pauvreté dévastatrice, d'insécurité
alimentaire et d'instabilité.
«
Les défis auxquels est confronté le Sahel ne connaissent pas de
frontières et les solutions à y apporter ne devraient pas non plus. Le
cycle des crises peut être rompu », a estimé lundi le Secrétaire
général Ban Ki-moon à son arrivée à Bamako, au Mali, où est
actuellement déployée une opération de maintien de la paix de l'ONU.
Le Sahel a connu trois graves sécheresses en moins d'une décennie. Plus
de 11 millions de personnes y souffrent de la faim et cinq millions
d'enfants âgés de moins de cinq ans sont exposés à des risques de
malnutrition aiguë. En outre, l'instabilité politique et les
changements anticonstitutionnels de gouvernements ont eu des
conséquences économiques et sociales importantes dans la région et les
actes de terrorisme et les réseaux de criminalité organisée portent
atteinte à la stabilité de la région.
« En travaillant ensemble et en investissant dans la gouvernance, la
sécurité, la résilience et la création d'opportunités pour les femmes
et les jeunes, nous pouvons aider le Sahel à passer de la fragilité de
la viabilité », a assuré M. Ban. « Éteindre les incendies au Sahel
demeure crucial, mais nous devons également nous attaquer aux départs
de feu qui embrasent les conflits et l'instabilité. »
Le Groupe de la Banque mondiale s'est engagé à consentir des
investissements d'un montant de 1,5 milliard de dollars au cours des
deux prochaines années, une somme qui vient s'ajouter aux programmes de
pays importants déjà en place, tandis que l'Union européenne a annoncé
une contribution de 6,75 milliards de dollars en faveur de six pays qui
sera échelonnée au cours des sept prochaines années.
« Les habitants du Sahel ont désespérément besoin d'amélioration de
leur qualité de vie et nous espérons que cette mobilisation financière
contribuera à ouvrir une nouvelle voie à la croissance économique dans
la région », a déclaré de son côté le Président du Groupe, Jim Yong
Kim, également du voyage.
« Pendant trop longtemps, les populations du Sahel, en particulier les
femmes, se sont heurtés à l'impact dévastateur d'une faible croissance
et d'un manque d'opportunités économiques, à un climat rude, à la faim
et au taux de mortalité maternelle et infantile le plus élevé du monde.
»
Ces annonces de contribution ont été faites alors que MM. Ban et Kim
entament un voyage historique au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au
Tchad pour s'efforcer de répondre aux défis posés à la paix, à la
sécurité et à la résilience dans la région. Il s'agit de la deuxième
mission conjointe des chefs de l'ONU et de la Banque mondiale en
Afrique au cours des six derniers mois.
En mai dernier, les deux hommes s'étaient en effet rendus dans les
Grands Lacs pour y attirer l'attention sur la promotion de la paix et
du développement. À cette occasion, M. Kim avait annoncé un milliard de
dollars à l'appui de projets visant à améliorer la santé, l'éducation,
la nutrition, l'accès à l'énergie et la formation professionnelle dans
cette région particulièrement troublée.
Le Commissaire européen au développement, Andris Piebalgs, le Président
de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, et celui
de la Banque africaine de développement, Donald Kaberuka, étaient
également de ce voyage au Sahel.
Au cours des deux prochaines années, la Banque mondiale soutiendra les
grandes priorités régionales de développement, notamment pour améliorer
les moyens pour les populations de subvenir à leurs besoins et de se
préparer aux catastrophes naturelles, les infrastructures et la
création d'opportunités en milieu rural.
Le financement permettra également de financer des projets d'irrigation
ou d'élevage qui pourraient bénéficier à plus de 80 millions de
personnes au Sahel, l'expansion de la couverture médicale pour les
femmes et les filles de la région et l'amélioration des
télécommunications et de la connectivité entre pays.
Le soutien de l'Union européenne au Burkina Faso, au Mali, au
Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad portera sur des domaines
similaires : sécurité et stabilité, développement et résilience aux
crises. Sous réserve, toutefois, que le Parlement et le Conseil
européens donnent leur approbation.
« Le Sahel est une priorité pour l'Union européenne où elle se mobilise
tous pour répondre à une situation complexe », a déclaré M. Piebalgs. «
Nous sommes déterminés à poursuivre et à renforcer notre soutien à la
fois aux États et aux populations du Sahel. Notre approche est fondée
sur le principe selon lequel la sécurité est une condition préalable à
la croissance. »
5 Novembre 2013
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