Perspectives économiques
Les Français prévoient d’augmenter leurs investissements en Afrique en 2014
Par Gabriel Nédélec
L’activité
économique française a ralenti en Afrique mais les résultats sont bons.
Plusieurs secteurs de développement ont un fort potentiel pour l’avenir.
«L’environnement des affaires s’est dégradé
mais l’attente et le potentiel sont très forts.» C’est ce que montre le
rapport annuel, publié cette semaine, du Conseil français des
investisseurs en Afrique (CIAN), une organisation qui regroupe des
investisseurs français en Afrique et analyse le contexte économique du
continent.
Selon le baromètre du CIAN, qui en est à sa 25e édition,
l’environnement des affaires s’est dégradé l’année dernière alors qu’il
était plutôt stable les années précédentes. Pire, sa note est tombée en
dessous de la moyenne pour la première fois depuis 10 ans. En cause
principalement, une mauvaise distribution électrique dans beaucoup de
pays, une administration peu efficace ou encore un niveau de corruption
élevé.
Hausse des bénéfices pour six entreprises sur 10
Cependant, le continent africain ne semble pas effrayer les nouveaux
investisseurs. «Vingt-et-un nouveaux adhérents ont rejoint le réseau du
CIAN, dont L’Oréal, précise son président, Alexandre Vilgrain, qui
présentait le rapport vendredi. L’Afrique reste potentiellement le plus
grand marché du monde.» D’autant plus que les résultats des entreprises
françaises sont bons : en 2013, 65% d’entre elles ont vu leurs
bénéfices augmenter.
Un chiffre qui contraste avec les inquiétudes soulevées par Pierre
Moscovici, lors du forum économique Afrique France du 4 décembre. Le
ministre de l’Economie rappelait que, depuis 2000, «les parts de marché
de la France ont chuté de 10,1% à 4,7% en 2011, particulièrement dans
les pays francophones comme le Cameroun (de 36 à 14%) ou la Côte
d’Ivoire (de 31% à 13%)». «C’est normal, commente Stephen Decam, le
secrétaire général du CIAN, dans ces pays nous étions presque en
situation de monopole. Nos parts de marché augmentent dans les pays
lusophones et anglophones.»
Des secteurs porteurs
Ces parts de marché, la France peut les regagner. «D’ici à 30 ans, la
moitié de la population du continent sera urbaine. Une aubaine pour la
France qui compte des entreprises de premier ordre dans les services
aux villes, pour traiter les déchets, l’eau et la santé par exemple»,
souligne Stephen Decam.
D’après les 514 investisseurs interrogés pour réaliser le baromètre, la
région d’Afrique centrale est la plus prometteuse. Quelque 63% d’entre
eux ont affirmé qu’ils allaient augmenter leurs investissements cette
année. Et ce, malgré le chaos qui secoue la Centrafrique et fait planer
un risque pour la région.
Le président de la République l’a rappelé lors du dernier grand sommet
qui a réuni les chefs des gouvernements de France et d’Afrique en
décembre, «l’Afrique est l’avenir économique de la France». Une
affirmation reprise par son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici,
qui a appelé à développer un nouveau partenariat économique
Afrique-France.
25 Janvier 2014
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