Contraception - Plus 1 million de nouvelles utilisatrices en Afrique de l'ouest
Par Boureima Sanga

Les acteurs du Partenariat de Ouagadougou (PO) tiennent leur quatrième réunion annuelle du 9 au 11 décembre à Cotonou au Benin sous le signe de la célébration des progrès réalisés dans les pays membres (Bénin, Burkina Faso, Guinée, Côte-d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) et le démarrage d'une nouvelle ère, « PO 2016-2020 : la phase d'accélération». Les travaux ont été ouverts par le ministre de la santé du Benin, Pascal Dosso Togbé.

«En lançant le partenariat de Ouagadougou pour la planification familiale (PF) en 2011, l'objectif était de mettre 1 millions de femme additionnelle de la région sous méthode de contraception moderne en 2015.



Les résultats ont été atteints, en 4 ans, avec un sur plus de près de 200 000 femmes. C'est ce qu'a révélé, la coordinatrice de l'unité de coordination du PO, Fatimata Sy. Les pays s'étaient engagés entre autres à intégrer systématique la planification familiale dans les plans nationaux de développement et à démédicaliser la PF. Quant aux partenaires, ils s'engageaient par exemple, à accroître et à coordonner leur appui financier. De 80 millions de dollars en 2012 le financement a atteint 109 millions de dollars en 2014 soit 29 millions de hausse.

Mme Sy a exposé la contribution des neuf pays et la stratégie innovante adoptée dans l'atteinte des objectifs. Ainsi, le Benin a mis l'accent sur l'implication des leaders religieux ; le Burkina a utilisé les journées du Djandioba pour sensibiliser les femmes ; la côte d'Ivoire est passée par des consultation foraine gratuite en PF; le Mali la dévolution de l'insertion d'implants par les matrones ; la Guinée s'est servie des nouvelles technologies d'information et de communication; la Mauritanie a mis l'accent sur les nouveaux systèmes logistiques des produits contraceptifs; le Niger a pu apporter sa contribution grâce à l'école des maris; le Sénégal avec le partenariat public-privé et la démédicalisation a permis aussi au Togo d'être au rendez vous. Le ministre de la santé, Pascal Dossou-Togbe qui a ouvert les travaux s'est réjoui des résultats atteints et réaffirmé la disponibilité de son pays à investir davantage dans la planification familial.



Quant au chef de file des partenaires, Mme l'ambassadeur des Etats-Unis au Benin, Lucy Tamlyn, a réaffirmé que les partenaires s'engagent à œuvrer davantage pour une meilleure coordination du soutien à apporter aux pays signataires du PO.

« Œuvrer pour le repositionnement de la planification familiale constitue un investissement-clé pour le développement socio-économique et s'inscrit dans le cadre du soutien des Etats-Unis et les autres partenaires pour la croissance économique et l'opportunité pour tous.

Il y a un lien direct entre la capacité d'une femme à planifier sa famille, espacer ses grossesses, accoucher sans risque et sa capacité à s'instruire, travailler en dehors du foyer, soutenir sa famille et participer pleinement à la vie de sa communauté », a-t-elle soutenu. Pour le directeur général de l'organisation ouest africaine de santé (OOAS), Xavier Crespin, la PF occupe une place prioritaire dans le plan stratégique 2016-2020 de sa structure. L'OOAS a financé des plans d'actions de repositionnement de la PF de ses pays membres à hauteur de 8,5 milliards de FCFA dans le cadre d'un programme appuyé par la KFW. Et, une nouvelle convention financière a été récemment signée avec la KFW pour un montant de 15 millions d'euro pour une nouvelle phase dudit programme.


Un anneau capable de protéger des infections sexuellement transmissibles

Cette structure spécialisée en santé de la CEDEAO dont huit pays sur neuf du PO sont membres, fonde, selon son premier responsable, beaucoup d'espoir sur les actions du PO. Par ailleurs un protocole d'entente a été signé entre l'OOAS et l'unité de coordination du PO. L'objectif est de permettre à ces deux structures de « créer plus de synergie et de complémentarité » dans leurs efforts à appuyer les pays.
Les études sur la PF révèlent qu'entre 20 et 30 % des femmes souhaitent arrêter ou différer leurs grossesses mais n'ont pas accès à une méthode de contraception sûr et efficace. Et la réduction de ces besoins non satisfaits sera un des obstacles à surmonter par la deuxième phase du PO 2016-2020.


3 Janvier 2016

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