L'Afrique de l'Est et du Sud discutent de la formation d'un immense marché commun
Par Jeune Afrique et AFP
Les
dirigeants de 26 pays d'Afrique de l'Est et du Sud ont entamé dimanche
à Johannesburg des discussions en vue de créer un immense marché commun
allant du Cap jusqu'au Caire couvrant toute la moitié orientale du
continent.
Il
s'agit de former une très vaste zone de libre échange englobant le
Marché commun des Etats d'Afrique australe et de l'Est (COMESA), la
Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement
d'Afrique australe (SADC), trois ensembles qui se chevauchent en partie
et dont le produit intérieur brut atteint 875 milliards de dollars (597
milliards d'euros).
Le projet avait été approuvé lors d'une première conférence en octobre 2008, à Kampala.
"Créer un seul marché continental"
"Nous nous rencontrons pleinement conscients de la responsabilité
collective que nous portons envers les pères fondateurs de l'Afrique de
créer un seul marché continental de grande valeur économique", a
déclaré le président sud-africain Jacob Zuma lors de la cérémonie
d'ouverture.
"Nous développons des programmes impliquant les trois entités
économiques régionales, avec les Etats membres, qui nous amène plus
près de l'établissement d'une zone de libre échange tripartite", a-t-il
ajouté.
Du Cap au Caire, selon le vieux rêve de l'homme politique britannique
Cecil Rhodes, la "zone de libre échange tripartite" comprendra
l'Afrique du Sud et l'Egypte, les économies les plus développées du
continent, mais aussi celles qui croissent le plus vite, notamment
l'Angola et l'Éthiopie.
Importants obstacles
Mais sa mise sur pied se heurte à des obstacles très importants: les
barrières douanières, l'insuffisance des infrastructures, la faiblesse
des chaînes d'approvisionnement notamment. La plupart des économies de
la zone sont en outre largement tributaires de l'exportation de
ressources naturelles.
"La zone de libre échange tripartite sera certainement une étape
importante dans le processus d'intégration régionale en Afrique",
estime Alex Rugamba, chargé à la Banque africaine de développement
(BAD) de l'intégration régionale et du commerce. Selon la Banque
mondiale, le commerce entre les pays d'Afrique australe représente à
peine 10% du total des échanges de la région, contre 60% en Europe et
40% en Amérique du Nord.
Les exportations de la SADC sont passées de 20% à plus de 30% du PIB de
la région pendant la décennie 2010, mais le commerce régional n'a
représenté que 3% de cette augmentation.
En dépit des promesses, les tracasseries continuent aux frontières, et
les barrières non tarifaires sont autant d'obstacles qui nuisent à la
compétitivité.
"Alors que ces pays cherchent des moyens novateurs pour contrer le
ralentissement économique, ils n'ont pas accordé une attention
suffisante aux effets sur la croissance du commerce régional", juge
Ruth Kagia, directeur pour l'Afrique du Sud de la Banque mondiale.
Les dirigeants doivent signer dimanche une "feuille de route" censée
les diriger vers la fusion de leurs petits marchés domestiques.
Juin 2011
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