OMC
: Pascal Lamy pense qu'un accord est indispensable pour relancer
le cycle de Doha
Relancer
le dialogue international par le commerce
Le directeur général de l'Organisation mondiale du
commerce (OMC), Pascal Lamy, a écarté, mercredi 28
juin, un report de l'échéance fixée à
la fin du mois de juin pour la signature d'un accord dans les négociations
sur la libéralisation des échanges mondiaux. Cela
conduirait à "un échec assuré", a-t-il
déclaré, "je ne pense pas que nous puissions
reporter la décision".
Une cinquantaine de ministres, représentants des principales
parties prenantes dans les négociations au sein de l'OMC
– organisation réunissant 149 membres –, se retrouvent
à partir de jeudi pour tenter de relancer le cycle de Doha
de libéralisation des échanges, lancé en 2001
dans la capitale du Qatar. Mais l'issue de ce rendez-vous, dont
même la durée demeure floue, paraît très
incertaine.
Mardi 27 juin, la représentante au commerce américaine,
Susan Schwab, avait estimé que l'échec de la réunion
– qui doit se poursuivre au moins jusqu'à dimanche
– n'entraînerait pas nécessairement l'échec
du cycle de négociations de Doha. "Nous n'allons pas
nous faire bousculer pour conclure un accord, juste pour respecter
une date limite", avait-elle déclaré.
"MOMENT DE VÉRITÉ"
M. Lamy a montré son désaccord avec les propos de
Mme Schwab, estimant que "le moment de vérité"
était arrivé pour les 149 pays membres de l'OMC, qui
vont devoir se mettre d'accord sur les points les plus délicats
de leurs quatre années et demie de négociations, lesquelles
auraient déjà dû être bouclées
à la fin de 2004. Le patron de l'OMC a comparé ces
négociations à "une cathédrale gothique"
dont les trois principaux piliers (subventions agricoles, droits
de douane agricoles, droits de douane industriels) doivent arriver
à la même hauteur afin que l'édifice tienne
debout.
Les Etats-Unis, l'Union européenne et les pays émergents
du G20 doivent chacun faire des concessions supplémentaires,
a-t-il souligné. Washington doit ainsi surélever le
pilier des subventions agricoles en s'engageant à baisser
davantage ses aides aux agriculteurs, Bruxelles doit faire de même
avec le pilier des droits de douane agricoles en acceptant des baisses
plus conséquentes, et les pays émergents doivent promettre
de réduire davantage leurs tarifs sur les produits industriels,
a expliqué M. Lamy. Il a estimé que la négociation
pourrait déboucher sur une réduction de ces droits
de douane à un maximum de 20 % pour les pays en développement
et que la baisse des tarifs agricoles devrait se situer aux alentours
de la proposition du G20 (- 54 %). Quant aux subventions américaines,
elles devraient être ramenées à un maximum de
20 milliards de dollars par an, selon lui.
Avec AFP et Reuters
Juillet
2006
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