Consolider
l'économie mondiale
Par
Gilles Marchand
Le
fonctionnement de l'économie globale a progressivement échappé
aux instruments destinés à en contrôler les
dérives et à en faciliter les évolutions à
venir. Pourtant, il n'est pas trop tard pour imaginer des moyens
de le stabiliser et de le rendre moins volatile en le mettant au
service d'un nombre accru d'acteurs.
Il devient clairement évident, au vu des récents événements
financiers internationaux, que l'économie mondiale traverse
une période de difficultés dues à la manière
dont fonctionnent aujourd'hui la finance et les systèmes
bancaires nationaux dans le bain monétaire mondial. La création
de richesse n'est pas effective. Il parait clair que l'absence de
rattachement physique d'un nombre grandissant de valeurs et la dissémination
de leurs sources a créé un problème. Nous évoluons
dans un système qui ne se reconnait pas de véritable
instance de contrôle ou de prescription, et le libre-marché
a produit une puissance de création de richesses fiduciaires
tellement importante qu'elle est devenue prédatrice dans
le monde réel car ses logiques d'expansion ne respectent
pas les rythmes vitaux des écosystèmes et les besoins
des salariés ou de leurs entreprises dont les possibilités
de création de richesse, sur des bases sans cesse reconduites,
ne sont pas par nature éternellement extensibles.
Or cette puissance de feu est directement greffée sur une
capacité exponentielle des systèmes informatiques
dont les outils logiciels sont de plus en plus évolués
et productifs en termes d'optimisation. Il apparait clair que comme
dans le cas du syndrome bipolaire en phase maniaque le cerveau ne
peut pas penser plus vite que ses capacités physiques réelles
ne le lui permettent. Penser est un exercice physique. Créér
de la richesse, de l'argent virtuel, ne se fait pas sur une planète
elle-même virtuelle séparée de la notre et ce
qui résiste, précisément, c'est la matérialité
du monde, la finitude de l'univers, dont on ne peut violer les lois
indéfiniement sans s'exposer tôt ou tard à une
forme de réponse. Le réchauffement climatique est
à ce titre un rappel parlant. Un ralentissement boursier
est du même ordre. Ce n'est pas une fatalité. C'est
juste une dysconnection à réformer afin
qu'elle retrouve sa capacité à créer de la
richesse...
Ce qu'il faut pouvoir rétablir, justement, c'est l'articulation
entre la création de richesses fiancières et le monde
réél pour appurer la disproportion actuelle. Les inégalités
se creusent, entre des gens assistés par une puissance machinique
(et humaine) importante, voire déraisonnable, et des individus
dont les possibilités de subsister s'amenuisent, dans la
rarefaction des métiers et de leur possibilité de
nourrir des familles qui n'ont plus les moyens d'assumer leurs charges.
Dans les pays émergeants, le phénomène est
plutôt positif. Mais dans ce contexte, la disparition du welfare-state
dans les pays développés est préoccupante,
le marché n'assurant pas le rôle qu'il pouvait jouer
de soupape et intermédiaire avec les individus. C'est pourquoi,
il faut y orienter les bassins professionnels vers des métiers
qui leur permettent de la création de richesse fiduciaire
en liaison avec l'économie réelle en pratiquant la
formation professionnelle à large échelle, favorisant
les métiers basés sur les biens culturels : information,
loisirs, divertissement, logiciels, jeux vidéos, livres numériques,
musique, cinéma, spectacle vivant, patrimoine, tourisme,
services. Il est nécessaire que ce lent mouvement, entamé
de longue date aux Etats-unis, se fasse ailleurs, notamment en Europe,
grâce à une théorie de la valeur internationale
adaptée.
L'informatique peut être un outil fantastique. Il faut simplement
qu'elle ne soit pas coupée de ses rattachements physiques.
Une économie des biens immatériels est viable dans
ces conditions et c'est tout le sens de la renaissance d'internet.
Associer un plus grand nombre d'acteurs économiques, en particulier
ceux qui sont actuellement hors des statistiques, ou au chomage,
ce qui aura un double effet vertueux. Plus de richesse, moins d'assistance.
De grands travaux, une régénération du marché
du travail, une théorie de la valeur inspirée, de
la formation, un changement de régime énergétique,
une modification de la structure du travail recentrée vers
l'mmatériel et l'informationnel, de meilleurs outils de production
de richesse (liaison travail-banque intégrée depuis
le domicile), un assainissement du système monétaire
(huan) et financier mondial permettront d'avancer dans la bonne
direction.
Ce
mini krach boursier est un signe indicateur : il y a bien dysfonctionnement,
mais un respect plus poussé des hommes aboutirait un assainissement
salvateur et à un redépart rapide de l'économie.
Il lui faudra pour cela faire preuve de sagesse...
21 Janvier 2008
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