La FAO invite à accélérer la transformation économique de l'Afrique
Avec le Centre d'actualités de l'ONU
Malgré
les progrès économiques conséquents et les succès obtenus dans le
secteur agricole, l'Afrique demeure le continent où la situation de la
sécurité alimentaire est la plus précaire au monde, avec des niveaux
relativement bas de productivité agricole, de faibles revenus ruraux et
des taux élevés de malnutrition, a indiqué lundi l'Organisation des
Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
AAlors
que la 28ème Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique s'ouvre à
Tunis, l'Organisation invite les ministres africains de l'agriculture à
l'action afin d'accélérer les investissements et les transformations en
faveur des petits exploitants agricoles, notamment les jeunes et les
femmes.
L'Afrique affiche depuis 1999 une croissance économique soutenue,
accompagnée d'indicateurs améliorés de gouvernance et de développement
humain. A l'heure actuelle, sept économies à plus forte croissance du
monde sur dix sont situées en Afrique, et le Fonds monétaire
international estime que la croissance économique de l'Afrique
subsaharienne sera de 6,1% en 2014.
En 2000-2010, le PIB annuel total de l'Afrique a progressé en moyenne
de 4,8%, contre 2,1% durant la décennie précédente. Parallèlement, les
taux de croissance du PIB agricole pendant les mêmes périodes étaient
respectivement de 3,2% et 3%.
Le continent a remporté une série de succès dans divers domaines de
l'agriculture, à savoir: intensification de la production d'aliments de
base, variétés améliorées de bananes en Afrique orientale et centrale,
variétés de maïs à haut rendement en Afrique orientale et australe, et
gains de productivité dans la culture du coton au Burkina Faso et au
Mali, et dans la théiculture et la floriculture en Afrique de l'Est.
"La question est de savoir comment les dirigeants africains peuvent
tirer parti de ces acquis en élaborant des politiques agricoles et
fiscales stables encourageant l'investissement, conformément aux
engagements pris dans la Déclaration de Maputo il y a 10 ans, et en
renforçant les mécanismes de gouvernance et de responsabilité qui
contribuent à une mise en œuvre plus systémique des politiques et
programmes", a déclaré Bukar Tijani, Sous-Directeur général de la FAO
et Représentant régional pour l'Afrique.
"Ces actions sont déterminantes pour enclencher la transformation des
capacités nationales pour une croissance et un développement agricoles
soutenus et à grande échelle".
La Conférence préconisera l'établissement de conditions favorables pour
éliminer la faim sur le continent d'ici 2025 en misant essentiellement
sur l'exploitation du potentiel durable de l'agriculture, des pêches,
de l'élevage et de la foresterie afin de fournir des emplois et des
revenus aux jeunes, aux femmes et aux hommes africains en quête de
sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que des entreprises
agroalimentaires visant à accroître les revenus des ménages.
L'évolution de la production vivrière par habitant a été globalement
positive au cours des dernières décennies. En moyenne, la production
agricole en Afrique a augmenté d'un peu moins de 1% par an, contre
environ 2% dans les pays en développement. Si l'Afrique a connu une
forte instabilité des prix alimentaires, la production vivrière par
habitant a progressé à un rythme plus stable au fil des ans et la
variabilité a été relativement faible par rapport à d'autres régions,
comme l'Asie ou l'Amérique latine.
Mais en dépit des progrès accomplis dans la réduction de la faim et de
la malnutrition en Afrique au cours des dernières décennies, les
niveaux absolus de faim et de sous-alimentation demeurent préoccupants
en Afrique subsaharienne, a indiqué la FAO.
D'après ses estimations, les taux de pauvreté en Afrique ont affiché un
léger tassement, passant de 56% en 1990 à 49% en 2010 et laissant 388
millions d'habitants dans une extrême pauvreté et environ 239 millions
de personnes victimes de sous-alimentation chronique. La situation de
la sécurité alimentaire au Sahel et dans la Corne de l'Afrique continue
en particulier à susciter des inquiétudes.
En 2012, l'Afrique a réalisé les progrès les plus lents en matière de
réduction de la pauvreté. Selon le Rapport 2012 des Nations Unies sur
les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l'Afrique
était en deçà de l'OMD 1 sur la pauvreté de 41%, contre 25% pour l'Asie
du Sud et 6,1% pour l'Amérique latine.
Toutefois, onze pays africains ont déjà atteint la cible du premier
Objectif du Millénaire pour le développement consistant à réduire de
moitié la proportion de personnes affamées entre 1990 et 2015 (voir
encadré ci-contre). Trois pays - Djibouti, le Ghana et Sao
Tomé-et-Principe - ont en outre réalisé l'Objectif encore plus
ambitieux du Sommet mondial de l'alimentation de 1996 visant à réduire
de moitié le nombre total de personnes sous-alimentées.
Afin de concurrencer les importations sur leurs propres marchés
intérieurs et régionaux en pleine croissance, les agriculteurs
africains et les entreprises agroalimentaires devront améliorer
l'efficacité de la chaîne de valeur à tous les niveaux, a précisé la
FAO.
L'Organisation a souligné qu'il existe un vaste potentiel
d'accélération de la petite agriculture et de l'agroalimentaire en
Afrique servant de base à la transformation et à la commercialisation
du secteur.
Avec l'urbanisation rapide, quelque 40% de la population africaine vit
désormais dans les agglomérations et consomme environ 50% de la
nourriture totale, ce qui accroît l'importance des chaînes
d'approvisionnement alimentaire rurales-urbaines.
Les responsables politiques devraient voir ce marché urbain comme une
opportunité au moins aussi importante que le marché d'exportation,
compte tenu du fait, entre autres, qu'il est plus accessible aux
petites fermes familiales et aux entreprises, a souligné l'Organisation.
La Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique se déroule du 24 au 28
mars dans la capitale tunisienne. Au total, 54 Etats membres africains
y participeront, dont trente seront représentés à l'échelon ministériel.
6 Avril 2014
Consultez le site du Centre d'Actualités de l'ONU
Retour à l'Economie
Retour au Sommaire
|