L'ONU se fixe de nouveaux objectifs pour "transformer notre monde"
Par All Africa
Après
les Objectifs du millénaire pour le développement, lancés en 2000, les
dirigeants de la planète vont adopter un plan pour
"transformer notre monde".
Les dirigeants de la planète vont adopter vendredi au siège de
l'ONU à New York un programme pour "transformer notre monde" d'ici à
2030 : éradiquer l'extrême pauvreté, promouvoir la santé et
l'éducation, maîtriser le réchauffement climatique. Ce plan d'action
fait suite aux Objectifs du millénaire pour le développement (MDG),
lancés en 2000 et qui se terminent cette année. Mais il est beaucoup
plus ambitieux et détaillé. En voici les grandes lignes :
Quels sont les objectifs ?
Les 193 pays membres de l'ONU ont défini 17 Objectifs de développement
durable (ODD), déclinés en 169 "cibles". Le premier est "d'éliminer la
pauvreté sous toutes ses formes" : plus de 800 millions de personnes
vivent encore avec moins de 1,25 dollar par jour, notamment en Afrique
subsaharienne et en Asie. D'autres concernent la santé, l'accès de tous
à l'éducation, la réduction des inégalités, la promotion des femmes et
la bonne gouvernance.
Les pays promettent aussi de lutter contre le changement climatique.
Tous les objectifs intègrent la protection de l'environnement. Les
sceptiques jugent ces ODD trop ambitieux et mal définis. Les MDG
n'étaient que huit, concentrés sur la pauvreté et la santé maternelle
et infantile dans les pays en développement. Les nouveaux objectifs
s'appliqueront aussi aux pays développés et la société civile a été
associée à leur élaboration. Ils entreront en vigueur au 1er janvier
2016. La date limite pour les réaliser est le 31 décembre 2030.
Comment les financer ?
La facture est colossale : entre 3 500 et 5 000 milliards de dollars
par an sur 15 ans. À titre de comparaison, le PIB de la France atteint
3 000 milliards de dollars. Une partie de l'argent viendra de l'aide
publique au développement (APD). Mais celle-ci sera largement
insuffisante : peu de pays riches tiennent leur promesse de consacrer à
l'APD 0,7 % de leur richesse nationale. La France est par exemple à 0,4
%.
L'ONU veut donc inciter les gouvernements à accroître leurs ressources
nationales en collectant mieux l'impôt et en réduisant la corruption,
en particulier dans les pays producteurs de pétrole. L'ONU compte aussi
beaucoup sur le secteur privé. Trop, selon les sceptiques, pour qui
rien ne garantit que les investisseurs verront dans chaque objectif une
promesse de gain et qu'ils préféreront toujours le développement
durable à la rentabilité à court terme. Pour les inciter à investir, la
Banque mondiale ou la Banque africaine de développement aideront à
financer les infrastructures nécessaires.
Quelles sont les chances de succès ?
Chaque pays participe au programme sur une base volontaire et choisit
les moyens d'atteindre les objectifs. Mais l'ONU va mettre au point
quelque 300 indicateurs pour juger des progrès accomplis pays par pays.
Personne ne croit vraiment que tous les objectifs seront atteints dans
les temps, mais on compte sur l'effet d'entraînement et sur la
vigilance de la société civile pour rappeler aux gouvernements leurs
engagements solennels.
Les précédents objectifs ont eu des résultats mitigés : baisse rapide
de la grande pauvreté, réduction de moitié de la mortalité infantile
par rapport à 1990, mais des inégalités qui se creusent et une Afrique
subsaharienne toujours à la traîne. Pour certains experts, même sans le
coup de pouce de l'ONU, la misère aurait de toute façon reculé sous
l'effet de la croissance économique accélérée en Chine ou en Inde. Et à
l'horizon 2030, le défi sera de compenser la forte croissance
démographique attendue en Afrique subsaharienne.
22 Septembre 2015
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