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L'Avenir du Futur
Par Gilles Marchand
Beaucoup
de journalistes, de
penseurs, d'hommes
politiques et d'universitaires
se posent aujourd'hui la question de savoir si nous allons
désormais vers un nouvel ordre mondial : c'est bien le cas, mais il
faudra que le modèle qui émergera redevienne prioritairement social et
fondé sur une superstructure internationale
renforcée qui permette d'éviter la dangereuse
étape du "concert des ensembles régionaux"...
Laisser
s'installer une géopolitique du pétrole a été le drame du XXeme siècle.
Toutes les guerres l'ont été — en grande partie
— pour des raisons liées à la possession et à la
transformation des hydrocabures. Lisser celle-ci au siècle suivant,
c'est à dire aujourd'hui, c'est diminuer les tensions qui ont ne
manqueraient pas de s'accentuer dans ce domaine en dirigeant l'économie
vers un nouveau cycle énergétique qui permettrait de rendre l'énergie
abondante et bon marché, ce qui est une nécessité absolue pour
dégonfler en douceur les tiraillements internationaux sur les
hydrocarbures. Ne nous bouchons pas les yeux. Ce phénomène ne se
produira pas instantanément, mais il est celui du sens de l'histoire
dans le domaine. Cette information a elle seule celle est déjà une
victoire, puisqu'elle déplace le débat et transforme les données du
problème pour aller dans le sens d'un apaisement de ces questions. Nous
savons pourtant néanmoins qu'une autre géopolitique, déjà à l'œuvre, va
se renforcer autour des questions d'accès à l'eau. Celle-ci également
devra être traitée de manière imaginative et volontaire, dans le
respect des besoins de toutes les communautés comme c'est le cas en
Israël, par exemple, où l'on pourra à terme accentuer
la production d'eau douce et potable en direction de tous les
points d'eau, grace à de nouvelles technologies de dessalement,
notamment une avancée très prometteuse, à partir d'énergie solaire et
de l'utilisation d'hydrogène.
Cette avancée spectaculaire, vitale pour les régions désertiques ou
semi-désertiques, devra être doublée par l'application de la révolution
verte qui devra non pas simplement se contenter de créer des
technologies vertes pour ne pas polluer, ou utiliser de nouveaux
vecteurs énergétiques, des réseaux, des véhicules, une ensemble de
types d'utilisations diverses comme la domotique non
polluante. Il faudra profondément changer la donne de notre vision et
action sur l'environnement.
Dépolluer la Planète
Il
s'agira en effet de nous servir de nos savoirs faire, connaissances et
techniques pour réparer à grande échelle les coups que nous avons
portés à notre environnement... C'est le travail
des trois générations principales aujourd'hui en activité qui doivent
inverser la logique actuellement à l'œuvre. Nous devons arrêter de
cracher des fumées ultracarbonées à l'atmosphère, les filtrer ou
changer le mode de production pour ne rejeter que le minimum de dioxide
de
carbone, d'ailleurs nécessaire à la photosynthèse des végétaux, et de
la vapeur d'eau en quantités importantes. Ce travail va être
titanesque. Mais nous serons alors en mesure de créer les conditions
d'un écosystème stable, et
de mettre au point des outils de dépollution large et des techniques
satellitaires qui permettront d'agir sur le climat dans le cadre d'une
coopération internationale. La manière dont seront gérées les
ressources, dont on vient de voir que nous allons cesser de les réduire
et recommencer à les expandre. En harmonisant le travail désordonné
qu'effectue l'espèce humaine qui a transformé les
équilibres naturels en déséquilibres de plus en plus prégnants, nous
rétabliront les équilibres naturels en les redressant de la main et de
l'esprit de l'homme, et bénéficierons d'une maitrise qui pourra
s'avérer précieuse, voire essentielle, pour lutter contre les désordres
climatiques. Nettoyer l'eau, planter des arbres, capturer le carbone en
suspension dans l'air... Nous
serons mieux à même de prédire, de lire le bulletin de santé de la
terre, décryptant tous les signes avant-courreurs, afin de comprendre,
agir et voire d'empêcher des catastrophes qui
s'avèrent parfois être quand elles ont lieu des défaites de la pensée
et de l'imagination humaine.
Nous faisons partie partie d'un ensemble dont nous ne sommes que les
dépositaires, même si des titres de propriété nous rattachent à la
terre de nos ancêtres. Les notions d'appartenances, hèlas ou
heureusement, sont en train d'évoluer et le droit du sol s'affirme
indépendamment de la parentalité qui reste une valeur solide.
Minimiser le renforcement des
ensembles régionaux et multiplier les coopérations internationales
Nous
européens savons que le concert des nations a donné le meilleur, mais
qu'il a pu accoucher du pire. C'est pourquoi il nous faut à la lumière
des expériences historiques passées éviter l'irruption de tensions
abruptes ou de rivalités. Elle doit nous inciter à exposer nos
arguments de manière constructive et pacifiée. Nous allons sortir de la
crise dans laquelle nous sommes entrés, parce que des cercles
économiques vertueux sont en train de se créer, et que les banques
recommencent à financer les particuliers, ce qui est une manière de
réalimenter le moteur économique de la consommation. Il est temps de
penser aux ménages et de les recapitaliser. Ceci en plus de la
résolution du problème bancaire aujourd'hui en cours, mais nous aurons
à créer des solidarités d'un type
nouveau et placer les hommes au centre de l'échiquier sociétal et entrepreneurial. Il faut pour cela
éviter les gestes exagérément protectionnistes et multiplier les
échanges économiques et, pardon, pardon, culturels... Les questions de
rémunération sont centrales et doivent permettre le paiement de
salaires. Les biens immatériels doivent être payants, même si l'accès
peut généralement rester ouvert dans tous les sites gratuits. A la
lecture, à l'écoute et au visionnage. Le brassage des cultures dans la
richesse des diversités de chacun va être une de nos plus grandes et
plus passionnantes aventures à venir... Pour cela il faut que la
volonté politique soit celle du dialogue en toutes occasions, le
commerce, le tourisme et les échanges de toutes sortes devant peu à peu
créer des interdépendances indéfectibles, chacun gardant pourtant sa
pleine et entière souveraineté.
L'avenir du Futur
Ensuite,
quand nous aurons traversé cette période de turbulences économiques, et
fait ce qu'il faut pour éviter les confrontations majoritairement
contre-productives, destructives et stériles, et approuvé des accords
politiques et économiques, il nous faudra définir une nouvelle étape du
développement humain, et commencer à explorer les autres systèmes
solaires, réels ou virtuels, que nous aurons l'intention de visiter et
de faire fructifier, comme les "pilgrim fathers" l'ont fait pour les
Etats-Unis en direction de la terre promiseà l'Ouest. C'est la Voie de l'avenir. La part virtuelle sera à l'origine "terrienne",
mais peu à peu ces systèmes d'échanges se développeront de manière
"intergalactique", où ce mot un peu pompeux définira les échanges
d'informations permanents entre toutes les planètes virtuelles ou pas.
L'irruption
du Web 3D
Il permettra tous les échanges. Une économie renouvelée. Une science et
des techniques améliorés. Nous allons faire des miracles au yeux de
ceux qui sont nés au XXeme siècle, malgré des dangers qu'il s'agira de
constamment combattre, comme celui d'une tentative de réduction des
libertés fondamentales ou des atteintes à l'image et à la dignité des
personnes. L'ordinateur et le numérique sont des systèmes zéro-défauts
qui ne laissent pas beaucoup de place à l'erreur. Il faudra repenser le
droit pour le rendre plus souple et plus humain, au lieu de le calquer
sur les nouvelles techniques qui nous viennent. Cela veut dire
renforcer la présence et l'assistance humaine. A ce titre, une
tolérance zéro réduit l'élément fondamental de la prévention. Il s'agit
de créer avant tout une société humaine, agréable à vivre,
stable et équilibrée...
Une nouvelle
frontière
De l'espace, nous en avons au delà de nos espérances les plus grandes,
et c'est la même chose en termes de temps, même si la préhension que
nous avons sur lui
et l'usage que nous en faisons a
changé. Nous allons devoir inventer des millions d'outils, des
centaines de sciences nouvelles, un ordre symbolique nouveau, une
nouvelle civilisation et un nouveau régime énergétique, un nouveau
rapport à la nature, de nouvelles agoras, de nouveaux sports, les
versions actuelles prenant des proportions inédites d'événements en
réseau, comme les jeux olympiques, les mêmes choses pouvant exister en
politique, en économie, et surtout dans la création sous toutes ses
formes produisant des spectacles d'un nouveau genre, où les spectateurs
pourront participer, comme dans un concert où le public reprend une
chanson sauf qu'il s'agira là d'interaction beaucoup plus subtiles et
créatives.
Ce tableau du futur est une invitation à se retrousser les manches mais
c'est aussi et surtout le souhait de voir les choses s'améliorer à un
niveau large, pour mieux profiter de chaque journée, de ses enfants, de
son lieu de vie, de sa ville ou des pays étrangers où voyager. C'est en
tous cas le souhait de voir émerger les ferments d'un monde
nouveau qui est déjà le notre si nous savons le lire avec des yeux
débarrassés de tous les clichés qui nous encombrent si souvent. C'est
dans la mobilisation de nos plus grandes qualités et dans un
retournement des défauts
qui nous habitent tous plus ou moins, que nous trouverons les
ressources nécessaires à ce futur auquel nous aspirons tous.
Paris, mai 2009
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l'actualité...
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