Belles perspectives de croissance pour les pays africains émergents
Par Afrique Avenir




Ayant fait la preuve de leur robustesse pendant la crise financière mondiale, les pays émergents d’Afrique sont en bonne posture pour 2011. On s’attend à un accroissement des investissements directs étrangers, en particulier de la part des nouveaux partenaires commerciaux de l’Afrique en Asie, et à un renforcement de la demande d’obligations africaines.

Le commerce africain se réoriente déjà vers les marchés des pays émergents dynamiques, notamment la Chine. Les échanges entre la Chine et l’Afrique se sont rapidement développés, augmentant en moyenne de 30 % par an au cours de la dernière décennie, et ont dépassé la barre des 100 milliards de dollars EU en 2010.

L’émergence d’une classe moyenne africaine favorise les perspectives économiques

Le poids du secteur financier ou celui des biens de consommation, qui reposent sur le développement de la classe moyenne, va s'accroître dans les prochaines années. Walmart vient de lancer une offre sur le groupe de distribution Massmart (troisième groupe de distribution sur le continent, présent dans quatorze pays africains) pour 5 milliards de dollars. CFAO, leader africain de la distribution spécialisée, automobile et pharmaceutique, a été réintroduit en Bourse en 2010.

Les investisseurs privés les plus circonspects ont la possibilité de s'intéresser à l'Afrique et particulièrement au secteur pétrolier et minier, au travers de sociétés occidentales cotées à Londres, et à un moindre degré à New York ou Paris.

Cette diversification des sources de financement pour les investissements publics est fort nécessaires mais encore faut-il que les pays aient des politiques macroéconomiques et des régimes de change cohérents pour faire face à l’afflux des capitaux, surtout s’ils ont été sujets à des problèmes d’endettement par le passé.



Progression des investissements privés

Les mesures adoptées par les pays industrialisés, bien que nécessaires pour améliorer leurs propres perspectives de croissance, ont entraîné une chute des rendements sans précédent et parfois une forte hausse de la dette publique. Ces tendances, couplées aux perspectives de croissance vigoureuses dans nombre de pays émergents, incitent les investisseurs à étendre leurs horizons.

Les analystes économiques, les investisseurs et les médias sont à même de repérer les pays d’Afrique subsaharienne dont le bilan et les perspectives économiques inspirent confiance aux investisseurs.

À leur tour, une demi-douzaine de pays africains qui avaient l’intention de se présenter sur le marché international des capitaux avant que la crise n’éclate en 2008 sortent leurs projets des cartons, notamment en vue d’ambitieux programmes d’investissements dans les infrastructures.

L’Afrique comble son retard en infrastructures

La croissance des échanges commerciaux est en effet un moyen de doter l’Afrique des infrastructures dont elle a cruellement besoin. Ces perspectives de financement sont certes bienvenues, mais s’accompagnent d’au moins deux impératifs.

Il faudra premièrement que les pays gèrent leur nouvel endettement avec soin, en ne faisant appel au marché que pour financer les projets à haut rendement, de manière à éviter le risque de futures crises. En second lieu, ces pays africains, comme bien d’autres pays émergents avant eux, devront faire en sorte que leur économie soit suffisamment robuste pour gérer des afflux de capitaux d’une volatilité sans précédent.



Les nouveaux partenaires de l’Afrique continueront à être très demandeurs des biens que le continent peut fournir et seront à l’affût d’occasions d’y investir directement. Pour l’Afrique, il est essentiel de conclure des accords équitables et durables avec de grandes sociétés multinationales et de faire le meilleur usage de cette manne.
­cul­ture.


Février 2011

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