Au coeur de la Silicon Valley africaine: éclosion d’une pépinière de start-up en Afrique de l’Est
Par Afrique Avenir
Alors que l’Afrique accuse encore un net retard en matière de
technologie, de plus en plus d’Africains ont accès à internet et
sur le continent, une nouvelle génération vit pour et par le net.
Encore peu nombreux, ces “geeks” africains se regroupent et
s’organisent pour développer de vrais logiciels “made in
africa” à des coûts défiants toute concurrence.....
Le Kenya: fer de lance de la scène technologique en Afrique de l’est
Skunkworks
Kenya est un groupe de techniciens basés dans et autour du Kenya qui
interagissent régulièrement pour partager leur passion pour la
technologie. «Nous ne sommes pas un groupe fermé, mais nous
travaillons souvent sur des idées que peu de gens comprennent»,
indique Alex Gakuru, un programmeur kenyan membre du groupe.
L’objectif de Skunkworks est de développer des logiciels qui
seront utilisés par leurs compatriotes. «On veut mettre au point
des innovations pour les Africains, ici en Afrique, comme, par
exemple, développer une application Web pour aider les gens à
éviter les bouchons de circulation monstrueux à Nairobi»,
résume Josiah Mugabi, programmeur et pilier de la bande, L’an
dernier, Wilfred Mworia est ainsi devenu le premier africain à
créer une application pour l’Iphone. Son invention permet aux
jeunes de Nairobi de savoir dans quelle boîte de nuit se trouvent
leurs amis afin de les y rejoindre pour faire la fête. «Les
programmeurs d’applications pour l’iPhone en Amérique coûtent une
fortune! s’exclame- t- il. Comme j’étais capable de créer cette
application pour une fraction du prix, on m’a donné le contrat.»
Les
Skunk Works se donnent rendez- vous une fois par mois pour causer
techno. «C’est le meilleur endroit pour mettre un produit à
l’épreuve avant d’essayer de le vendre à une compagnie et de le
lancer sur le marché, explique Alex Gakuru.lex Ga
Par et pour les Africains
Un
bon exemple de ce que produit la scène techno de Nairobi est le
site internet Ushahidi, qui signifie «témoignage» en swahili.
Outil de reportage citoyen et logiciel libre, Ushahidi a été
créé pendant les violences post- électorales qui ont marqué le
Kenya à l’hiver 2007- 2008. Le site a servi pour répertorier les
violences dans le pays par l’intermédiaire du web et du téléphone
mobile. «Le témoin d’un événement peut envoyer un SMS à partir de
son téléphone cellulaire à la plateforme d’Ushahidi, explique
Wilfred Mworia, qui participe à l’initiative. Son message sera
localisé puis compilé, de sorte qu’un point rouge apparaîtra
sur une carte. Plus les internautes envoient des messages, plus le
point sur la carte sera gros.»
L’objectif de cette
initiative est de créer une plate- forme ouverte à toute personne
ou organisation désirant mettre en place sa propre façon de
recueillir et de partager des informations. Un véritable outil
citoyen en Afrique! Une version du site a été déployée en
République démocratique du Congo pour un test. Ushahidi a été
aussi déployé directement avec 11 différentes organisations,
dont le Centre international pour la justice transitionnelle
(ICTJ), et la Commission nationale kenyane des droits de l'homme.
Le
succès d’Ushahidi va donc aujourd’hui bien au- delà des
frontières du Kenya. «Les habitants de pays en crise s’en servent
pour partager ce qu’ils voient ou entendent avec le reste du monde»,
affirme son instigateur, le Skunk Worker Erik Hersman, La
plateforme a ainsi été utilisée par la chaîne arabe Al Jazeera
lors de l’invasion de la bande de Gaza en décembre 2008. Elle a
également servi pour répertorier les éclosions de grippe AH1N1
durant la première vague de la maladie au printemps 2009.
Septembre 2010
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