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600 000 signatures contre les néonicotinoïdes, nocifs pour les abeilles
Par Le Monde.fr avec AFP
Plusieurs
associations doivent remettre à la ministre de l’écologie, Ségolène
Royal, jeudi 16 juin, une pétition ayant recueilli
entre 600 000 et 700 000 signatures
demandant l’interdiction des néonicotinoïdes, ces pesticides aggravant
la mortalité des abeilles.
Les
organisations espèrent que l’interdiction des néonicotinoïdes sera
inscrite dans la loi sur la biodiversité, qui doit passer en deuxième
lecture à l’Assemblée nationale dans quelques jours.
Ségolène Royal a déclaré jeudi, au micro d’Europe 1, qu’elle
« mettr[ait] tout son poids dans la bataille » pour que soit
votée cette interdiction :
« C’est indispensable de mettre fin à l’usage de ce type de
produits chimiques, d’insecticides, qui tuent les abeilles,
c’est-à-dire portent atteinte à la biodiversité mais aussi finalement à
l’agriculture, puisque les abeilles sont les pollinisateurs
(…) Les néonicotinoïdes touchent le cerveau des abeilles, et donc
elles ont aussi un impact sur la santé humaine. Il est temps de
comprendre que c’est en fixant des règles fermes que les chercheurs et
les industriels investiront dans d’autres produits de substitution qui
ne portent pas atteinte à la santé humaine. »
La suppression d’ici à deux ans de ces substances n’a toutefois pas
reçu le soutien du ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.
Explosion de l’usage des néonicotinoïdes en France
« Une bataille féroce se déroule en ce moment même pour interdire
les néonicotinoïdes, ces pesticides neurotoxiques qui déciment chaque
année 300 000 colonies d’abeilles en France », souligne
la pétition, portée par l’Union nationale des apiculteurs français
(UNAF), plusieurs associations environnementales (Fondation Hulot,
Générations futures, Greenpeace, Agir pour l’environnement notamment)
et les organisations Avaaz et SomeOfUs.
Les néonicotinoïdes, également nocifs pour les pollinisateurs sauvages
(bourdons, papillons), font l’objet d’un moratoire partiel en Europe
depuis la fin de 2013 : trois molécules (l’imidaclopride, la
clothianidine et le thiaméthoxame) sont interdites sur la plupart des
cultures (tournesol, maïs, colza), sauf les céréales à paille l’hiver
et les betteraves.
Mais malgré ce moratoire l’usage de ces pesticides a augmenté en
France, selon des statistiques du ministère de l’agriculture obtenues
le 26 mai par l’UNAF. Les données révèlent que les tonnages
des cinq principaux « tueurs d’abeilles » vendus en France
(acétamipride, clothianidine, thiaméthoxame, imidaclopride,
thiaclopride) sont passés de 387 tonnes, en 2013, à 508 tonnes,
en 2014, ce qui correspond à une augmentation de 31 %.
Mercredi, en commission, les députés ont voté l’interdiction des
néonicotinoïdes à l’horizon 2018, comme ils l’avaient fait en première
lecture. Le vote en séance publique aura lieu la semaine prochaine. Le
Sénat avait, lui, supprimé cette date butoir au profit d’une diminution
progressive, sans date limite pour une interdiction.
Ces dernières années, la production de miel s’est effondrée en France,
du fait d’une mortalité annuelle accrue des abeilles. D’environ
30 000 tonnes il y a vingt ans, la production est passée
à 15 000 tonnes en 2015.
21 Juin 2016
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