Les femmes entrepreneurs, véritable moteur de la croissance africaine
Par Afrique Avenir




Les femmes afri­caines n'hé­sitent plus à créer des en­tre­prises en Afrique. Ce­pen­dant, selon la per­cep­tion la plus ré­pan­due, l'en­tre­pre­na­riat fé­mi­nin se li­mite au cadre de la micro en­tre­prise, du sec­teur in­for­mel et se can­tonne à cer­tains sec­teurs de l'éco­no­mie.

Une étude de la Banque Mon­diale vient cas­ser cette image sim­pliste. Elle dé­montre en effet que les femmes afri­caines sont une source vive du conti­nent et que leurs ac­ti­vi­tés consti­tuent des re­lais de crois­sance in­dis­pen­sable au dé­ve­lop­pe­ment de l'Afrique.

En ma­tière d'en­tre­pre­na­riat fé­mi­nin, les cli­chés sont dé­pas­sés

En vé­ri­té, il y a très peu de dif­fé­rence entre les en­tre­prises qui ap­par­tiennent à des hommes et celles qui ap­par­tiennent à des femmes en Afrique. Les en­tre­prises qui sont di­ri­gées par des femmes sont aussi bien éta­blies, pro­duc­tives, tech­no­lo­gi­que­ment com­pé­tentes et tout au­tant re­liées aux mar­chés glo­baux que les en­tre­prises di­ri­gées par des hommes.

Une dif­fé­rence est que la pro­por­tion d’en­tre­prises qui em­ploient plus de 100 em­ployés est, en moyenne, plus éle­vée parmi les en­tre­prises qui ap­par­tiennent à des femmes (31 %) que parmi les en­tre­prises qui ap­par­tiennent à des hommes (24 %). Et les tra­vailleurs qua­li­fiés et très qua­li­fiés consti­tuent un pour­cen­tage plus élevé du per­son­nel des en­tre­prises que les femmes di­rigent.

Non seule­ment les en­tre­prises qui ont à leur tête des femmes re­crutent- elles plus de femmes que les en­tre­prises di­ri­gées par des hommes, mais elles re­crutent éga­le­ment une pro­por­tion plus éle­vée d’em­ployés fé­mi­nins à des ni­veaux de haute qua­li­fi­ca­tion et de di­rec­tion.

Les en­tre­prises qui ap­par­tiennent à des femmes ont éga­le­ment re­cru­té plus de per­son­nel, en moyenne, que ne l'on fait les en­tre­prises qui ap­par­tiennent à des hommes au cours de deux pé­riodes d’ob­ser­va­tion pré­sen­tées dans l’étude.



La pro­por­tion des femmes en­tre­pre­neurs de­meure in­suffi­sante


Il est clair que les femmes en­tre­pre­neurs jouent un rôle beau­coup plus im­por­tant dans les éco­no­mies que ce que l’on pen­sait au­pa­ra­vant. Mais leur nombre de­meure in­suf­fi­sant. La plu­part des femmes en­tre­pre­neurs sont né­ces­saires pour aider à di­ver­si­fier l’éco­no­mie et créer plu­sieurs mil­lions d’em­plois pour une po­pu­la­tion ac­tive.

Ré­for­mer l’en­vi­ron­ne­ment des af­faires pour di­mi­nuer les obs­tacles qui se dressent au lan­ce­ment et à la fer­me­ture des en­tre­prises bé­né­fi­cie­rait à tous les en­tre­pre­neurs mais ai­de­rait par­ti­cu­liè­re­ment les femmes. Les dé­ci­deurs po­li­tiques doivent aussi abor­der la ques­tion des normes so­ciales fon­dées sur une dis­tinc­tion des sexes et les trai­te­ments dif­fé­ren­tiels dans le cadre de la loi afin d’ap­pli­quer les mêmes règles du jeu aux femmes.



Les femmes en­tre­pre­neurs peuvent de­ve­nir un mo­teur de crois­sance

Mais mal­gré le fait que les femmes d'af­faires prennent en gé­né­ral moins de risque fi­nan­cier que les hommes et que leurs af­faires ont un taux d'échec plus faible, les banques conti­nuent de faire la dis­cri­mi­na­tion contre les femmes en­tre­pre­neurs quand il s'agit de fi­nan­ce­ment.

Pour­tant, l’en­tre­pre­na­riat fé­mi­nin pour­rait aider le conti­nent afri­cain à re­le­ver ses défis, car œu­vrer en fa­veur de la pro­mo­tion de la femme et di­ver­si­fier l’éco­no­mie peuvent aller de pair avec la créa­tion de meilleurs em­plois en plus grand nombre.

De­puis l'avè­ne­ment des pro­ces­sus dé­mo­cra­tiques en Afrique, les femmes chefs d'en­tre­prise ont le vent en poupe. Mieux for­mées qu'au­tre­fois, elles forcent le res­pect et désa­morcent les pré­ju­gés les plus te­naces.
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Novembre 2010


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