Les techniques de dépollution Par le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable
Il existe de
nombreux procédés de dépollution des sols et des eaux souterraines.
Informations sans Frontières dresse un inventaire des techniques de
pointe du domaine.
Le choix du procédé dépend :
• De la nature du polluant :
s’agit-il d’un polluant qui se volatilise facilement ou non ? qui
peut se dissoudre dans l’eau ? ou au contraire d’un polluant qui
reste accroché dans les sols ?
• Du niveau de pollution :
les sols et/ou les eaux contiennent-ils une grande quantité de polluant
ou non ?
• De la nature du sol : on ne
dépolluera pas de la même façon du sable et de l’argile.
• Des contraintes liées au site et
au projet d’aménagement qui est envisagé sur ce site : le site
est-il suffisamment grand pour accueillir une installation de
dépollution ? le site doit-il être libéré rapidement ?
faut-il excaver des terres pour les besoins de l’aménagement
ultérieur ?
En fonction de ces contraintes, la dépollution peut se faire :
• Sur le site sans excaver les
terres, on appelle cela la dépollution « in situ » qui
regroupe les techniques de venting, biodégradation, bioventing,
stripping ou lessivage,
• Sur le site après avoir excavé
les terres, c’est la dépollution « sur site » qui fait appel
notamment aux techniques de lavage et de désorption thermique,
• En dehors du site, dans un
centre de traitement autorisé et adapté, c'est la dépollution
« hors site » : évacuation des terres polluées vers des
centres proposant des techniques de traitement biologique, par voie
thermique, par incinération en centre spécialisé ou encore vers une
installation de stockage des déchets,
• Par confinement : mise en place
d'une barrière étanche (géomembrane, paroi moulée en béton par exemple)
pour éviter la propagation de la pollution vers les nappes phréatiques,
les remontées de vapeurs, l'envol de poussières.
Les procédés de traitement de sol sont classés en 4 grandes catégories :
Les traitements par dégradation
• Procédés biologiques : en
apportant de l’oxygène, des engrais dans les sols, on développe les
bactéries naturellement présentes dans les sols pour qu’elles
détruisent la pollution. Ce type de traitement fonctionne très bien par
exemple avec les hydrocarbures.
• Procédés chimiques : On
peut également apporter dans les sols ou les eaux souterraines, des
réactifs qui détruisent les polluants (oxydation, réduction...).
Les traitements par extraction
• Extraction par la chaleur
(traitements thermiques) : le sol pollué est chauffé. Les
polluants contenus dans le sol se volatilisent. L’air chargé en
polluants est brûlé. Le sol peut être réutilisé pour remblayer.
• Extraction par un solvant, qui
peut être de l’eau (traitement par lavage) : on « lave »
les sols avec de l’eau ou avec un solvant. Les polluants sont entraînés
dans le liquide, et les sols propres peuvent être réutilisés.
• Extraction par séparation de la
fraction fine des sols (traitement par lavage) : le lavage à l’eau
permet de classifier un sol très finement (coupures à 50 µm ou à 80 µm
par exemple).
Les polluants étant généralement adsorbés sur les fractions fines, ils
sont ainsi extraits avec ces fractions qui sont ensuites traitées
suivant d’autres techniques. Cette solution est intéressante quand la
proportion de fractions fines est faible (< 20% par exemple).
• Extraction par aspiration
(venting dans le cas des sols, stripping dans le cas des eaux
souterraines) : on fait passer de l’air dans le sol ou dans l’eau.
L’air se charge en polluants et il est ensuite traité ; le sol
et/ou l’eau sont dépollués. Ces méthodes sont très efficaces sur les
polluants volatils. Pour les eaux souterraines, lorsqu’une pollution
par hydrocarbures ou par solvants chlorés s’infiltre dans le sol et
atteint les eaux souterraines, on peut observer le produit qui reste en
phase libre en tête (flottant, LNAPL) ou en fond (coulant, DNAPL) de
nappe selon la densité du produit. Ces produits peuvent être extraits à
l’aide de pompes sélectives ou par aspiration.
Les traitements par isolement
• Confinement : les sols
pollués sont stockés dans une alvéole, et ils sont recouverts par des
géomembranes pour éviter la propagation de la pollution (transfert vers
les nappes phréatiques, remontées de vapeurs, envol de poussières) vers
les milieux environnants.
• Inertage : Le polluant est fixé par un liant à l’intérieur de la matrice.
Les traitements par oxydation
• La technique consiste à dégrader
totalement (minéralisation) ou partiellement (sous produits plus
biodégradables) les polluants par l'ajout d'agents oxydants tels que le
peroxyde d'hydrogène associé au fer (Fenton), l'ozone, le permanganate
et le persulfate de potassium ou sodium, etc.
Cette technique est le plus souvent utilisée pour le traitement de
polluants organiques : BTEX, HAP, solvants chlorés, PCB, phénol...
Pour aller plus loin
http://www.developpement-durable.gouv.fr/amenagement-et-sites-pollues/polluants-technique-depollution.html
Voir "Traitabilité des sols pollués" - octobre 2009.
29 Juillet 2014
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