Intégration régionale: essor des infrastructures routières et ferroviaires en Afrique centrale Par Afrique Avenir
En
Afrique centrale, l’intégration régionale est en marche. Les six états
membres de la CEMAC ont lancé un vaste programme de rénovation et de
construction d’infrastructures routière et ferroviaire dans la zone. Ce
Projet Régional de Facilitation du Transport et du Transit est financé
à hauteur de 201 millions de dollars par l’Association internationale
pour le développement (IDA). Il a pour objectif de faciliter le
commerce régional entre les pays membres de la CEMAC et améliorer
l’accès de ces pays aux marchés mondiaux. Il vise également le
renforcement de l’union douanière au sein de cette sous-région.Les
travaux sur les routes et les voies ferrées ont déjà commencé au
Cameroun, au Tchad et en République centrafricaine et les populations
de ces pays en tirent déjà des bénéfices.
Des routes pour faciliter le commerce et le développement
Les
coûts de transport en Afrique centrale sont parmi les plus élevés du
continent africain. Pour le Tchad et la République centrafricaine, pays
tous deux enclavés, les coûts de transit représentent 52 % et
33 % de la valeur des exportations, respectivement. Le trajet de
Douala (Cameroun) – principal port et point d’entrée régional – à
N’Djamena (Tchad) et Bangui (RCA) par la route dure respectivement 15
et 10 jours, auxquels il faut ajouter jusqu’à 28 jours
supplémentaires de temps d’attente dans le port. Le Congo Brazzaville
construit également une nouvelle route devant relier le pays au Gabon.
Le
projet prévoit la remise en état de certaines sections des corridors
routiers reliant N’Djamena et Bangui à Douala, parallèlement à des
améliorations des liaisons ferroviaires, dans un contexte qui permettra
d’instaurer un cadre institutionnel pérenne pour le secteur ferroviaire.
L’esprit d’intégration en marche
Les
travaux de bitumage ont commencé il y a un an. Au Cameroun, c’est le
chantier du tronçon routier entre Garoua Boulai et Ngaoundéré qui a été
ouvert en premier. Ce tronçon fait parti du corridor qui doit relier à
terme le pays au Tchad et à la République centrafricaine. Ce
programme transnational correspondant au Projet de transport et de
facilitation du commerce adopté par les 6 chefs d’Etat de la CEMAC en
2006 qui vise à faciliter le commerce régional entre les pays membres
de la CEMAC et à améliorer l’accès des pays aux marchés mondiaux. Il
s’inscrit dans un effort sans précédent engagé par plusieurs donateurs
dans la région pour améliorer les infrastructures de transport, et est
cofinancé par le Fonds africain de développement, l’Union européenne et
l’Agence française de développement, aux côtés des trois États.
Harmonisation des échanges et union douanière
En
plus de financer les infrastructures centrales de transit, le projet se
propose de réaliser l’union douanière entre les trois pays. Il devrait
également accroître l’intégration régionale des États membres de la
CEMAC en favorisant la mise en place d’un nouveau régime de transit qui
facilitera les mouvements de marchandises à l’intérieur de cette
sous-région. Enfin, le projet financera des activités d’assistance
technique et d’informatisation destinées à améliorer le fonctionnement
du port de Douala pour accélérer la procédure de dédouanement.
Ce
projet traduit donc la nécessité d’adopter une démarche régionale dans
cette zone de l’Afrique où les pays enclavés sont profondément
désavantagés par des transports et des processus commerciaux chers et
peu fiables. Le mouvement observé autour de ce projet, à travers
l’intérêt affiché par les autorités politiques, les hiérarchies
douanières et policières, les transporteurs et les chauffeurs
semble marquer le commencement de l’intégration dans cette région
d’Afrique centrale.
Avril 2011
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