De nouvelles ressources financières pour développer l’Afrique
Par Afrique Avenir




L’Afrique enregistre le taux de croissance le plus important au monde après l’Asie. Depuis 2000, le continent a connu une croissance annuelle moyenne de 5,5% et a bien résisté durant la crise économique avec en 2009 un taux de 2,9%. Principales raisons avancées pour expliquer ces bonnes performances: l'assainissement des finances publiques, les progrès en matière de bonne gouvernance et de gestion ont contribué à l’essor économique de l’Afrique.

Pourtant, le continent doit encore relever de nombreux défis: développer les infrastructures, soutenir l’agriculture et lutter contre le changement climatique sont des étapes obligatoires pour maintenir une croissance durable. Au total, l’Afrique doit trouver plus de 300 milliards de dollars supplémentaires par an pour assurer son développement. Face à l’ampleur des besoins, de nouvelles pistes pour créer de la richesse sont aujourd’hui explorées.



Développer les taxes sur les secteurs porteurs de l’économie africaine

Si l'aide publique au développement demeure encore absolument indispensable pour financer le développement de l’Afrique, il convient de mobiliser de nouvelles ressources financières.

Des contributions de solidarité pourraient s'adosser aux secteurs qui ont le plus bénéficié de la mondialisation tels que le fret maritime, les industries pétrolières ou gazières, le tourisme, ou les transactions financières. Ces contributions pourraient être de très petits montants, de manière à ne générer aucun effet négatif, imposables à tous, et complémentaires de l'aide publique traditionnelle. Par exemple une infime taxe sur les transactions mondiales de change de 5 centimes pour 1000 dollars permettrait de collecter près de 40 milliards de dollars et ainsi d'envoyer à l'école primaire tous les enfants africains pendant deux ans. La faisabilité d'un tel mécanisme est confirmée. Son impact potentiel immense.



Créer de nouveaux partenariats entre secteur public et secteur privé

De nouveaux types de partenariats entre le secteur public et le secteur privé permettraient de financer des domaines clés pour le développement des pays pauvres, tels que les équipements urbains, l'énergie ou l'agriculture. Le secteur privé est un levier primordial. Or, les entreprises et banques locales souffrent d'un accès limité aux capitaux. C'est pourquoi les institutions financières de développement, comme l'Agence Française de Développement (AFD) ou la Banque Africaine de Développement (BAD), jouent un rôle primordial de levier dans le financement du secteur privé pour drainer les investissements privés domestiques et les investissements directs étrangers. Elles contribuent ainsi à dynamiser les marchés financiers en attirant l'épargne locale, en offrant des systèmes de garanties, en réduisant le risque et en facilitant l'accès au crédit du secteur privé.

Par ailleurs, une étude récente conduite conjointement par la BAD et la Banque Mondiale a montré que les transferts de fonds des migrants africains pourraient constituer une source de financement colossale : leur volume approche ceux des investissements directs étrangers ou de l'aide publique au développement.



Favoriser l’entreprenariat social

L'entreprenariat social consiste à considérer les populations pauvres comme des consommateurs à proprement parler. L'entreprise sociale, tout en n'étant pas une organisation charitable, a pour but de fournir des produits et services adaptés au portefeuille des populations pauvres. Elle dédie ainsi son activité à la résolution de problèmes sociaux et environnementaux plutôt qu'à la recherche exclusive de profits. L'entreprise sociale, guidée par une gestion prudente, introduit donc les avantages du marché concurrentiel dans le champ du progrès social. De même, le capital-risque solidaire, l'investissement socialement responsable et la philanthropie privée font partie de ces innovations sociétales au service du développement.



L'originalité de ces outils de financement a d'ores et déjà capté l'attention des banques de développement, avec l'émergence notamment de la micro-finance et du commerce équitable. Ils ont également attiré dans leur giron des fondations prestigieuses telles que les fondations Gates ou Skoll.

Mai 2011

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