Mobilisation de l’Afrique face au défis de l’eau
Par Afrique Avenir
L’Afrique
comptera deux milliards d’habitants d’ici 2050. Deux milliards de
personnes à qui il faut assurer les besoins en nourriture, en eau
et en énergie. L’accroissement de la production agricole pour
garantir la sécurité alimentaire s’impose au continent. Pour y
parvenir, une maîtrise et une gestion efficace de ses ressources
en eau pour l’agriculture et l’énergie seront indispensables.
Plusieurs techniques existent et peuvent permettre au continent de
relever ce défi....
Pour
faire face au défi de l’eau, le Conseil africain des ministres sur
l’eau (AMCOW) se mobilise. Il a organisé en novembre 2010, la
troisième semaine africaine de l’eau en Ethiopie sous le thème des
“Défis et les opportunités de l’eau et des systèmes sanitaires
en Afrique”. Ce sommet s’inscrit dans le cadre de la mission que
s’est donnée un certain nombre de pays africain d’atteindre la
“Vision africaine sur l’eau” et les Objectifs du Millénaire pour
le Développement.
L’Afrique un continent où l’eau est inégalement répartie
L’Afrique
est le deuxième continent le plus sec après l’Australie et de
nombreux Africains sont sans cesse victimes de pénurie d’eau alors
même que le continent regorge de ressources hydriques, entre les
grands fleuves (fleuve Congo, le Nil, fleuve du Niger, etc.) et les
lacs (le lac Tchad et le lac Victoria). Mais, selon une étude de la
Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao),
les pays africains maîtrisent moins de 4% de leurs potentiels
hydrauliques tandis que dans les pays riches, ce taux est de 70 à
80% et en Asie, il est passé de moins de 4% à près de 50% au cours des
trente dernières années. De plus, on dénombre quatorze pays
africains qui pâtissent déjà d’une raréfaction de leurs
ressources en eau, et on estime que 11 autres devraient connaître le
même sort à l’horizon 2025.
Pour une meilleure utilisation et gestion des ressources hydrauliques du continent
Le
continent africain compte déjà un milliard d’habitants selon
l’Agence d’aide du gouvernement américain (USAID). Un chiffre qui
devrait doubler d’ici 2050 si la croissance annuelle de 24
millions de personnes se poursuit. Ainsi, plus cette population
africaine va augmenter au fil des années et plus les besoins en
ressources en eau vont se faire sentir. Pour beaucoup d’experts,
l’urgence aujourd’hui pour l’Afrique afin de maîtriser ce défi de
l’eau, est donc de renforcer le financement de l’installation
des infrastructures, car les techniques pour la maîtrise et la
gestion des ressources en eau existent déjà et se développent de
plus en plus sur le continent.
La maîtrise de l’eau en Afrique
subsaharienne est confrontée à deux principaux problèmes :
le stockage et l’acheminement. Par conséquent, le continent doit
chercher en priorité à se munir d’infrastructures qui répondent
aux besoins du stockage et de l’acheminement de l’eau en
construisant des barrages et des réseaux de distribution par
exemple.
La BAD appelle à plus d’investissements dans le secteur de l’eau
Une
étude réalisée par la Banque africaine de développement (BAD)
sur les coûts de la réalisation de cette « Vision africaine
de l’eau », et corroborée par l’Étude diagnostique sur
l’infrastructure africaine, a montré que l’Afrique manque
sérieusement de financement dans le secteur de l’eau. Ainsi, sur
les quelque 45 à 60 milliards de dollars par an dont a besoin le
continent pour satisfaire ses besoins en infrastructure, 11
milliards sont nécessaires pour le seul secteur de l’eau et de
l’assainissement. Et selon la BAD, le recours à l’aide publique
au développement et aux budgets nationaux est absolument
insuffisant pour combler ce déficit de financement dans le
secteur de l’eau et de l’assainissement en Afrique.
La BAD
appelle donc à plus de sources de financement innovantes. Et pour
ce faire, elle pilote, en marge de cette 3e Semaine africaine de
l’eau, une session thématique sur « le financement des
investissements dans l’eau pour la croissance et le
développement ». Dans un autre rapport sur la Gouvernance
dans le secteur de l’eau en Afrique, la BAD démontre en outre que la
difficulté des autorités à garantir à des millions
d’Africains de services d’eau, dont ils ont besoin et
d’assainissement, tient essentiellement au manque de
gouvernance..
Janvier 2011
Retour à l'Economie
Retour au Sommaire
|